En préambule au derby basque du Top 14, voici une série d’interviews de surfeurs rugbymen du Biarritz Olympique Pays Basque.

On commence avec Jean-Baptiste Gobelet .

1. Salut Jean-Baptiste ! Quel est ton poste de prédilection au rugby ?

Ailier et arrière.

2. Quel est ton gabarit ?

1m96 pour 112 kilos.

3. Comment as-tu découvert le surf ?

En avril 2003, après un gros accident rugbystique qui m’a paralysé le bras pendant plusieurs mois, je me suis orienté vers une rééducation optionnelle en ramant sur un longboard au large pour trouver un côté ludique dans cette longue réhabilitation. Et du coup je me suis retrouvé à apprendre le surf avec quelques amis à la Côte des Basques à Biarritz.

4. Avec quelles planches surfes-tu ?

Je suis très longboard à la base, car j’aime avoir une flottaison importante vu mon poids.
Mais ma première planche était une Daniel’s Longboards malibu 8’4 rouge .
Après je me suis orienté sur une Takayama en 9’6, une Surftech en 9’2, et un bonzer en 7’4.

5. Quels sont tes spots de surf favoris ?

Mon spot favori restera le spot où j’ai appris le surf , c’est-à-dire la Côte des Basques.
Un spot magique entre la Villa Belza et les montagnes basques, un décor avec des peaks pour tous niveaux.
Après je suis assez fan des vagues d’Anglet pour leurs côtés techniques et assez creux comme les Cavaliers.
D’un point de vue voyages, la vague parfaite pour moi est pour le moment Sultan aux Maldives : une droite fantastique.

6. Qu’est-ce que le surf apporte à ta façon de jouer au rugby ?

Le surf m’apporte beaucoup plus de maîtrise dans ma façon d’appréhender l’événement d’un point de vue mental : ce côté zen, et de rapport avec la nature te remet les pieds sur terre et te force à avoir un sens de l’humilité plus développé.
D’un point de vue physique, il me permet de garder un gainage assez important. Le travail d’équilibre me permet par ailleurs de suppléer la proprioception au niveau des chevilles et des genoux.
Le surf apporte aussi un « cardio » différent du rugby, avec une musculature du dos et des épaules naturelle.
Beaucoup de points positifs qui me permettent de dire que le surf est complémentaire avec le rugby.

Jean-Baptiste Gobelet en train de surfer sur une droite sympathique à Anglet. Copyright AngletSurfPhoto.com
7. Qu’est-ce que le rugby apporte à ton surf ?

Le rugby m’apporte une grosse condition physique pour affronter tout style de vagues ainsi qu’une dimension mentale nécessaire lors de grosses conditions.

8. Penses-tu que le casque est utile pour jouer au rugby ?

Oui, pour certains joueurs subissant plusieurs KO lors des matchs, il est nécessaire de se protéger.

Jean-Baptiste Gobelet en action sur un terrain de rugby aux côtés d’Imanol Harinordoquy. Crédit photo : Jean Pierre Muller/AFP/Getty Images.

Sur cette photo, Jean-Baptiste Gobelet porte le maillot collector du Biarritz Olympique avec des vagues dessinées dessus : la force de la vague basque s’apprête à rentrer en contact avec un parisien au maillot à fleurs de lys. Crédit Photo : Jean Pierre Muller/AFP/Getty Images.

9. Penses-tu qu’un casque peut être utile pour faire du surf ?

Oui il peut être utile pour des sessions sur des spots à risque avec fond rocheux ou avec un shore break dangereux. Cependant il peut être utile pour les débutants pendant la période estivale à cause de la surpopulation de surfeurs sur certains spots.

10. Les entraîneurs ou vos coéquipiers vous font-ils des réflexions sur le fait que vous surfez ?

Bien sûr, ça intrigue les non-connaisseurs dans le bon sens, mais aussi dans le mauvais sens.
Si le joueur est dans une mauvaise passe, le surf passera automatiquement comme cette source de non-performance, comme toutes autres activités extra-rugby.
Malgré ça, de plus en plus de joueurs ont envie d’apprendre le surf et de partager certains moments avec nous.

11. Aurais-tu aimé être surfeur professionnel ? Envisages-tu une reconversion dans le surf après le rugby ?

J’aurais aimé être surfeur professionel, avoir un bon niveau afin de surfer sur tous les plus beaux spots du monde.
Une reconversion dans le milieu du surf est assez envisageable car c’est un secteur qui se développe et qui touche toutes les catégories sociales.

12. Un dernier mot ?

Le surf m’a apporté beaucoup personnellement, m’a enrichi intellectuellement par le biais de rencontres diverses, et spirituellement.
Le surf restera comme l’une des plus grandes satisfactions de ma vie à l’heure actuelle, avec celle de jouer au rugby pro et de gagner des titres.

Question subsidiaire : qui est le meilleur rugbyman surfeur que tu connaisses ?

Trevor Hall, il est très à l’aise sur des petites planches malgré ses 111 kgs.

A propos de l'auteur :

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