De nouvelles données alarmantes sur la montée du niveau des océans viennent d’être publiées dans le journal Environmental Research Letters. Il semblerait que le niveau des mers augmente au rythme de 3,2 millimètres (+/- 0.5 mm) par an, ce qui représente 60% de plus que les estimations de 2 mm par an du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat / Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC)) faites en 2007.
Trois chercheurs*, dont la française Anny Cazenave du Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales de Toulouse, ont ainsi montré que le réchauffement climatique, controversé par certains, se poursuivait bien selon les prévisions du GIEC (0.16 °C tous les 10 ans environ), mais il semblerait par contre que l’élévation du niveau de la mer ait été sous-estimée.
Les nouvelles données vont dans le sens des prévisions qui estiment que nous allons vers une augmentation du niveau de la mer d’environ 1 mètre d’ici à la fin du siècle, selon Grant Foster, l’un des co-auteurs de l’étude, estimation bien supérieure aux 59 centimètres annoncés pour 2100 par le GIEC.
De petites variations concernant la montée de la mer auront de grandes répercussions pour les populations côtières et insulaires. Si ces prévisions se réalisaient, elles entraîneraient de grands bouleversements dans les régions les plus basses du globe, comme les îles Kiribati où l’eau continue de monter, le Bangladesh, dans une ville comme New York où cette montée des eaux entraînerait des conséquences pires que celles de l’Ouragan Sandy, ou en Californie (vidéo Youtube ci-dessous).
Si autant de terres disparaissaient sous les eaux, nous pourrions assister à des déplacements de populations de millions de réfugiés climatiques, entraînant de nouveaux grands conflits dans le monde.
Grant Foster a déclaré que la différence entre les 2 évaluations pouvait s’expliquer par une meilleure connaissance de la fonte de la glace terrestre. Les projections du GIEC étaient basées sur des données remontant à la période entre 1993 et 2003, alors que les estimations des chercheurs se sont basées sur des données plus récentes apportées par radars satellite notamment.
On attend maintenant le 5e rapport du GIEC qui sera publié en 3 volumes en septembre 2013, mars et avril 2014.
*Source: Stefan Rahmstorf, Grant Foster, Anny Cazenave. Comparing climate projections to observations up to 2011. Environmental Research Letters. http://iopscience.iop.org/1748-9326/7/4/044035/article