Je devrais m’abstenir de poster ce genre de « billet » et faire comme tous les autres medias du monde du surf qui « cirent les pompes » de Nike en espérant obtenir un budget publicitaire. Mais je ne résiste pas à l’envie de pousser un coup de gueule contre ces compétitions de surf d’un nouveau genre baptisées « Cash for Tricks ».
Nike a débarqué depuis plusieurs mois « avec ses gros sabots » dans le milieu du surf et impose sa logique marketing à coups de billets verts. Il ne s’agit pas ici de faire le procès de la marque ou de leur gamme de chaussures colorées Nike 6.0. Non ce billet d’humeur est destiné à leur « concept » de compétitions de surf « cash for tricks ». Je résume le concept : fais un saut de cabri (une figure aérienne) sur une vague et tu auras un billet… Seule la manoeuvre et sa radicalité comptent. Oubliée la composante artistique du surf, mis entre parenthèses le plaisir, abandonné l’esprit du surf…Le surfeur n’est plus ici qu’un petit chien de Pavlov qui réagit à un instinct primaire de besoin d’argent. Le surfeur ne glisse plus pour la beauté du geste mais pour quelques biffetons. La marque y gagne un gros coup de pub et le surfeur…pas grand chose en réalité puisque le vainqueur d’une telle épreuve, comme celle qui s’organise aujourd’hui à Lacanau, n’empoche que 610 euros (sur 10.000 euros de prize money pour 32 compétiteurs). C’est en tous cas la somme perçue par Joan Duru lors de la première épreuve aux Bourdaines pour un « Superman » replaqué. De quoi s’acheter quelques bracelets Power Balance…
Pratiqué de la sorte, le surf n’est plus qu’un attrape-nigaud ou un amuse-touriste… Contrairement à l’aloha spirit hawaiien avec lequel on surfe gratuitement pour le fun, la finalité ici est le « cash » tout de suite et maintenant. Le surfeur en oublie les fondamentaux de la glisse en surf pour se concentrer sur LA manoeuvre. C’est ainsi que l’on voit apparaître toute une génération de surfeurs qui ne savent pas surfer mais qui font des rotations et des loopings dans tous les sens pour impressionner la galerie. Rien à voir avec le surf de Kelly Slater qui a toujours su allier style, finesse, radicalité avec la fonctionnalité de ses manoeuvres aériennes et innovantes.
La répétition de ces figures « radicales » entraîne aussi et surtout des traumatismes et une usure précoce d’articulations comme les hanches, les genoux ou les chevilles. Mais on ne parle pas souvent de la pathologie du surfeur « new school » qui peut conduire un adolescent à avoir des difficultés à marcher car il s’est flingué le cartilage de ses articulations à force de tenter des aérials…
Teaser : Nike 6.0 Cash for Tricks
envoyé par Riders-Match. – Découvrez les dernières vidéos de sport.
Si vous voulez apprendre à surfer, plutôt que de vous inspirer des compétitions « cash for tricks », vous feriez mieux de vous procurer l’un des deux nouveaux ouvrages sur la technique du surf : « Surf Technik » de Christophe Mulquin ou « Surf : Clés et Secrets » de Didier Piter« .
