Un jeune surfeur français tué par un requin
Un jeune surfeur est décédé vendredi 6 Mars 2009 en Nouvelle-Calédonie après avoir été attaqué par un requin.
Cet étudiant âgé de 19 ans surfait avec un ami au large de la commune de Bourail sur un spot de la côte ouest calédonienne.
Au moment de remonter sur le bateau, l’un des deux surfeurs aurait été mordu par plusieurs squales (d’après la gendarmerie).
Le jeune homme, natif de Cherbourg et étudiant à Nouméa, a eu un bras arraché et une jambe lacérée.
Ramené sur la côte par son ami, en état de choc, il était malheureusement déjà mort à l’arrivée des secours.
La dernière attaque mortelle de requin en Nouvelle-Calédonie s’était produite en septembre 2007 à Lifou dans l’archipel des Loyauté quand une infirmière avait été tuée.
Les surfeurs sont très exposés aux attaques de requins. Lire l’avis d’un spécialiste des requins.
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Plus d'informations sur cette attaque : https://blog.surf-prevention.com/2009/03/07/attaqu…
L’hypothèse des spécialistes qui ont examiné le corps du surfeur victime d’une attaque mortelle de requin, vendredi dernier à Bourail en Nouvelle-Calédonie, a été remise en cause par de nouveaux éléments. Pour Philippe Tirard, de l’IRD (Institut de recherche et de Développement), il s’agit d’un grand requin blanc, mesurant au minimum quatre mètres.
Les Nouvelles calédoniennes : Comment avez-vous finalement acquis la certitude qu’il s’agissait d’un grand blanc ?
Philippe Tirard : Trois espèces pouvaient correspondre à l’attaque : le tigre, le grand blanc et le bouledogue. L’examen des morsures a exclu l’hypothèse du tigre. Restaient les deux autres espèces. Il faut bien admettre que nous avons passé notre temps à occulter le grand blanc parce que celui-ci fraye habituellement en eaux froides (17 °C) et, qu’en Calédonie, il semble plutôt observé en hiver. On a donc penché pour un bouledogue, même si des doutes subsistaient. Ces derniers ont été complètement levés avec l’examen du short de la victime. On a pu déduire qu’il s’agissait d’un individu d’au moins quatre mètres, ce qui correspond à un poids d’environ une tonne, même si tout cela reste à affiner. Enfin, ce qui reste invariable, c’est qu’il s’agissait bel et bien d’une attaque de type alimentaire, comme le prouve la multiplicité des morsures.
Comment expliquer sa présence si près des côtes ?
Cela reste bien sûr une hypothèse, mais les récentes fortes pluies qui ont gonflé la Néra (la rivière qui se jette au niveau du spot de l’attaque) ont pu charrier des cadavres d’animaux. On peut dès lors aisément imaginer que le grand blanc, qui est un prédateur mais aussi un charognard, ait pu être attiré dans le secteur. Par ailleurs, ce qui est troublant lors de l’attaque, c’est que le requin a sauté hors de l’eau pour attraper directement la victime. Or, lorsque le requin confond le surfeur avec une tortue, il s’attaque généralement à la planche. Ce qui n’était pas le cas, puisque la planche est intacte. Il n’est donc pas impossible d’imaginer qu’il ait déjà vécu une telle situation avant l’attaque de vendredi dernier. Mais là encore, ce n’est qu’une hypothèse.
Cette attaque constitue-t-elle une nouveauté dans l’observation des cas recensés en Nouvelle-Calédonie ?
C’est vrai que la majorité des attaques constatées sont le fait de requins tigres : cette espèce a été formellement identifiée dans dix cas (trois de ces attaques se sont avérées mortelles) sur 39 cas recensés. En même temps, le grand blanc est de plus en plus observé, et cela toute l’année. On ne peut donc pas établir de comportement type. Reste qu’il conviendrait de ne pas retourner sur le site de l’attaque pendant un moment, en tout cas à bord d’une simple plate. Il faut aussi préciser que c’est une espèce protégée par la convention de Washington. Dernier conseil aux surfeurs ou aux usagers du lagon en général : il n’est pas inutile d’emporter à bord des bateaux des garrots. Car les premiers soins sont toujours les plus précieux.
(Source : Les Nouvelles Calédoniennes)