On a longtemps cru que le surpoids et l’obésité étaient liés avant tout à des facteurs génétiques, à une alimentation trop riche et à un manque d’activité physique, quitte à culpabiliser les obèses qui ne faisaient pas assez de sport et qui mangeaient mal. On se rend compte aujourd’hui qu’il existe aussi des facteurs environnementaux expliquant au moins partiellement l’épidémie mondiale d’obésité, et par là-même l’explosion des cas de diabète de type 2. La pollution chimique est une nouvelle fois montrée du doigt.
Nous vous avions alertés sur cette pollution chimique que l’on retrouve dans l’eau de mer, et qui nous empoisonne à petit feu, que ce soit dans l’eau que nous buvons, dans notre alimentation, dans l’air que nous respirons et dans notre environnement.
Le professeur Miquel Porta et le Pr Duk-Hee Lee sont les auteurs du rapport « Panorama scientifique des liens entre exposition chimique et risques d’obésité et de diabète » pour l’ONG CHEM Trust (Chemicals, Health and Environment Monitoring Trust), qui passe en revue 240 publications scientifiques et dont les conclusions rejoignent celles du rapport « Evaluation du lien entre environnement chimique, obésité et diabète » (ECOD) du RES (Réseau Environnement Santé).
Au banc des accusés, figurent les produits chimiques qualifiés de perturbateurs endocriniens déjà mis en cause dans nombre de maladies chroniques et de cancers qui contribuent à ces épidémies de maladies non-infectieuses du XXIe siècle.
Des substances chimiques de synthèse polluantes seraient de véritables « obésogènes environnementaux » pouvant perturber les mécanismes de contrôle de l’adipogenèse et de la balance énergétique. Les substances chimiques en cause ont été identifiées par des études in vitro et in vivo.
Les substances en cause sont les polluants organiques persistants (POP) comme les dioxines, les PCB et certains pesticides organochlorés, des composés perfluorés et les retardateurs de flammes bromés ; le Bisphénol A (BPA), les organoétains, le DES (diethylstilbestrol), les phtalates, les pesticides organophosphorés, le plomb mais aussi les émissions de particules fines des moteurs diesel, l’exposition prénatale à la nicotine, ou encore certains médicaments antipsychotiques. D’autres substances chimiques pas encore identifiées augmentent probablement aussi les risques d’obésité et de diabète.
Les substances chimiques pourraient agir en perturbant le métabolisme lipidique, le contrôle de l’appétit et l’homéostasie. Des modifications épigénétiques se produiraient au cours de la période fœtale et prédisposeraient à une obésité future ; une exposition à ces substances chimiques à l’âge adulte pourrait avoir des conséquences similaires.
Ces nouvelles mises en garde formulées par des spécialistes en santé environnementale devraient inciter à changer d’approche dans la prise en charge de ces pathologies chroniques en insistant sur la PRÉVENTION et en limitant l’exposition des populations aux polluants contribuant à ces épidémies modernes, à commencer par ceux que l’on retrouve dans l’alimentation.
Remarque : une étude publiée sur PLoSONE vient par ailleurs de montrer que plus les gens faisaient leurs courses dans des supermarchés hard-discount, plus leur Indice de Masse Corporelle (IMC) était élevé.
Lire le rapport en version française : http://reseau-environnement-sante.fr/wp-content/uploads/2012/03/resume_chemtrust_diabete_obesite.pdf
Sources :
http://www.chemtrust.org.uk/documents/CHEM%20Trust%20Obesity%20&%20Diabetes%20Full%20Report.pdf
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