De la Malarone et du Riamet (antipaludéen extrait de la plante Artemisia annua, dont la prescription est interdite en France) plein les poches, Ronan, Ewen et Aurélien sont partis avec une protection antipaludique certifiée sur leur île déserte. Mais le palu n’est pas la seule maladie transmise par ces satanés moustiques ! Dengue ou encore chikungunya peuvent sévir dans ces régions. Ainsi, ils se sont munis de protections supplémentaires comme des sprays anti-moustique ou des moustiquaires, mais « la meilleure protection reste les vêtements ! Le soir nous mettions des t-shirts à manches longues et des pantalons » rapporte Ronan. Mais pour être honnête, Aurélien rajoute que « dans la pratique, ce n’est pas aussi facile. Nos vêtements étaient quasiment toujours trempés et on avait pas tout le temps envie de les mettre pour dormir ». S’ajoute à cela les hamacs en nylon qui permettaient aux moustiques de piquer au travers pendant qu’ils dormaient.
Avant d’arriver sur l’île, les moustiques étaient omniprésents et chaque surfeur a souffert d’une vingtaine de piqûres par jour en plus de celles des « yen yen » (phlébotomes du même groupe que les moustiques). Heureusement, les moustiques ont boudé l’île promise et seulement quelques boutons pointaient quotidiennement. Au bout de 3 semaines de survie ils décident de rentrer, las de leurs blessures plus que des pauvres boutons suintants causés par les moustiques.
Pourtant, ils ramèneront un beau souvenir de ces piqûres puisqu’Ewen contractera une étrange maladie 24h après son retour. « Alors qu’il faisait 25°C à Brest, j’ai été pris de frissons et d’une forte fièvre. Tout ce qu’il y a de plus classique pour certaines maladies communes…Tout ce qu’il y a de plus inquiétant quand on revient d’un pays tropical ! » raconte Ewen. Direction l’hôpital des armées de Brest « spécialisé dans les maladies tropicales. C’était une chance que je tombe malade seulement en France, les hôpitaux indonésiens ne sont pas vraiment réputés pour leur hygiène » ajoute t-il. « Nous sommes arrivés à l’accueil de l’hôpital en pleine psychose de l’épidémie de grippe A/H1N1. Voyant la tête d’Ewen à son arrivée les médecins n’ont pas traîné à le mettre en quarantaine » se rappelle Ronan. Les médecins, équipés de masques et de combinaisons pour éviter toute contamination, ont fait toutes sortes d’analyses pour connaître la maladie d’Ewen. Après une radio des poumons, plusieurs prises de sang, le test de la goutte épaisse (test de détection du palu), au bout de deux jours de perfusions et après avoir soupçonné la dengue, les médecins reconnaissent enfin le chikungunya. L’aventure se termine, pour Ewen, Aurélien et Ronan, par une désillusion.
Si c’était à refaire, voici leurs conseils :
– Avoir une trousse à pharmacie étanche, ou au moins une boîte en plastique pour protéger les médicaments de l’humidité.
– Prendre moins de médicaments de toutes sortes et se focaliser sur les principaux comme les antibiotiques en comprimés ou en pommade, les désinfectants ou le paracétamol.
– Vérifier plusieurs fois le contenu de la trousse avant de partir. Un kit de sutures sans les aiguilles, ça ne sert à rien !
– Redoubler d’attention pour ne pas se blesser. Même si le plus souvent les blessures arrivent malgré nous. Elles sont très difficiles à soigner dans la jungle, même désinfectées régulièrement.
Des Iles Usions: épisode 10 par ronus
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