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Surf et libertés : régulation du Stand-Up Paddle (SUP) en Californie

Pour rebondir sur notre article sur les restrictions des libertés de surfer sur Internet et sur les vagues (surfeur arrêté à Chicago), voici un nouvel exemple de réglementation aux Etats-Unis qui ne manquera pas de faire réagir les surfeurs. Certains spots ont mis en application des restrictions à la pratique du surf debout à la rame (stand-up paddle ou SUP) dont les adeptes doivent dorénavant évoluer à l’écart des autres surfeurs.

Le contexte : le SUP est le dernier sport de glisse aquatique à connaître un succès mondial. Si sa pratique ne pose aucun problème en eau plate, celle sur les vagues est beaucoup plus controversée. Que ce soit aux Etats-Unis, en Australie ou même en France, les actes de « surf rage » (violences verbales ou physiques) se sont multipliés à l’encontre des stand-up paddlers (lire le témoignage d’un internaute agressé cet été à Anglet sur le forum Surf Prevention).

Si la sécurité liée à la pratique du SUP et la prévention des accidents sont souvent invoquées par ses détracteurs pour justifier la mise à l’écart des pratiquants, la réalité est beaucoup plus prosaïque : les SUP gênent les autres surfeurs car ils peuvent prendre plus de vagues. Comme le résume Steve Pezman dans cette vidéo Youtube, il existe une forme de jalousie au lineup où règne « la loi du plus fort ». Ce même Steve Pezman, éditeur du Surfer’s Journal, concède qu’il faudrait arriver à séparer les 2 activités, même s’il est très difficile de faire acepter des règles aux surfeurs.

Cette ségrégation est déjà effective sur des spots californiens comme Trestles ou San Onofre où la discrimination s’effectue sur l’usage d’une pagaie, au lieu de se faire sur le poids de la planche ou sur le niveau du surfeur. C’est d’autant plus illogique que des stand-up paddle boards de petites vagues peuvent être beaucoup plus petits que certains longboards. Préféreriez-vous surfer à côté d’un Colin McPhillips en SUP ou d’un « blaireau » débutant en longboard ?

La mise en pratique de cette réglementation est déjà ubuesque avec un Colin McPhillips (triple champion du monde de longboard NDLR) qui se voit interdire de surfer des vagues minuscules de 30 cm en SUP alors que les vagues ne sont pas adaptées au shortboard, ou encore ce SUPer qui se fait sortir de l’eau pour se prendre une amende de 400 dollars !

Le panneau vaut son pesant de cacahuètes (cf. photo) : « California State Parks a réservé une zone désignée au sud de la « plage de surf » pour que les « vaisseaux assistés par une pagaie » se mettent à l’eau. Deux panneaux montés sur des poteaux plantés au niveau d’un émissaire d’évacuation d’eau (?) indiquent la frontière nord de la zone. Les limites sont marquées par un panneau avec une lettre K et un panneau avec une lettre O de sorte à ce que quand le « rameur » est dans l’eau et qu’il regarde vers la plage : s’il lit OK, il est dans sa zone, s’il lit KO il est en dehors de ses limites (sic). »

Comme c’est bien dit dans la vidéo, le problème n’est pas le SUP, mais la surpopulation sur certains spots. Il est tout-à-fait possible de partager des vagues entre surfeurs et SUP surfeurs confirmés.

Laird Hamilton est opposé à ce type de réglementation. Il rappelle que l’Amérique est la « Terre de la Liberté » et que l’océan est libre. Les Hawaiiens, les plus grands watermen s’il en est, ont toujours partagé les vagues avec différentes planches, tout en respectant des règles de sécurité et de convivialité. Pour Laird Hamilton, l’océan est pour tous. Il considère l’océan comme un terrain de jeux où l’on ne devrait pas avoir à faire la police.

Et vous, que pensez-vous de tout cela ? Considérez-vous que les SUP ont leur place dans les vagues ? Faut-il mettre des limites entre les pratiquants ?

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