Site icon Blog Surf Prevention

Surf Thérapie : des enfants surfent à Biarritz malgré un handicap

Alex et Thomas écoutent les conseils d'Alexandre Ponot avant de se mettre à l'eau au Port-Vieux.

Dans le cadre des Journées Sentez-Vous Sport, Santé Vous Bien, des initiations à des activités de glisse en bord de mer étaient proposées ce dimanche à Biarritz. Ces activités étaient ouvertes à tous, notamment à des enfants valides ou présentant un handicap. Deux enfants ont notamment participé vaillamment aux trois activités proposées : Thomas et Alex se sont essayés au SUP, au surf et à la pirogue !

Thomas, 12 ans, a été victime d’une encéphalite virale à l’âge de 7 ans qui a endommagé son cervelet (partie de l’encéphale qui gère l’équilibre et la coordination). Pendant une longue rééducation, Thomas a réappris à marcher. Il a effectué une balnéothérapie en piscine avant de se mettre au sport : le tir à l’arc, le ski et plus récemment le surf. Thomas est maintenant un passionné et rêve de surfer un jour comme son surfeur préféré Michel Bourez.

A ses côtés, Alex, 12 ans également présente des troubles envahissants du développement (TED) : il a des troubles moteurs, de l’apprentissage et du comportement. Il a des difficultés pour garder l’équilibre et n’arrive pas à courir et pourtant…il nous a prouvé aujourd’hui ses aptitudes pour surfer !

J’ai fait la connaissance de Thomas, d’Alex et de leurs familles ce matin sur la plage protégée du Port-Vieux à Biarritz où était organisée une initiation au stand-up paddle à marée masse sur un plan d’eau idéalement plat. Après avoir écouté les consignes d’Alexandre Ponot (Enbata), les enfants se sont mis à l’eau et ont rapidement compris comment se lever sur un stand-up paddle et comment ramer avec la pagaie pour avancer. Au bout de quelques minutes, on ne les arrêtait plus et ils prenaient un grand plaisir à glisser debout sur l’eau. Pour Philippe, le papa de Thomas, cette session de stand-up paddle est comme un « déclic » pour son fils qui a pris confiance debout sur la planche et qui a immédiatement accroché à cette discipline.

Le stand-up paddle dans les bonnes conditions comme ce matin est vraiment le support idéal pour se familiariser avec la glisse debout sur une planche : avec le bon matériel et le bon moniteur, toute personne ayant l’usage de ses membres inférieurs peut y arriver !

Après 30 minutes de SUP, la journée ne faisait en fait que commencer pour les deux surfeurs en herbe. Malgré des conditions solides à la Côte des Basques, Alex et Thomas sont allés faire du surf dans les vagues. Jugeant les conditions trop difficiles pour les enfants, je n’ai pas participé à cette activité et j’ai suggéré aux organisateurs de choisir des conditions plus tranquilles pour la prochaine fois. Même au bord de l’eau, les mousses arrivaient très vite, il y avait du courant et pas mal de surfeurs dans l’eau qui auraient pu perturber les enfants. Mais c’était sans compter la ressource des enfants et le professionnalisme des moniteurs du BASCS qui ont parfaitement guidé et conseillé les enfants du côté de la Villa Belza au moment le plus propice de la marée basse. Les réactions que j’ai pu recueillir auprès des familles étaient enthousiastes. Alex et Thomas ont partagé leurs vagues avec le jeune Ruben, 6 ans, qui présente un syndrome d’Asperger, comme le surfeur surdoué Clay Marzo. Nicolas, son père médecin est ravi des progrès accomplis par son fils et envisage même de l’inscrire dans une école de surf pour qu’il continue à surfer après ces deux expériences réussies cet été pendant la O’Neill Surf Academy du Big Festival et aujourd’hui pour cette journée Sport Santé.

Après une longue matinée de surf, il était temps pour les familles de pique-niquer sur la plage, avant que Thomas et Alex ne se relancent à l’assaut des vagues sur une pirogue hawaiienne Woo cette fois ! Après une journée aussi complète de « surf thérapie », les enfants sont rentrés chez eux avec le sourire aux lèvres et des souvenirs marins plein la tête. Les parents m’ont avoué qu’ils étaient bien calmes et qu’ils ne devraient avoir aucune difficulté pour s’endormir…

Encore une belle expérience de ce que pourrait être la « surf thérapie ». Il faut maintenant réfléchir à développer ces actions, les rendre plus fréquentes, tout en garantissant un confort et une sécurité maximale en fonction du handicap de chaque personne. C’est ce que font des associations comme Aurreratu Elkartea ou « Des Vagues et des Enfants » dont nous suivrons l’action cette semaine.

Quitter la version mobile