Site icon Blog Surf Prevention

Des Dermatologues alertent sur les « Dangers » du Tatouage; les Tatoueurs réagissent

Le Syndicat National des Dermatologues Vénéréologues (SNDV) met en garde contre les risques des tatouages dans ce communiqué de presse:

Les encres de tatouages sont dangereuses pour la peau:

Les encres de tatouages contiennent des métaux toxiques : aluminium, barium, cadmium, cobalt, chrome, cuivre, fer, mercure, manganèse, nickel, antimoine, strontium, vanadium.

Les encres rouges contiennent de l’aluminium, du fer, calcium, titane, silicone et du mercure ainsi que du cadmium.

Les encres noires contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques dangereux (dérivés du pétrole comme le benzopyrène, le benzoanthrascene). La plupart de ces produits sont cancérigènes et lorsqu’ils sont situés dans le derme et soumis aux rayonnements UV, ils entraînent une forte augmentation en radicaux libres.

Les pigments qui composent ces encres, en particulier le rouge, peuvent être la cause de dermatoses variées, eczéma, lichen plan, lucite, sarcoïdose et pseudo-lymphome…

Les réactions allergiques:

Ce sont les complications les plus fréquentes après un tatouage. Elles se caractérisent par des démangeaisons, des gonflements au niveau du tatouage et parfois des lésions plus ou moins importantes. Le traitement de ces allergies consiste en l’application de corticoïdes locaux mais dans certains cas, le retrait du tatouage est indispensable.

Les risques liés aux problèmes de peau préexistants:

Certaines maladies dermatologiques chroniques peuvent se localiser sur des zones de traumatisme de la peau comme les tatouages. Il s’agit par exemple du psoriasis, du lichen plan, de la sarcoïdose ou encore du vitiligo. Il est recommandé aux personnes atteintes de ces maladies d’éviter de se faire tatouer. Tatouer à côté de la lésion ne permet en rien de prévenir une éventuelle poussée car ce sont des maladies de la peau dans sa globalité, même lorsqu’elle apparaît saine.

Attention, les personnes ayant des grains de beauté « à risque » ou de nombreuses taches de rousseur ont grand intérêt à consulter un dermatologue avant de se faire tatouer, afin de s’assurer que leur peau ne présente aucun risque. Il faut savoir qu’il est plus difficile, une fois la peau tatouée, de dépister les problèmes de peau.

A savoir : les tatouages éphémères au henné ne sont pas non plus dénués de danger.

En effet, si le henné pur est une substance naturelle et sans danger, lorsqu’il est mélangé à des produits tels que le PPD (paraphenylènediamine), il peut avoir des conséquences dangereuses pour la santé. Le PPD est très souvent ajouté au henné naturel pour en renforcer la couleur et augmenter la longévité du tatouage. C’est un produit que l’on retrouve dans le caoutchouc, le vernis, le plastique, le cirage,… Ses effets néfastes pour la santé sont nombreux : eczéma à l’endroit du tatouage qui peut laisser une cicatrice indélébile, urticaire, œdème de Quincke pouvant nécessiter une hospitalisation, apparition de manifestations allergiques à d’autres produits (teintures capillaires, médicaments, colorants textiles…). La sensibilisation provoquée par le contact du PPD est définitive !

Le conseil du SNDV avant de se faire tatouer au henné : demander la composition du produit, demander à voir le mélange, il doit être de couleur orangée et non noire…

Comment se débarrasser d’un tatouage (voir vidéo Youtube ci-dessous) ?

Les dermatologues utilisent le laser déclenché. L’onde de choc fait exploser l’encre du tatouage, c’est une action électromagnétique, puis les poussières d’encre sont éliminées naturellement par la peau. Le nombre, la durée et le prix des séances varient en fonction de la surface du tatouage.

Attention, les résultats pour éliminer un tatouage sont très variables et le procédé peut être long et coûteux…

Si pour un tatouage amateur réalisé à l’encre de chine, trois à cinq séances suffisent pour le faire disparaître, pour un tatouage professionnel réalisé par une machine avec de grandes quantités d’encre, on peut compter jusqu’à 15 séances !

A savoir : certaines couleurs comme le vert, l’orange et le bleu font de la résistance malgré les progrès de la technologie. Les tatouages polychromes laissent des traces résiduelles, ce qu’on appelle les « tatouages fantômes ».

Le prix de chaque séance varie en fonction de l’importance du tatouage et peut aller jusqu’à 200 euros. Il faut respecter un délai de six semaines voire plus entre chacune pour laisser le temps à la peau d’éliminer les poussières d’encre.

Se faire tatouer n’est donc pas une démarche anodine. Le Syndicat National des Dermatologues conseille vivement de prendre en considération tous les risques avant la prise de décision.

ATTENTION, les tatoueurs peuvent être équipés de lasers pour détatouer. Ils ne sont pas habilités à les utiliser ; seuls les médecins peuvent le faire.

Source: www.syndicatdermatos.org 

La réaction du Syndicat National des Artistes Tatoueurs:

Les « faux » risques des tatouages : Mise en garde des tatoueurs !

« Tatouages = danger »
Un titre inquiétant, une liste de produits toxiques, une accusation « cancérigène » racoleuse : C’est la recette d’un récent communiqué imprécis et trompeur du Syndicat National des Dermatologues et des Vénérologues (SNDV).

En effet, si le communiqué du Syndicat des Dermatologues présente des éléments tangibles, il se montre volontairement alarmiste en annonçant une liste de composants… Qui peuvent se trouver dans une encre – comme dans bien des aliments ou des médicaments ! – à des taux infimes… La présence de sels métalliques dans les encres de tatouage est connue depuis plus de dix ans : Seraient-ils subitement devenus dangereux ?!
Plus grave : Citer ces produits comme étant cancérigènes, alors que jamais aucun cas de cancer n’a pu établir de lien de causalité avec un tatouage.
Les réactions allergiques sont, comme le précise le communiqué, les plus fréquentes après un tatouage : Elles restent pourtant rarissimes, et les complications généralement bénignes… En revanche, le SNDV oublie de mentionner l’existence d’un système national de vigilance des encres de tatouage… Pourquoi ne pas valoriser ce système avec les tatoueurs, au lieu de « dénoncer » ainsi les « dangers du tatouage » ?

Le Dr Nicolas Kluger, dermatologue spécialiste des questions médicales sur le tatouage et le piercing, membre du groupe d’experts sur l’évaluation des risques des produits de tatouage à l’ANSM*, réagit :
« Bien que d’accord avec certains passages de ce communiqué, je suis surpris par le caractère imprécis et les lacunes concernant les explications sur la composition des encres de tatouage et les risques carcinogènes. Ce communiqué se veut exagérément alarmiste pour le public, alors qu’à ce jour la communauté médicale dans sa très grande majorité, dermatologues inclus, reconnaît que l’association cancer de peau et tatouage est fortuite et que les données toxicologiques doivent être interprétées avec précaution. Je suis par ailleurs déçu de l’absence de volonté de concertation médecins-tatoueurs afin d’améliorer la sécurité des encres de tatouage. »

Il est effectivement bien dommage que le SNDV n’ait pas pris la peine de consulter un des rares médecins étudiant depuis des années un sujet qu’ils connaissent visiblement mal.
Le SNDV alerte sur les dangers liés aux tatouages… Mais n’hésite pas à conseiller aux futurs tatoués de venir les consulter avant de se faire tatouer !
Un français sur dix est tatoué** : Certains dermatologues y verraient-il autant de patients potentiels ?
Nous posons aussi la question aux médecins qui s’improvisent dans le « tatouage médical » !

SNAT www.s-n-a-t.org

*ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ex-AFSSAPS)
** Sondage IFOP 2010

Lire aussi la fiche Tatouage chez le surfeur.

Un surfeur signale son diabète par un tatouage médical.

Quitter la version mobile