Rarement la Mer Rouge n’aura aussi bien porté son nom, suite à la succession de bains de sang provoqués par 3 attaques de requins successives en l’espace d’une semaine dans la zone de Charm el-Cheikh. Si l’endroit n’est pas idéal pour faire du surf, on s’imagine par contre très bien y nager ou y faire du stand-up paddle. Mais le calme de ce petit paradis terrestre très touristique a été troublé par une succession inhabituelle d’attaques de requin(s) d’une rare violence. Il n’est pas commun qu’il y ait plusieurs attaques de requin en si peu de temps au même endroit. Cela s’était déjà produit sur des surfeurs à Zihuatanejo au Mexique et à Port St Johns en Afrique du Sud. Mais on a encore beaucoup de mal à expliquer ce qui se trame dans les eaux égyptiennes ces derniers jours. Des spécialistes sont sur place pour comprendre cette série d’attaques de requin.
Les compte-rendus des premières attaques sont imprécis et souvent contradictoires. On sait qu’il y a eu 3 touristes russes attaqués dont deux sérieusement mutilés et une femme ayant fait une crise cardiaque qui aurait nécessité des soins intensifs. Deux touristes russes auraient été attaqués le mardi 30 novembre : une femme aurait eu un bras arraché tandis que l’autre se serait fait manger le pied. Le mercredi 1er décembre, un autre touriste russe avait été attaqué tandis qu’un Ukrainien s’était blessé sur le corail en voulant échapper au requin. Les victimes avaient été hospitalisées à l’hôpital Nasser du Caire avec de graves morsures de requins.
Les plages avaient été fermées pendant deux jours jusqu’à la capture de deux spécimens de squales suspects : un requin longimane dit « requin pointes blanches » (Carcharhinus longimanus) et un requin mako, espèces qu’il est rare de trouver aussi près des côtes. Les autorités étaient persuadées d’avoir capturé le requin responsable de l’attaque (sur quelles preuves ???). L’Association de protection et de conservation de l’environnement à Hourghada (HEPCA) a estimé qu’il ne s’agissait pas des mêmes requins. Et dimanche 5 décembre 2010, c’est une touriste allemande de 70 ans qui est morte des suites de ses blessures à la cuisse droite et à l’avant-bras droit. Elle a été attaquée sur une plage privée de l’hôtel Hyatt Regency devant des témoins qui n’ont rien pu faire pour elle tant l’attaque a été violente et a occasionné des blessures hémorragiques qui ont conduit à un bain de sang et au décès rapide de la malheureuse.
Parmi les raisons évoquées pour cette série d’attaques, il y a la surpêche qui pourrait pousser les requins à se rapprocher des côtes pour trouver à manger. On évoque aussi le fait que des moutons morts aient été jetés en mer peu avant (ces moutons en provenance d’Australie étaient importés pour la fête d’Eid al-Adha). Il y avait déjà eu des attaques de requins dans la zone. En 2009, une touriste française avait déjà été tuée par un requin en Mer Rouge au sud de la ville de Marsa Alam.
