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Il poursuit Channel Islands en justice suite à un accident de surf

Compte-tenu de la judiciarisation galopante aux États-Unis, l’histoire qui suit n’est pas si surprenante : une victime d’accident de surf causé par une planche s’est retourné contre le fabricant. Le surfeur amateur américain Tom Gregg a en effet décidé d’intenter un procès à l’un des plus grands fabricants de planches de surf du monde, Channel Islands Surfboards, qui shape notamment des planches pour le champion du monde de surf Kelly Slater.

En 2009, Tom Gregg est victime d’un accident de surf survenu en France. Il a subi une plaie profonde au niveau de sa jambe droite après un wipeout. Comme dans plus de la moitié des plaies causées par une planche, c’est une dérive qui était en cause.

Le coup d’aileron a provoqué une plaie dont il a gardé des séquelles motrices avec un déficit de la force musculaire définitif au niveau de cette jambe.

Tom Gregg a déclaré auprès de la Cour Supérieure du Los Angeles County que la planche de surf et les dérives étaient trop dangereuses par rapport à l’usage qu’il voulait en faire. Sur ce point, on ne peut que donner raison au plaignant tant il est vrai que certains surf shops vendent parfois du matériel de professionnel à des surfeurs amateurs ou débutants.

De nombreux internautes surfeurs confirmés n’ont pas manqué de s’insurger contre cette plainte jugée comme abusive en arguant que le premier responsable de l’accident était avant tout le surfeur. Un internaute a même tourné cette plainte en dérision en déclarant qu’il allait porter plainte contre son spot où il s’est blessé car les vagues y ferment trop souvent…

Ce que beaucoup n’ont pas intégré, c’est que les novices n’ont pas toujours la notion que l’on peut se blesser avec une planche de surf en général, et avec les dérives en particulier, tout simplement parce qu’on ne leur explique même pas. Les médias, les marques, certains surf shops « vendent » le surf comme une activité ultra safe et les néophytes tombent souvent de haut quand ils se retrouvent à se faire suturer aux urgences après une collision avec une planche… Pour éviter d’en arriver à ce genre de » malentendu », mieux vaudrait vendre à un débutant une planche en mousse ou une planche gonflable, et s’il tient vraiment à surfer avec la planche de Kelly Slater lui proposer les dérives K-Flex qui vont avec…

Scott Anderson, responsable de Channel Islands, a déclaré qu’il s’agissait pour la marque des premières poursuites mettant en cause la fiabilité de leurs produits. Si la qualité de leur shape n’est pas remise en cause, ils devront s’expliquer sur les raisons de la vente de planches avec des dérives tranchantes à un surfeur amateur.  Il leur faudra notamment prouver qu’il y a une réelle utilité à avoir des dérives plus aiguës sur une planche de surf, ce qui est loin d’être gagné. On sait en effet que même pour un surfeur confirmé, les dérives à bords souples – utilisées par certains surfeurs professionnels – sont bien assez performantes. Channel Islands devra enfin fournir la preuve qu’il a bien apporté les informations de base concernant les risques liés à l’utilisation de leur matériel et sur l’existence de dérives adaptables beaucoup moins dangereuses (voir photo).

Ce procès aura au moins l’avantage de faire avancer la réflexion sur l’amélioration de la sécurité des ailerons de nos planches de surf, dans notre intérêt à tous. Mais il est toujours regrettable d’en arriver à un procès pour faire avancer les choses…

Source : http://latimesblogs.latimes.com/money_co/2011/08/surfer-tells-board-manufacturer-pay-up-brah.html

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