Beaucoup de surfeurs pratiquent le golf en complément du surf, et ils s’inspirent maintenant du matériel utilisé par les golfeurs ! Une nouvelle marque de dérives vient en effet d’emprunter une technologie au golf et à la forme de ses balles. C’est Courtney Potter, le fondateur et designer de 3D FINS basé à Margaret River en Australie, qui a eu cette idée originale.
Il faut savoir que jusqu’au début du XXe siècle, les balles de golf étaient toutes lisses, mais les joueurs s’étaient rendu compte que les vieilles balles un peu cabossées avaient une meilleure portée que les balles neuves. Les petites alvéoles réparties sur les balles de golf se sont imposées dans les années 30 car elles permettaient à la balle d’aller plus vite et plus loin, avec moins de résistance. C’est ce principe d’aérodynamique que 3D Fins a repris pour ses dérives, après que le fondateur ait une révélation pendant…une partie de golf ! La dérive avec la même surface que les balles de golf allait naître.
Les réactions de ce revêtement de balle de golf dans l’eau étaient inconnues. « Il n’y a pas énormément de différences entre l’air et l’eau – qui sont tous deux considérés comme des fluides, avec l’eau qui est juste plus dense et qui bouge plus lentement, » d’après Courtney Potter. Les dépressions situées sur les parties incurvées de la dérive créent de petits flux tourbillonnants, et ce tourbillonnement permet aux dérives de fendre l’eau plus vite. Le flux tourbillonnant permet de réduire la résistance lors des changements de direction et sur les prises de vitesse. Une dérive avec alvéoles permet au surfeur de générer plus d’accélération et de maintenir sa vitesse, y compris dans ses manœuvres, ce qui a pour effet d’améliorer la performance globale de la planche.
Des tests de simulation ont été effectués par ordinateur par l’expert en dynamique des flux Darrin Stephens pour comparer la dérive MOONRAKERR, et le même modèle sans alvéoles. L’étude a montré qu’une dérive avec une surface lisse se comportait comme une balle de golf lisse, avec un flux laminaire sur toute sa surface. La dérive marche assez bien quand la planche va tout droit ou lentement, mais moins bien dans les virages et aux plus grandes vitesses où l’eau s’écarte de la surface de la dérive. Le flux turbulent obtenu avec la dérive alvéolée permet plus d’adhésion et retarde la séparation du flux.
Le surfeur professionnel polyvalent Josh Kerr qui fait partie du team 3D Fins utilise ces dérives dans toutes les conditions, des petites vagues à aerials à celles tubulaires du Pipe Masters 2012 où il est allé en finale après avoir battu Kelly Slater. Kerr est pleinement satisfait de ces dérives qui ajoutent selon lui un zeste d’explosivité et de réactivité à ses planches.
