Suite aux deux attaques de requins en 15 jours à La Réunion ayant entraîné la mort d’Alexandre Rassiga à Trois-Bassins et les graves blessures de Fabien Bujon à Saint-Leu, la préfecture de la Réunion a pris la décision d’organiser la capture d’une vingtaine de requins, en accord avec les instructions du ministre des Outre-mer Victorin Lurel.
Une vingtaine de requins bouledogues et requins tigres devaient être capturés cette semaine par un pêcheur professionnel. Selon la préfecture, cette pêche revêt un « caractère scientifique » dans le but d’étudier la ciguatera, à l’origine d’intoxications alimentaires chez l’homme après avoir consommé de gros poissons qui accumulent une toxine, d’autant plus qu’ils se trouvent en haut de la chaîne alimentaire.
La ciguatéra serait présente dans la chair du requin bouledogue et serait à l’origine de l’interdiction de sa commercialisation, et de l’arrêt de sa pêche par les professionnels de la mer depuis des années, qui aurait pu conduire selon certains à la multiplication de ces requins dans la zone.
La raison invoquée pour cette pêche est donc scientifique, argument aussitôt critiqué par les opposants à la pêche qui la comparent à la pêche scientifique à la baleine des Japonais. La pêche à 10 requins bouledogues et 10 tigres « ne vise pas à réguler la population de requins » toujours selon la préfecture qui a précisé que cela n’excluait pas des pêches par les professionnels ou des plaisanciers.
Le secrétaire général de la préfecture Xavier Brunetière a rappelé que le requin bouledogue n’était pas une espèce protégée et que sa capture était autorisée, même à l’intérieur de la réserve marine. Il a souhaité que les usagers de la mer signalent systématiquement aux autorités les requins qu’ils rencontrent pour aider à une cartographie de leur présence qui pourrait être recoupée avec les données des scientifiques.
La préfecture a également annoncé une accélération de la campagne de marquage de 80 requins (une vingtaine l’avaient déjà été) par les chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) pour mieux connaître leurs habitudes et leurs déplacements le long de la côte ouest de l’Ile de La Réunion.
A condition que les requins pêchés ne soient pas les requins déjà marqués…
La sécurisation des spots de surf se manifestera par le renforcement des vigies-requins, qui pourront être étendues dès la semaine prochaine aux spots de Saint-Paul et de Saint-Leu, avec l’objectif d’organiser la sécurisation des spots comme sur les zones de baignades.
Des voix se sont déjà élevées pour dénoncer des mesures largement insuffisantes ou totalement inappropriées à la réduction durable du risque requin à la RUN.
D’après agence.
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