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Pollution des Plages: un Enjeu pour l’image de Biarritz

Les pollutions qui touchent les plages d’une station balnéaire comme Biarritz peuvent impacter négativement sur son image. Avec Internet et les réseaux sociaux, la moindre pollution peut être documentée en photo ou en vidéo par des internautes, faire le tour du Web, puis être relayée par de grands médias, comme on l’a vu avec cet article sur le site de la BBC.

Ces images parfois choquantes constituent une contre-publicité pour la ville mais ont l’avantage de sensibiliser l’opinion publique et d’inciter les responsables politiques à agir davantage encore pour la préservation des plages et la qualité des eaux de baignade.

Mais les pollutions ne se voient pas toujours, et tout ce qui ressemble à de la pollution n’en est pas forcément. Il convient donc de faire la part des choses dans les images qu’on voit entre ce qui est de la pollution et ce qui n’en est pas, entre la pollution sur laquelle on peut agir et celle contre laquelle on ne peut pas grand-chose.

Dans un film sombre et percutant, Vincent Jacquenet nous montre d’abord le contraste entre le côté pile de Biarritz avec les plages de sable fin que les estivants voient en été, et le côté face avec un aspect beaucoup moins attrayant que l’on peut voir en hiver après les tempêtes.

Il y a les troncs d’arbres, les bouts de bois, et les débris végétaux, qui sont naturellement charriés par les cours d’eau après de fortes pluies et qui ne sont pas à considérer comme de la pollution. Tout ce qui est drainé par les pluies et les crues n’est pas de la pollution, même si la couleur de l’eau peut s’en trouver affectée.

Il y a ensuite la pollution plastique qui choque le plus car bien visible et qui nous rappelle les revers de nos sociétés de consommation. Ces polluants viennent généralement de loin en hiver, mais sont parfois le reflet de l’incurie des plagistes en été. Cette pollution ne se résoudra que si nous changeons un jour nos habitudes et notre rapport au plastique et aux produits de consommation courante. On constate sur les images de la vidéo que la vie marine s’adapte en s’incrustant sur les déchets plastiques…

Il existe enfin des pollutions qui ne se voient pas, mais qui peuvent se retrouver par des analyses: pollution microbiologique (bactéries, virus, champignons, parasites) ou pollution chimique (résidus d’hydrocarbures, de pesticides, médicaments, détergents, etc.). Ces polluants peuvent passer inaperçus mais ils peuvent aussi constituer des nappes dont il est parfois difficile d’établir la nature.

C’est la pollution bactériologique – la seule recherchée sur nos côtes – qui a conduit aux fermetures répétées de plages sur Anglet et sur Biarritz ces dernières semaines. Ces interdictions de baignade et d’activités nautiques ont mis en lumière un problème de vétusté au niveau du réseau d’assainissement.

De l’aveu même du Maire de Biarritz Didier Borotra, la ville a hérité d’un réseau unitaire datant du XIXe siècle qui mêle les eaux pluviales aux eaux usées qui sont rejetées ensemble dans l’Océan dès que le réseau est débordé par de fortes précipitations.

On voit que ce genre de pollution est de la responsabilité directe des communes littorales qui ne devraient plus pouvoir se permettre en 2013 de rejeter directement dans le milieu marin des eaux usées. Certaines contournent le problème en rejetant des eaux non traitées plus au large. Mais la vraie solution passera immanquablement par une modernisation des systèmes d’assainissement et des stations d’épuration qui sont encore dans l’incapacité de traiter certains types de polluants. Les travaux entrepris ont déjà coûté cher, mais il faudra encore investir massivement dans les années à venir pour que la Côte Basque retrouve des eaux de baignade de qualité à l’année, à la hauteur de son image de marque.

Je rêverais que la ville où je vis et dans laquelle j’organise en Octobre la Conférence Mer & Santé s’engage résolument dans des grands travaux d’avenir pour la qualité de ses eaux de baignade. Pas seulement pour satisfaire aux normes européennes, mais pour aller beaucoup plus loin dans la recherche d’une qualité de l’eau de mer à l’année, indépendante des aléas climatiques.

L’exemple de Biarritz est intéressant car il peut se transposer à d’autres communes de bord de mer. Nous essaierons dans les semaines à venir de mieux comprendre quelles sont les solutions existantes pour obtenir une meilleure qualité des eaux de baignade dans une zone balnéaire urbanisée.

On ne résoudra pas les problèmes de pollution des plages avec des mesures cosmétiques, mais avec une forte volonté politique pour traiter les problèmes de fond. Cela passera par des investissements essentiels pour l’environnement marin et la santé publique.

Lire aussi: – Baignade sous surveillance à Biarritz.

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