Site icon Blog Surf Prevention

L’explosion de Fukushima rappelle les risques des centrales nucléaires

L’explosion d’une centrale nucléaire au Japon consécutive au tremblement de terre du 11 mars a ravivé les craintes du nucléaire, non seulement au Japon mais dans tous les pays susceptibles d’être concernés un jour par ce type d’accidents ou par les nuages radioactifs qui s’en échappent. La sécurité totale du nucléaire est une légende comme vient nous le rappeler cet événement tragique. Les risques sont peut-être limités quand tout va bien mais il suffit d’une catastrophe (ici un séisme, un tsunami mais demain peut-être le terrorisme nucléaire, une guerre…) pour mettre en péril ces installations et menacer la vie des personnes habitant à proximité.

Au tremblement de terre et au tsunami meurtriers, s’est donc rajouté le suraccident provoqué par l’explosion du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fukushima, à 150 kilomètres de Tokyo. L’incident grave qui a affecté la centrale de Fukushima-Daiichi a été classé de niveau 4 (sur 7) et serait moins grave que celui de Three Mile Island (1979) de niveau 5 et de Tchernobyl (1986) de niveau 7 maximal. Mais aux dernières nouvelles peu rassurantes, le système de refroidissement d’urgence du réacteur n°3 de la centrale nucléaire serait en panne d’après l’agence de sûreté atomique japonaise.

Neuf personnes auraient déjà été irradiées sur les installations de Fukushima. La population a d’abord été évacuée dans un rayon de 10 km puis 20 kilomètres autour de la centrale. La population a été appelée à rester calfeutrée chez elle et ceux qui sortent doivent utiliser un masque ou une serviette mouillée pour protéger les voies respiratoires, tout en se couvrant la peau pour ne pas l’exposer à l’air radioactif. Les autorités s’apprêtaient samedi à délivrer de l’iode aux riverains des centrales.

Les ministres français ont essayé de dédramatiser la situation à l’issue d’une réunion avec des acteurs du nucléaire français. Le ministre de l’industrie et de l’énergie Eric Besson a déclaré « Au moment où nous parlons c’est un accident grave mais ce n’est pas une catastrophe nucléaire (…) Ça n’a strictement rien à voir à ce stade avec Tchernobyl ». Il faut faire attention « de ne pas sonner un tocsin qui n’existe pas à ce stade ». Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, il n’y aurait « pas de risque » pour les populations des territoires français d’Outre-Mer. « Aujourd’hui ont été relâchées dans l’environnement des émanations de vapeur faiblement radioactive qui au moment où nous parlons ne semblent pas devoir être dangereuses pour les Japonais eux-mêmes et donc forcément pas dans les territoires d’outre-mer (…) Les vents poussent vers le Pacifique et il y a peu d’échange de vent entre l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud (…) Si besoin était, des dispositions seraient prises pour protéger les Français d’Outre-Mer d’après NKM. Eric Besson a précisé de son côté que toutes les centrales françaises ont été conçues en intégrant les risques sismiques et d’inondation et qu’elles sont révisées régulièrement.

Le vent pousserait pour le moment la pollution nucléaire vers le Pacifique, à tel point que la Californie qui possède déjà un système de surveillance du taux de radioactivité dans l’air et dans l’eau est prête à renforcer sa vigilance si besoin. Car si le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima entrait en fusion ou dégageait une fuite importante, le nuage radioactif pourrait traverser tout l’océan Pacifique jusqu’à la côte ouest des Etats-Unis…

Mais à l’heure où nos ingénieurs envisagent même des centrales nucléaires sous-marines (!), n’est-il pas encore temps de sortir de cette logique du tout-nucléaire pour basculer sur d’autres sources d’énergies comme l’éolien par exemple ? Des associations comme Sortir du nucléaire ou Greenpeace sont montées au créneau pour dénoncer une nouvelle fois les risques du nucléaire.

Quitter la version mobile