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Attaque de Requin mortelle sur le spot de Boucan à la Réunion

Le drame s’est produit hier mercredi 15 juin 2011, vers 17h30, peu avant la tombée de la nuit. Il avait plu abondamment pendant les jours précédents et les ravines débordaient. C’est justement à proximité d’une ravine, à gauche de la plage de Boucan-Canot, au niveau du Cap Homard, que l’attaque est survenue. Un bodyboardeur, Eddy Aubert, 31 ans, a perdu la vie presque 4 mois après l’attaque dont a été victime Eric Dargent qui a perdu une jambe à Trois Roches.

D’après les Maîtres-Nageurs-Sauveteurs qui terminaient leur service et qui avaient hissé le drapeau rouge plus tôt dans l’après-midi devant une forte rentrée de houle, l’attaque est survenue en dehors de la zone surveillée au niveau du Ti Boucan, considéré comme un spot de repli de deuxième choix. L’attaque est survenue non loin du bord (à moins de 200 mètres).

Des témoins auraient vu le bodyboardeur appeler à l’aide et se débattre. Certains évoquent la présence de plusieurs requins. Le corps mutilé du jeune homme aurait dérivé jusqu’au niveau de l’hôtel Le Saint-Alexis où des témoins l’ont sorti de l’eau. Il présentait un bras arraché ainsi que des morsures profondes au niveau d’une cuisse et d’un flanc, soit des blessures de stade 5 (le plus grave selon la classification des morsures de requins) ayant probablement entraîné une hémorragie rapide et la mort du surfeur.  A sa sortie de l’eau, la victime était déjà inconsciente. Les médecins du SMUR n’ont rien pu faire pour le réanimer. Le corps de la victime a été emmené à l’hôpital Gabriel Martin où ses morsures ont été examinées pour déterminer l’espèce de requin(s) en cause. A noter que la planche de bodyboard de la victime était également endommagée par le squale (cf photo).

Cette nouvelle attaque ramène la Côte Ouest de la Réunion au centre des inquiétudes concernant les attaques de requins. Il y avait certes plusieurs facteurs de risques combinés pour que cette attaque survienne (fin de journée, turbidité de l’eau…). Certains décrivent aussi la forte houle comme un facteur de risque.

Il est à mon sens un peu facile de critiquer le comportement de ce bodyboardeur qui n’a pas eu de chance. Combien d’autres surfeurs étaient présents sur les spots ce jour-là ? Quel surfeur réunionnais ou de passage sur l’Île n’a jamais surfé en fin de journée dans une eau trouble ? La vraie question est de savoir si des mesures de prévention sont prises en amont pour avertir les surfeurs des risques d’attaques augmentés en fonction des circonstances. Les plages de Saint-Paul ont été interdites après l’attaque. Mais n’y avait-il pas moyen de prendre des mesures préventives de ce genre avant que le drame ne survienne.

Les surfeurs et les autres pratiquants d’activités nautiques doivent être prévenus du niveau de risque d’attaques. Surf Prevention suggère d’inclure dans les « surf report » que consultent quotidiennement les surfeurs des données concernant le niveau de risques d’attaques de requins en fonction des spots et de paramètres à définir avec les spécialistes-requinologues comme le Dr Gery Van Grevelynghe. En utilisant les sites Internet de prévisions de vagues et les réseaux sociaux comme Facebook, il y aurait moyen de prévenir en temps réel les surfeurs des risques encourus. Il y a bien des « surf alertes » quand de bonnes conditions sont annoncées, pourquoi pas des « shark alertes » pour dissuader les surfeurs de se mettre à l’eau ?

Il faut également se poser la question de savoir s’il n’y a pas d’autres facteurs pouvant attirer des requins dans la zone. Deux attaques graves en quatre mois sur une zone limitée peuvent être considérées comme significatives et il ne faut pas attendre une troisième victime pour comprendre exactement ce qui se passe et prendre des mesures de prévention efficientes pour éviter un nouveau drame.

Source : http://www.linfo.re/-Faits-Divers-/Deux-attaques-de-squale-recensees-depuis-le-debut-de-l-annee

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