Les gaz à effet de serre ont atteint des concentrations record. L’océan absorbe environ le 1/4 des émissions de CO2, entraînant une acidification des océans accélérée. Cette acidification des océans a de lourdes conséquences sur l’écosystème marin et notamment sur les récifs coralliens.

Qui de mieux placé que les surfeurs pour être au contact de cette acidification des océans ? C’est ce qu’a pensé le surfeur Benjamin Thompson, ingénieur en chef et fondateur de Boardformula, quand il a eu l’idée de faire de chaque surfeur un chercheur itinérant sur tous les spots du monde. Et le plus cool, c’est que les surfeurs n’auront rien d’autre à faire que de surfer pour participer à cette recherche !

Pour transformer chaque surfeur en scientifique, Thompson a eu l’idée d’équiper les dérives des planches de surf de petits capteurs : les SMARTPHIN permettront de suivre le pH de l’eau, sa température, sa salinité, en fonction de la localisation du surfeur, mais également l’accélération de la planche. Quand le surfeur sort de l’eau, toutes ces données sont téléchargées par Bluetooth vers son smartphone via une application mobile et centralisées vers les serveurs de Boardformula. Les surfeurs participeraient ainsi au « Big Data » en alimentant une banque de données librement consultable en ligne sur une interface web.

smartphin

Personne n’est plus souvent dans l’océan que les surfeurs, » déclare Benjamin Thompson, 33 ans. Les surfeurs vont sur des spots où un appareillage fixe serait détruit par la première houle, alors que les surfeurs et leurs planches sont plus mobiles et s’aventurent dans des zones sur lesquelles on manque d’informations.

Benjamin Thompson a créé sa start-up Boardformula à San Diego, et il a créé le prototype SmartPhin en collaboration avec la célèbre marque de dérives Futures Fins. Boardformula espère aussi remporter le prix de 2 million de dollars du « Wendy Schmidt Ocean Health X Prize« .

Il s’agit d’un changement de paradigme dans la collecte de données en passant des centaines de points d’enregistrement, comme on peut le voir avec le Data Buoy Center de la NOAA, à des centaines de milliers de points de collecte des données tous les jours de l’année et dans toutes les parties du monde, » déclare Benjamin.

La Scripps Institution of Oceanography de l’Université de Californie est en train de valider les capteurs qui pourraient aussi servir à leurs recherches. Pour étudier l’influence de l’acidification de l’océan sur le reef à Hawaii par exemple, les chercheurs pourraient équiper une trentaine de surfeurs locaux qui fourniraient des données en temps réel grâce à leurs Smartphin.

Les surfeurs se méfient cependant des nouveautés sur leurs planches, de peur que celles-ci n’altèrent leurs performances sur la vague. Mais d’après Thompson, une SmartPhin ne pèse même pas 30 grammes de plus qu’une dérive classique et les surfeurs ne devraient pas remarquer la différence. « La rigidité et la réactivité d’une Smartphin seront comparables à une dérive standard et elle aura les mêmes niveaux de performance. »

Cette innovation participe d’une démarche de crowdsourcing qui vise à engager davantage les citoyens dans des problématiques environnementales comme le changement climatique, la montée du niveau des océans ou leur acidification. “Si nous arrivons à connecter plus intimement les gens à l’océan par cette démarche, nous la considérerons comme une réussite. Nous sommes là pour changer la signification du surfeur engagé, qui doit véritablement devenir un protecteur de l’environnement, » déclare Benjamin Thompson.

Et quand vous arriverez en retard en cours ou au boulot après une session de surf, vous pourrez maintenant dire que vous étiez en train de collecter des données scientifiques de la plus haute importance pour l’avenir de la planète !

Sur le même sujet : – des surfeurs deviennent les sentinelles des scientifiques.

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Source : http://www.takepart.com/article/2014/09/02/surfers-may-be-soon-collecting-big-data-they-ride-big-waves

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2 Commentaires

  1. merci beaucoup pour votre article bien ecrit

  2. Drakkars dit :

    Pas mal, mais pour que les données soient exploitables, il faut que les points de prélèvement soient clairement positionnés.
    A interfacer avec un GPS ??

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