On refait la série : Kelly Slater, Gabriel Medina, Miguel Pupo (Rip Curl Pro Search)

Voilà c’est fait : Kelly Slater est reconnu officiellement champion du monde de surf pour la onzième fois de sa carrière. Pourtant, suite à une erreur de calcul invraisemblable, le sacre qu’il croyait avoir obtenu au 3e tour après sa victoire contre Dan Ross a été remis en question. Pour être champion du monde, Kelly Slater avait besoin de passer un tour supplémentaire. S’il n’y parvenait pas et qu’Owen Wright remportait la compétition, le titre se serait joué à Hawaii, ce qui aurait pu entretenir le suspense…

Ce n’était donc pas gagné d’avance pour Slater (du moins c’est ce que l’on croyait). Au round 4, il se retrouvait face aux deux stars montantes du surf brésilien Miguel Pupo et Gabriel Medina qui l’avait dominé au Quiksilver Pro France, deux gamins qui pourraient être ses enfants selon les dires de Kelly Slater. Mais dans cette série de tous les dangers pour Slater et pour l’ASP (qui aurait pu y perdre toute crédibilité), on a assisté à une notation très large de Kelly Slater (voir vidéo Youtube ci-dessous).

J’attends de connaître l’avis des internautes mais j’aimerais qu’on m’explique comment 3 rollers, dont 2 dans la mousse, peuvent être notés 8,07 sur 10, et surtout comment un floater (certes énorme mais avec réception en déséquilibre) peut justifier un 9,10 points. En face, Gabriel Medina et Miguel Pupo auront eu beau se démener, ils ne parviendront que très laborieusement à dépasser 7/10. Le 7,50 de Pupo, qui est à mon sens la meilleure vague de la série, aurait mérité d’avantage.

Kelly a regagné son titre, l’ASP a  effacé sa bourde… mais le surf de compétition sortira-t-il grandi de cette série ? Le grand public est content, la foule en délire est aux anges en ce dimanche à San Francisco de voir son chouchou l’emporter mais l’a-t-il vraiment mérité sur cette série ? Kelly a bien pris une vague extraordinaire mais après la fin de sa série (le caméraman n’a d’ailleurs pas suivi son tube jusqu’à la fin croyant qu’il s’y était fait enfermer).

Gabriel Medina a exprimé sa frustration sur son Twitter en retweetant les dires d’un internaute qui estime que Kelly Slater devait déjà avoir un 10 et un 11 sur le tableau des juges avant même d’avoir pris une vague. Il s’est également posé la question de la notation des floaters (débat déjà suscité par celui d’Adriano de Souza à Rio) : « Floater volto a valer….! »

Tant que Kelly Slater sera sur le tour et que les juges continueront à le noter de la sorte, ses adversaires n’auront aucune chance. Le surf de Kelly Slater reste LE critère actuel : ce qu’il fait est forcément génial, si les autres font la même chose c’est un peu moins bien… On en avait eu un exemple dans sa série face à Dylan Graves au Rip Curl Pro Search 2010 à Puerto Rico qui lui avait permis d’empocher son 10e titre.

Kelly est et restera le meilleur surfeur de tous les temps, mais à un moment ne faudrait-il pas aussi laisser une chance aux surfeurs de la jeune génération montante ?