Après ses dix titres de champion du monde de surf, Kelly Slater a un nouveau grand projet : démocratiser le surf. Il travaille actuellement sur un système révolutionnaire qui permettrait de recréer des vagues artificielles encore meilleures à surfer que les vraies (ou pour le moins aussi plaisantes). Ce concept rendrait le surf accessible partout (même à l’intérieur des terres) et tout le temps : c’est le projet de la Kelly Slater Wave Company (KS Wave Co).
On savait déjà que l’on pouvait faire du surf en piscine à vagues de qualité moyenne. Mais Kelly Slater compte aller plus loin en proposant des vagues « de classe mondiale » surfables tous les jours. Pour Kelly Slater, cela vaudrait tout l’or du monde (à tous les sens du terme) de pouvoir surfer de bonnes vagues toute l’année, même quand la mer est plate. Kelly raconte qu’il aurait rêvé d’avoir de telles vagues artificielles quand il était plus jeune et ce n’est peut-être pas un hasard si c’est un surfeur originaire de Floride (où les vagues de qualité sont relativement peu fréquentes) qui est à l’origine de ce projet. Les skateurs ont leurs skateparks, les snowboardeurs ont leurs snowparks…et les surfeurs auront bientôt leurs parcs à vagues (« surf park ») grâce à Kelly ! Ces vagues artificielles permettraient de garantir les bonnes conditions pendant une compétition de surf voire même pendant de futurs Jeux Olympiques.
On ne sait pas encore à quoi ressembleront ces piscines mais on sait déjà qu’elles ne seront pas des « flowrider » (vagues formées à la surface d’un plan dur) mais de vagues qui casseront sur une profondeur d’eau suffisante pour surfer avec de vraies planches de surf équipées de dérives. Il devrait s’agir d’un long mur d’eau suffisamment creux et de hauteur réglable. Plusieurs surfeurs devraient pouvoir surfer en même temps sur des vagues différentes. On ne sait pas si Kelly Slater compte se cantonner à créer des piscines à vagues ou s’il envisage de viabiliser certains spots où il n’y a jamais de vagues (ou très rarement). Imaginez certains spots de Méditerranée ou certaines îles paradisiaques avec un système permettant de générer des vagues depuis le large. Il n’y aurait alors plus besoin d’attendre la création d’une houle naturelle pour surfer de bonnes vagues.
La Kelly Slater Wave Company pourrait bien être la première entreprise à vendre des vagues, et donc du rêve, à grande échelle à des personnes qui n’auraient jamais pu surfer autrement. Mais tous les surfeurs pourraient en profiter car même sur les meilleurs spots, il peut y avoir plusieurs semaines sans vagues satisfaisantes. C’est la raison pour laquelle j’avais proposé la création d’un parc à vagues dans la Cité du Surf à Biarritz mais on m’avait ri au nez à l’époque en me disant qu’il y avait déjà des vagues en face…
Si les vagues que Kelly Slater propose sont d’aussi bonne qualité qu’il le prétend, son affaire risque de marcher du tonnerre, surtout qu’il envisage de créer tout autour de ces nouveaux spots des espaces commerciaux (hôtels, restaurants, surf shop, magasins…). Il est intéressant de constater que pour Kelly Slater, les vagues peuvent avoir une valeur marchande : on comprend mieux sa réaction quand il avait critiqué la fin de la privatisation des spots aux îles Fidji. Un raisonnement et un concept qui ne devraient pas plaire à tous les puristes, qui seront peut-être les premiers à faire la queue pour essayer les « Kelly Slater’s Waves ».
Plus d’infos sur www.kswaveco.com
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