Les vagues de chez Wave Garden ne sont donc pas un canular. Les images subliminales que nous avions vues sur les premières vidéos virales correspondaient bien à la réalité, avec des surfeurs en train de glisser sur un vrai lac transformé en spot de surf. Les photos et vidéos ainsi que la conférence et le communiqué de presse dévoilés le 15 février 2011 nous ont permis de nous faire une idée du potentiel de Wave Garden. Alors futur succès mondial ou fail retentissant ?
Après avoir vu les premières images de la vague, je dois avouer que j’ai quand même été un peu déçu. Les séquences tournées l’été dernier dans un laboratoire aquatique en plein air ont été très bien filmées, magnifiquement photographiées, mais au final qu’est-ce qu’on a comme vague ? Une vaguelette de 50 centimètres glassy sur laquelle Jordy Smith, l’un des meilleurs surfeurs du monde, a du mal à enchaîner 4 rollers d’affilée. Sur ce que l’on voit sur cette vidéo, il n’y a pas encore de quoi s’extasier.
Mais si l’on en croit les concepteurs, le projet n’en est qu’au stade embryonnaire. Dans un plan d’eau suffisamment vaste et de configuration adaptée, ils annoncent pouvoir faire une vague de 1,60 mètres qui pourrait déferler sur 3 kilomètres en tubant sur toute la longueur de la vague ! Je demande à voir mais si cela est vraiment possible, Wave Garden et son ingénieur en chef José Manuel Odriozola ont un avenir doré devant eux. Si on arrive à recréer la vague de Chicama en plus parfaite sur un lac, je veux bien y partir en surf trip avec tous les bidochons surfeurs de la planète qui y feront le déplacement !
En plus d’avoir de bons ingénieurs, Wave Garden peut également compter sur des as du marketing qui ont réussi la première étape de leur business plan en faisant parler d’eux dans le monde entier grâce à un énorme buzz. Wave Garden a fait la une de sites Internet renommés comme Surfline (où tous les américains vivant loin de la côte se sont mis à rêver du spot parfait à côté de chez eux). Des surfeurs comme Mick Fanning, Bobby Martinez et même Kelly Slater ont salué le projet. Le Roi Slater qui serait lui aussi sur un grand projet de vagues artificielles a pris acte de la technologie Wave Garden en disant sur son compte Twitter : « Cool ils ont fait une vague mais je pense que vous serez tous très contents quand vous verrez ce que nous avons en magasin. » En attendant que KS et sa Wave Company nous révèlent enfin leur botte secrète, Wave Garden a clairement pris une longueur d’avance dans cette « guerre des vagues artificielles » que décrit Surfingulls sur son site.
On a compris qu’il suffit d’une bonne vague pour qu’autour s’organisent toutes sortes d’activités commerciales (restaurant, hôtels, boutiques, surf shop…) et c’est un peu ce que propose Wave Garden aux investisseurs potentiels. Avec Wave Garden, même le trou du cul du monde pourrait devenir attractif, sans pour autant avoir besoin d’y construire un Dysneyland ou une Cité de l’Océan pharaonique… Il faudra de l’énergie bien évidemment pour produire ces vagues mais ce système serait beaucoup moins énergivore que d’autres, de l’ordre de 300 kW-h. Après tout, comme le fait remarquer Steph, on ne s’émeut pas autant que certaines stations de sports d’hiver utilisent des canons à neige pour recréer artificiellement des pistes de ski, sans lesquelles des stations pyrénéennes auraient fait une saison « blanche » cette année…
Le grand avantage que je vois aux parcs aquatiques Wave Garden est la sécurité qu’ils mettent en avant. Il est possible de régler la vague pour obtenir une taille et une vitesse de déferlement adaptés pour débuter le surf en douceur, plutôt que par drapeau rouge en plein été… Je me pose juste la question de savoir s’il y a suffisamment de fond pour surfer en sécurité. Dans les FAQ, il est écrit que la profondeur est similaire à celle des vagues de l’océan, ce qui ne veut pas dire grand-chose…
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