Les banques, l’automobile, l’immobilier, l’électronique…tous les secteurs sont touchés par cette crise financière devenue économique. Et le surf business semble également prendre le bouillon si l’on en croit ce que l’on peut lire ici ou là.
D’abord abstraite, cette crise est rapidement devenue une réalité pour nombre d’employés victimes de licenciements, du chômage technique ou définitif.
Ceux qui ont la chance de garder leur job ou qui sont en sursis subissent parfois une pression augmentée au boulot (et donc un stress au travail) pour atteindre des objectifs difficiles à tenir et une productivité maximale pour éviter le naufrage de l’entreprise.
L’ambiance est plus pesante au taf et des conséquences psychologiques de cette crise sont à craindre : troubles anxieux, épisodes dépressifs majeurs voire risque suicidaire augmenté (des lignes téléphoniques de prévention du suicide comme CrisisLink aux Etats-Unis ou du « téléphone pour la vie » au Japon auraient même vu le nombre d’appels exploser ces derniers mois…).
Certains vont souffrir plus que d’autres : quand on lit que le PDG d’une grande marque de surf a diminué son salaire de 16% et qu’il ne toucherait plus que de 903 000 dollars annuels, on peut raisonnablement penser que ce n’est pas cela qui va provoquer chez lui une insomnie. (Je précise que je trouve normal que le boss d’une grosse boîte ait un salaire décent).
Ceux qui vont vraiment souffrir sont les salariés au SMIC ou même les cadres qui vont voir leurs primes sur objectifs fondre comme neige au soleil du Mexique…et qui vont devoir se serrer encore plus la ceinture.
Les « parents pauvres » de notre époque sont selon moi les classes moyennes qui se tuent à la tâche, ne gagnent pas grand-chose si l’on déduit taxes et impôts divers et n’ont même plus accès à la propriété compte-tenu des tarifs prohibitifs de l’immobilier dans certaines régions, comme le Pays Basque, par exemple.
Nous vivons dans un pays où, finalement, on gagne presque autant d’argent au chômage qu’en travaillant. Certains sans emploi avouent sans détour gagner presque aussi bien leur vie (ou aussi mal…) quand ils pointent à l’ANPE et qu’ils bénéficient d’aides, d’allocations, de la CMU (couverture maladie universelle),… que quand ils bossent…et surtout ils ont tout le temps nécessaire pour aller surfer ! Certains se demandent à quoi bon bosser pour se faire exploiter pour un salaire de misère dans ces conditions ?
Les surfeurs justement ne roulent pas tous sur l’or : il est possible de concilier son métier avec le surf comme on peut le lire dans le dernier Trip Surf (janvier-février 2009) dans un article intitulé « quel job pour continuer à surfer ? » et où l’on constate que les salaires des surfeurs qui travaillent ne sont quand même pas mirobolants…
Ceux qui perdent leur emploi auront vraisemblablement du mal à en un retrouver dans la conjoncture actuelle (voir les derniers chiffres du chômage). Et qui dit perte d’emploi dit aussi perte de l’image sociale que l’on a de soi (et que l’on renvoie aux autres) et par là même diminution de l’estime de soi pouvant retentir négativement sur le psychisme de l’individu.
Il y a aussi ceux qui ne sont pas dans le besoin mais qui préfèrent garder leurs bas de laine bien au chaud sous leur oreiller : tout ce qu’ils entendent ou lisent dans les media les angoisse et les rend frileux quant à leurs dépenses (alors qu’ils n’ont aucun problème d’argent…).
La directrice de l’OMS, Margaret Chan, redoute que la crise ne provoque « une montée de l’anxiété et des maladies mentales, et une augmentation de la consommation de tabac, d’alcool et d’autres substances nuisibles« .
Une portion importante de la population n’a actuellement ni les moyens ni la motivation pour « consommer »: les entreprises vont donc moins vendre, perdre de l’argent, continuer à serrer la vis au détriment de leurs salariés qui ne sont donc pas prêts de voir leur pouvoir d’achat augmenter. Cela ressemble fort à un cercle vicieux…
Il existe actuellement une inadéquation entre le pouvoir d’achat de la population et la cherté de la vie (voir ce qui se passe en Guadeloupe…).
Ne sommes-nous qu’au début de cette crise planétaire ? Dans tous les cas, comme après une mauvaise chute en surf, il y aura bien un moment où nous toucherons le fond…
Les gens ont le blues et sont choqués par le fait que des entreprises qui voient leurs chiffres d’affaires augmenter, reversent de gros dividendes à leurs actionnaires, des primes juteuses ou des « parachutes dorés » aux patrons, (bénéficient parfois même d’aides de l’état !!!) mais licencient ou délocalisent quand même… Sans parler des milliards d’euros d’aide à des secteurs qui ont dilapidé l’argent pendant des années alors que la Justice, l’Education Nationale et surtout la Santé auraient tant besoin de moyens (mais selon certains, il n’y aurait « pas de problèmes de moyens » à l’hôpital notamment…).
Dans ce climat de crise et d’incertitude sur l’avenir, il risque d’y avoir du boulot pour les médecins généralistes, les « psy » de tous bords (psychiatres, psychologues, psychanalystes,…) pour prendre en charge le désarroi des gens dans les mois qui viennent…
Surf Prevention vous donnera dans les semaines à venir des conseils pour lutter contre le blues et la morosité ambiante de cette « crise ». Mais voici déjà un premier conseil tout simple : allez surfer ou mettez-vous au surf pour vous changer les idées !
Je vous renvoie à l’article sur « le surf contre le vague à l’âme » pour garder la positive attitude !