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Promenade océane à Biarritz : pollution hivernale en bord de mer

Voici quelques images prises ces dernières 24 heures en bord de mer à Biarritz et un coup de gueule en réaction à l’état de pollution des plages et aux actes d’incivilité qui contrastent avec le discours ambiant de préservation de l’océan.

La photo ci-dessous ne témoigne pas d’une pollution exceptionnelle mais elle est symbolique des atteintes répétées et tristement habituelles que nous faisons subir au bord de mer, parfois même sans en avoir conscience. On voit un véhicule des services municipaux procéder à la vidange d’un liquide non identifié qui s’écoule dans le sable après le nettoyage de la promenade, juste avant une averse. Lire les réactions à cette photo sur Facebook.

Cette année, « Biarritz s’affirme Ville Océane ». Tel est le slogan de la station balnéaire impériale pour 2012. Mais en dehors des grands discours sur la préservation de la mer et de la construction d’une « Cité de l’Océan », on a du mal à comprendre ce qui se fait réellement pour préserver le milieu marin.

Nombreux sont les usagers de la mer à l’année, dont font partie les surfeurs et les baigneurs, à constater une dégradation de la qualité des eaux de baignade, d’autant plus flagrante dès que la saison estivale arrive à son terme.

S’il est facile d’accuser la pollution venue d’ailleurs, on constate qu’une bonne partie de cette pollution vient de chez nous. Avant de donner des leçons aux autres, il faudrait déjà balayer devant notre porte en adoptant des règles de bonne pratique en bord de mer. Mais on constate qu’il y a encore du travail dans une station balnéaire qui se veut à la pointe de la préservation de l’environnement et qui est le siège de Surfrider Europe.

Ce matin encore, sur la Grande Plage de Biarritz, on assistait à la vidange d’un liquide suspect dans le sable après le nettoyage de la promenade… Cette observation amène à réfléchir sur la nocivité des produits chimiques de nettoyage des trottoirs en bord de mer quand on sait que ceux-ci finissent dans l’eau.

Comme les polluants chimiques ne sont pas recherchés dans les analyses des eaux de baignade, on peut en déverser en toute impunité, et quand même avoir des résultats de bonne qualité de l’eau de niveau A !

Aujourd’hui, on sait que les analyses de l’eau de mer réalisées sont inefficaces pour dépister des polluants aussi nocifs que les détergents, les hydrocarbures, les pesticides, les PCB, les métaux lourds… Il est grand temps de considérer cette pollution chimique qui contamine la flore et la faune marine et qui se retrouve dans notre assiette quand nous mangeons du poisson et des produits de la mer.

En 2012, des projets menacent directement l’océan sur la côte comme la construction envisagée d’un saumoduc par EDF dans les Landes ou, encore plus grave, la construction d’un émissaire de dérivation au large de la pollution de la rivière Uhabia à Bidart.

Si Biarritz veut montrer la voie de la protection de l’océan, elle doit se montrer exemplaire. Il ne suffit pas de bâtir une cité ou de construire une statue pour devenir un défenseur de l’océan.

Aujourd’hui les citoyens de la mer en ont marre et veulent que l’on se préoccupe véritablement de préserver l’océan. C’est maintenant ou jamais, car quand les océans mourront, c’est la vie sur cette planète qui sera menacée.

Guillaume Barucq.

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