La Cité de l’Océan et du Surf émerge de terre à Biarritz
Au matin de l’ouverture en grande pompe de la Cité de l’Océan et du Surf, nous n’avons toujours pas reçu de carton d’invitation pour son inauguration qui aura lieu ce samedi. Surf Prevention, le « site du Surf et de l’Océan » – basé à Biarritz – n’est pas convié à la « Cité de l’Océan et du Surf »… J’avais prévu d’y faire assister une journaliste mais je crois que nous attendrons l’ouverture au grand public pour voir ce que ce bâtiment renferme et vous le faire découvrir sur le blog.
Nous n’y serons pas mais il y aura du beau monde à notre place pour cette inauguration. Le gotha sera présent avec des hommes politiques de premier plan comme Alain Juppé, des stars, des hommes d’affaires, des scientifiques, des journalistes… venant de Paris, de New York et des quatre coins du monde. Mais les petits surfeurs anonymes de Biarritz qui essayent de faire avancer les choses ne feront pas partie des VIP. Depuis le début de ce projet, on a d’ailleurs souvent préféré faire appel à des intervenants extérieurs que de consulter ceux qui vivent au quotidien au contact de la mer à Biarritz et qui ont une compétence dans le domaine. Ce qui fait qu’un citoyen comme moi qui vit à Biarritz, qui travaille à Biarritz et qui tente d’œuvrer dans l’intérêt de l’océan se sent exclu de cette « Cité ».
Ne croyez pas que je l’ai mauvaise (si, un petit peu tout de même) : après une phase critique de ce projet, je crois qu’il faut maintenant être constructif et essayer d’aller dans le sens de cette Cité dans l’intérêt de l’Océan, si on nous en laisse l’opportunité. Je tiens à préciser que j’ai toujours été favorable à une vraie Cité du Surf mais que la mise au placard du surf, la mise en œuvre et les orientations annoncées ne me paraissent pas cohérentes. Si cette fabuleuse Cité de l’océan et du surf se limite à un mini Futuroscope de l’Océan autour de 8 attractions ludo-scientifiques, elle ne servira à rien d’autre qu’à amuser le touriste de passage.
Peu nous importent finalement les prouesses architecturales réalisées pour construire ce musée (voir vidéo Youtube ci-dessous), passons sur les dizaines de millions d’euros dépensés pour couler cette vague de béton construite par Vinci… Ce qui compte avant tout, c’est l’impact environnemental qu’aura ce bâtiment dans son périmètre, et bien au-delà de Biarritz.
Il semblerait pourtant que ce bâtiment n’utilise pas les énergies renouvelables comme le voudrait le Grenelle de l’Environnement. Selon Biarritz Ecologie, il n’y aurait pas un seul panneau photovoltaïque sur le toit de 2000 m2… On ne parle même pas des énergies éoliennes et marines qui auraient pu être utilisées symboliquement pour offrir une autonomie énergétique à cette Cité de l’Océan. Pour Nicolas Hulot, c’est la caricature de ce qu’il ne faut plus faire.
Ce qui serait réellement intéressant est tout ce qui pourrait se greffer autour de cette vitrine de l’Océan : des entreprises, des centres, des filières permettant la recherche, la valorisation de l’océan, la préservation du littoral, la lutte contre les pollutions… Et pourquoi pas aussi une Université de l’Océan avec un campus à Biarritz comme cela a été évoqué. Mais on n’en est pas encore là.
Ce samedi sera jour de fête à Biarritz : grand défilé aquatique dans les rues de Biarritz, spectacle « son et lumière » pyrotechnique sur l’esplanade de la nouvelle Cité de l’Océan et du Surf… On espère qu’au-delà de tout ce folklore, cette journée fera date avec des engagements concrets pris en faveur de l’océan. Pour cela, on espère pouvoir compter sur les personnalités de la mer qui seront présentes comme le légendaire surfeur Tom Curren, le skipper Pascal Bidégorry ou encore l’académicien Erik Orsenna.
Cette Cité se veut le fer de lance européen de la préservation de l’environnement marin. Le problème est qu’entre les beaux discours passionnés que l’on va entendre à l’inauguration et la réalité alarmante de l’état de l’environnement marin, il existe des abysses insondables…Nous ne doutons pas une seconde que cette Cité de l’Océan soit pavée de bonnes intentions, mais on espère qu’elle servira à faire avancer les choses concrètement.
Avant de se préoccuper de l’avenir du vaste océan, Biarritz devra déjà balayer devant sa plage. On pourra désormais prendre les politiques biarrots à leur propre discours éco-citoyen pour ne plus rien laisser passer quant aux lacunes qui persistent dans la préservation de l’environnement marin sur la Côte Basque.
Je propose déjà des pistes pour mieux préserver l’océan et donner un sens à cette Cité de l’Océan :
– création d’un centre de recherche sur les bienfaits de l’eau de mer, du climat marin et des produits de l’océan sur la santé ;
– réhabilitation d’un véritable centre de thalassothérapie où l’on soigne par la mer des personnes malades ou handicapées.
– prise en compte des pollutions chimiques de l’eau de mer qui ne sont toujours pas recherchées dans les analyses de la qualité de l’eau.
– contrôles de la qualité des eaux de baignade à l’année en incluant tous les paramètres de pollution.
– financement d’ une étude épidémiologique sur l’impact sanitaire des pollutions marines sur les baigneurs et les pratiquants d’activités nautiques.
– sanctuarisation du milieu marin avec exclusion des pollutions ponctuelles comme les feux d’artifice tirés sur la mer en été.
– interdiction d’utiliser des produits chimiques pour nettoyer les abords des plages et qui sont ensuite lessivés par les pluies dans la mer.
– recherche dans le domaine des énergies marines et rentabilisation énergétique progressive de la ville grâce aux énergies renouvelables ;
8 Commentaires
Excellente analyse. Espérons que les pistes que tu proposes trouveront un écho chez ceux qui prétendent agir au nom de tous. La Cité de l'Océan en face d'une plage fermée pour cause de pollution ça la fou mal… d'ici peu le folklore et les feux d'artifices ne suffiront plus à cacher le désastre environnemental. Le fait que Surf Prévention ne soit pas invité témoigne d'un sévère manque de jugement, qui en dit long sur la volonté politique d'ignorer les nouveaux médias indépendants.
Un projet type : "Ile de France" peu viable économiquement, sous perfusion des contribuables. Pyramide de pharaon pour notre petit maire. Poudre aux yeux, gouffre à pognon. Que ceux qui tireront DIRECTEMENT profit de ce truc, n'oublient pas le décret européen qui imposera, d'ici quelques années, l'assainissement des eaux de baignade par éléctrolyse. Une mesure inévitable qui coûtera encore très, très cher. La tirelire en cochon devra ENCORE cracher l'argent qu'elle n'a pas.
C'est quoi ce truc??? Celà ressemble plus à skate park xxl…
c'est quoi ? de la branlette, tout simplement !
Surf prévention même pas invités? ca m'étonne même pas. La plupart des "VIP" présents aujourd'hui débarquent de partout sauf de Biarritz de toute façon (sauf proche du conseil municipal évidemment)…moi j'ai même appris que l'ouverture "officielle" c'était aujourd'hui par un client qui lui était invité (et pourtant il fait le même boulot que toi Guillaume mais pratique à plus de 900 bornes de Biarritz)…de toute façon celui ou celle qui à fait la liste des invités il doit débarquer de je ne sais ou alors…tout ca pour dire que cette cité c'est une belle mascarade et que j'irai le visiter quant les Biarrots auront une entrée gratuite (on peut rêver hein? mais bon après tout c'est nous qui allons la payer cette belle m… non je reste poli).
Espérons que ce musée travaillera moins à l'image touristique de Biarritz qu'à son ouverture sur l'océan et ses richesses.
Guy Petit a fait le victoria surf, Borotra aura sa Cité de l'Océan !!!
A chaque maire sa verrue à défaut de s'occuper des besoins des citoyens !!! Cela se saurait si les politiques écoutaient les citoyens !!! Borotra qui s’intéresse à l’océan ? il n'a pas été à la plage depuis 40 ans […] !! Dommage car contrairement à ce que les gens pensent et d’après une étude de l'office du tourisme, les surfeurs viennent du monde entier à Biarritz et dépensent plus d'argent que les touristes lambda qui vont laisser 16 euros pour voir 3 requins marteau !!! dommage !
[Modéré]
sûrement pas top le bilan carbone de ce bâtiment avec tout ce béton…
Les pouvoirs public nous prennent tous pour des C…, surtout dans le domaine de l'écologie. Leur invention du "développement durable", inclue bien évidemment "développement", c'est tout ce qui compte pour eux, développer, croître, hyper-produire, hyper-consommer, hyper profiter… Cet hyper-capitalisme est en train de tout reprendre à son compte, même l'idée de préserver la nature dont il est l'infâme destructeur. quitte pour cela à faire passer les gens qui se sentent vraiment concernés pour des idiots, des non-diplômés, non-écoutables, des négligeables. Ils l'ont déjà fait pour l'agriculture, ils l'ont fait pour le travail en général, il ne restera que du profit qui ne vaudra plus rien sans rien de vrai autour. c'est regrettable.