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Black Shorts, White Shorts : quand le localisme prend la couleur du maillot

Les surfeurs ne sont pas tous de gentils garçons. Pour garder les vagues de leur spot pour eux, certains n’hésitent pas à recourir à un localisme violent. Des groupes de surfeurs sont même allés jusqu’à former des gangs. Pour marquer leur appartenance à un clan, les « Bra Boys » ont par exemple choisi d’arborer un tatouage commun (My Brother’s Keeper). D’autres groupes ont choisi de s’identifier par la couleur de leur maillot de bain. C’est le cas pour le groupe de surfers le plus connu : les Black Shorts d’Hawaii, et également pour les White Shorts de l’Île Maurice.

Les Black Shorts font partie du « Hui O He’e Nalu » qui signifie « le Club des Wave Riders“, également connu sous le nom de « Da Hui » (« le Clan »). Ce groupe de surfeurs du North Shore d’Oahu à Hawaii a été officiellement créé en 1976 dans le but de « défendre les droits » des surfeurs hawaiiens et des locaux non-hawaiiens, (comme l’un de ses fondateurs Eddie Rothman qui est un Américain qui n’est arrivé à Hawaii qu’à l’âge de 14 ans NDLR).

Les Black Shorts se définissent comme  » des gens extrêmes et fiers » qui se sentent très concernés par « la protection et la préservation de la culture hawaiienne, et qui ne s’arrêteront devant rien pour la défendre. »

Les Blacks Shorts ont défrayé la chronique à plusieurs reprises suite à des altercations dans l’eau. Au fil des ans, il semblerait que le club se soit relativement assagi, devenant plus familial (“Ohana”) et orienté vers des objectifs plus constructifs pour la communauté que la seule défense de leurs vagues.

Da Hui est devenu une entreprise de vêtements qui fabrique notamment les fameux Black Shorts (initialement c’est Quiksilver qui les faisait).  Da Hui habille notamment les lifeguards d’Hawaii et sponsorise des surfeurs et des lutteurs.

Da Hui organise différents événements comme le Backdoor Shootout ou le Da Hui/Wolfpak North Shore Beach Clean Up. Parmi les membres des Black Shorts, on citera Johnny Boy Gomes, Kala Alexander, Kealii Mamala, Makua et Koa Rothman, Myles Padaca…

Le Hui O He’e Nalu compterait 400 membres actifs vivant à Hawaii, Tahiti et sur d’autres îles du Pacifique. Ils n’acceptent plus de nouveaux membres et se réunissent sur le North Shore le deuxième dimanche de chaque mois.

– Les White Shorts de l’île Maurice :

Les White Shorts sont des surfeurs de l’île Maurice à la réputation sulfureuse. Pour protéger leurs meilleurs spots comme One Eye et surtout Tamarin Bay, il se raconte qu’il n’ont pas hésité à utiliser l’intimidation par le passé. Si des surfeurs originaires de l’île Maurice comme Joël de Rosnay n’ont jamais connu d’embrouille dans l’eau, certains racontent qu’ils se sont vus interdire l’accès aux vagues, voire ont été invités à sortir de l’eau.

Popularisé par le film « The Forgotten Island of Santosha », la vague de Tamarin est une très belle gauche mais où les conditions idéales ne sont pas souvent réunies. Pour cette raison et du fait qu’il y ait peu de spots de surf d’aussi grande qualité sur l’île, les locaux en sont arrivés à jouer le localisme pour préserver leurs joyaux des convoitises des surfeurs étrangers. Dans leur cas, ce ne sont pas des maillots noirs, mais des maillots blancs qui ont servi à marquer leur appartenance à un groupe de locaux. Eux aussi se seraient adoucis ces dernières années.

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