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Salles de shoot : Roselyne Bachelot avait pourtant ouvert la voie…

Nous n’avons pas souvent eu l’occasion de dire du bien de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé et des Sports, sur ce blog où nous lui avons successivement reproché le manque de lits dans les hôpitaux, sa gestion de l’épidémie de grippe A/H1N1, la déconsidération des médecins généralistes, la vague de déremboursement des médicaments, le non-remboursement des soins de thalassothérapie (dont elle profite pourtant tous les ans à cette époque à Biarritz…) ou encore son intervention dans le fiasco de l’équipe de France de football.

Roselyne Bachelot vient pourtant de faire preuve de courage politique en se disant favorable aux « salles de shoot » ou « centres d’injection supervisés ». Elle réaffirmait cette position encore hier au Centre Hospitalier de la Côte Basque : l’hôpital de Bayonne est en effet pionnier dans la prise en charge des toxicomanes grâce au Centre de Soins en Addictologie Bizia dirigé par le Docteur Jean-Pierre Daulouède.

Mais coup de semonce du Premier Ministre François Fillon qui déclare dans un communiqué que les centres de consommation de drogue supervisés ne seraient « ni utiles ni souhaitables ». Les hommes politiques « bien pensants » comme Xavier Bertrand ou Brice Hortefeux sont montés sur leurs grands chevaux en parlant d' »irresponsabilité ». Mais savent-ils seulement ce que sont les salles de consommation à moindre risque, prosaiquement appelées « salles de shoot » ?

Les « salles de shoot » sont tout sauf des lieux de débauche ou de non-droit.  Il s’agit au contraire de centres où les patients toxicomanes peuvent consommer leur drogue dans de bonnes conditions. Cela leur évite par exemple d’attraper une hépatite ou le VIH avec du matériel contaminé… Cela évite aussi des nuisances pour le citoyen lambda comme des seringues sur la voie publique comme on peut encore en trouver sur les plages… Le deal y est interdit. Les mineurs et les « débutants » n’y ont pas leur place. Une équipe médicale avec médecins, infirmiers, psychiatres, assistante sociale ou encore éducateurs y assurent une prise en charge globale des patients (médicale, psychologique, sociale…). Les toxicomanes y trouvent du matériel propre et stérile : seringues, cuillères, pipes…

Il semble que ces centres aient donné des résultats positifs dans les pays où ils existent comme l’Espagne, la Suisse, le Canada, l’Australie, l’Allemagne…avec une réduction notable de la mortalité par overdose.

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On a bien vu que le tout-répressif ne fonctionne pas dans la lutte contre la drogue. Pour lutter contre la drogue, on dispose actuellement de l’arsenal répressif qui permet l’arrestation des trafiquants (qui vont jusqu’à faire passer de la drogue sur des planches de surf…) et… les vidéos de prévention à la portée plus que douteuse

La prévention des risques liés à l’usage de drogue est l’une des préoccupations principales du site Surf Prevention. Il faut clairement ouvrir un débat sur l’opportunité d’ouvrir des salles de shoot en France au lieu de continuer à fermer les yeux et de laisser la drogue poursuivre ses ravages dans toutes les classes sociales de la société. Tout comme le Docteur Patrick Pelloux, j’y suis plutôt favorable, à condition de se donner vraiment les moyens de soigner les toxicomanes et de les faire sortir de leur addiction.

Lire aussi l’article sur l’expérience de cure de désintoxication par le surf.

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