En marge de l’inauguration des portes à clapets sur l’Uhabia, et alors que l’Odyssée du Flocon à la Vague faisait halte à Bidart le vendredi 19 Octobre 2012, une contre-manifestation avait lieu pour dénoncer l’écoblanchiment fait autour de ces installations (porte à clapets + émissaire) qui ne font que contenir et refouler en mer des eaux non traitées, ou insuffisamment. La manifestation était organisée par la Coordination Santé Environnement Pays Basque et son initiative Vague Toxique, soutenue par le CADE*.
Le problème posé par ces installations onéreuses, et fonctionnelles en haute saison estivale uniquement, est qu’elles ne font que détourner la pollution en contournant la zone de baignade (où sont effectuées les analyses), au lieu de traiter le problème à la source comme pourrait le faire un système d’épuration plus performant prenant en compte les polluants chimiques.
Même si des opérations de dépollution en amont comme celle-ci sont en cours dans le cadre d’un contrat de Bassin, c’est le principe de rejeter les eaux polluées au large pour obtenir de bonnes analyses au bord qui choque, car ce système pourrait bien faire des émules dans d’autres communes littorales tentées de mettre la poussière sous le tapis, tout en occultant les pollutions chimiques non recherchées par les analyses.
Les manifestants sont venus avec une banderole indiquant « Itsasoa ez da zabortegia » (« La Mer n’est pas une décharge ») et ont disposé des cuvettes de WC sur le bord du fleuve. Le Docteur Sylvie Peres-Pierron de la CSE Pays Basque explique cette action symbolique :
« Les WC disposés sur la plage avaient pour but de bien montrer que nos eaux usées peuvent arriver non traitées sur les plages où nos enfants se baignent. Si nos maires dépensent beaucoup d’argent pour envoyer les rejets de station d’épuration des eaux usées (STEP) au-delà des zones de baignade par le biais d’un émissaire en mer, c’ est pour dissimuler leurs insuffisances, en particulier quand il pleut.
Le système des portes à clapets n’est qu’une sophistication de plus; l’Uhabia ne pouvant être canalisée comme cela a été fait pour les STEP d’Ilbarritz ou d’Anglet. En effet, nos STEP sont sous-dimensionnées et en plus des zones de tout-à-l’égout unitaire persistent; les eaux de pluie (à priori propres) sont alors mélangées avec les eaux usées, et nos STEP saturent.
Enfin rappelons que nos STEP sont prévues pour éliminer les bactéries, mais pas les produits chimiques de notre quotidien : lessives, détergents, désodorisant, produits d’entretien… (d’où l’intérêt de bien choisir vos produits ménagers et d’hygiène).
Ceux-ci traversent donc sans traitement, ce qui explique les mousses épaisses jaunâtres que nous voyons quand la houle brasse ceux qui se sont déposés au fond de l’océan.
Pourtant des techniques existent pour éliminer tous les contaminants bactériologiques, chimiques (secteur tertiaire des STEP) et donner un rejet de qualité potable ! »
Une pétition demandant l’arrêt des rejets d’eau polluée en mer est en préparation. Le principe d’océan-poubelle n’est plus acceptable. Aujourd’hui des techniques permettent d’épurer l’eau en éliminant les polluants bactériologiques et chimiques pour un recyclage intégral. L’Association demande donc que rejeter l’eau polluée en mer devienne illégal.
*CADE: Collectif des Associations de Défense de l’Environnement.
Lire aussi l’article sur la porte à clapets et l’émissaire de l’Uhabia.
– La porte à clapets sur l’Uhabia fait toujours des vagues.
Plus d’infos: http://www.vaguetoxique.com/
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