Men’s Health Décembre 2008.

Men’s Health, « le magazine masculin le plus lu du monde » pour « mieux vivre au masculin »consacre 5 pages au surf dans son numéro de Décembre 2008.

Dans un excellent article, Karim Guerdane nous fait partager le surf trip en Islande de Fredo Robin et de Naoum Ildefonse en Juillet 2008.

Les magnifiques photos d’Eric Chauché nous font découvrir les sessions de nos deux surfeurs au milieu des icebergs…

Il y a aussi des conseils de préparation pour ce genre de surf trip par votre serviteur, auteur de ce blog.

Extraits:
Questions du journaliste Karim Guerdane.
Réponses du Dr Guillaume Barucq, éditeur et rédacteur de www.surf-prevention.com , auteur du Surfers’ Survival Guide.

Quelles sont les contraintes physiques majeures de la pratique du surf ?

Le surf est un sport à part entière qui nécessite des aptitudes variées : équilibre, souplesse, force et surtout endurance.

On passe 50% du temps à ramer, quelques poignées de secondes seulement à surfer et le reste de la session à attendre la vague… (Mais le jeu en vaut la chandelle !)

La puissance de rame est primordiale pour bien se placer sur les vagues et nécessite d’avoir un dos et des épaules bien musclés.

Les surfeurs ont souvent un torse surdimensionné et des jambes trop frêles. Vélo, snowboard, skate, etc. permettent de renforcer les membres inférieurs pour envoyer des figures plus radicales en surfant ! Il faut aussi travailler ses abdos.


Quelle préparation physique préconiseriez-vous ?

La préparation physique, pour un voyage en Islande, doit commencer au moins 2 mois avant le départ. Il est indispensable d’arriver sur ce genre de surf trip au top de sa forme en respectant une bonne hygiène de vie.

Pour travailler l’endurance, je recommande de faire des longueurs dans l’océan à la nage ou en paddle board (grande planche conçue pour ramer). Le top : le bodysurf (le corps surfe sans planche) permet de travailler son sens marin et sa condition physique dans les vagues. Le jogging sur le sable est un bon complément.

Le meilleur entraînement pour le surf reste encore le surf !

Sans oublier : hydratation, échauffement et assouplissements légers avant chaque session. « Décrassage », étirements et idéalement un bon massage après le surf pour éviter les douleurs musculaires.

En quoi et comment, ces conditions « extrêmes », influent sur l’organisme ?

La dépense énergétique est augmentée en eau froide car l’organisme brûle encore plus de calories pour maintenir sa température interne.

Dans l’eau froide, le risque théorique est l’hypothermie car la déperdition de chaleur est 25 fois plus importante dans l’eau que dans l’air. Dans une eau à 5°C, le temps de survie sans combinaison est inférieur à 2 heures.
Mais les risques d’hypothermie sont quasi nuls si on surfe avec une combinaison adaptée et qu’on limite la durée des sessions à 45 minutes maximum. Il faut sortir avant de ressentir la fatigue, de frissonner ou de s’engourdir car c’est là que surviennent les accidents.


Quels équipements sont nécessaires pour les supporter?

Une combinaison intégrale est donc indispensable. Son épaisseur dépend de la frilosité individuelle et de l’épaisseur de graisse sous-cutanée (qui protège du froid mais ce n’est pas une raison pour manger plus gras !).

En Islande, quand l’eau descend à 3°C en Janvier, une combinaison de 6mm minimum est nécessaire. En hiver, le vent fort rend le froid encore plus difficile à supporter (par effet « wind chill »).

En juillet, avec une température extérieure clémente et une eau à 12°C, l’intégrale 4/3 mm peut suffire.

Il faut également s’équiper de :
-chaussons épais à semelles dures pour protéger ses pieds du froid et de la roche volcanique qui tapisse la plupart des spots.
– gants pour limiter le risque de gelure des mains.
– cagoule pour prévenir la barre frontale douloureuse que la plupart des surfeurs ressentent quand ils immergent leur tête dans l’eau froide.
– bouchons d’oreilles adaptés pour éviter que le contact de l’eau froide avec le conduit auditif ne provoque son rétrécissement progressif (exostose ou « oreille du surfeur »).
– une wax (paraffine utilisée comme antidérapant) de consistance molle spéciale « eau froide ».

Nous avons vu récemment l’apparition de nouvelles technologies et procédés permettant une pratique du surf, dans des conditions de plus en plus difficiles. Quelles sont, d’après vous, les limites physiques de ce sport ?

Par rapport au froid, les limites vont rejoindre celles des sports de haute montagne grâce à l’évolution de la technicité de l’équipement.

On peut maintenant surfer partout sur la planète, des tropiques à l’Antarctique. Avec quand même une limite que se sont fixés les casse-cous qui ont tenté de surfer au milieu des icebergs en Alaska : ils ont juré de ne pas recommencer du fait du risque de collision mortelle avec des blocs de glace…

Le surf tracté par un jet ski (« tow in ») permet de surfer des vagues gigantesques que l’on n’aurait jamais imaginé surfer à la rame. Je crois que les surfeurs de grosses vagues ont déjà dépassé leurs limites sans le savoir et qu’il faudrait maintenant calmer leurs ardeurs avant qu’il y ait un nouveau blessé grave. Le surf de grosses vagues en eau froide est à réserver aux « big wave riders » chevronnés.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le dernier numéro de Men’s Health.

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 
 

Pas de commentaire

Soyez le premier à laisser un commentaire

Laisser un commentaire