Quand tout est en place pour la vague la plus creuse du circuit pro, les planches de surf sont au coeur de toutes les discussions.

En 2008, quand Kelly Slater avait bien survolé les Billabong Pipeline Masters sur un biscuit très peu orthodoxe, son shaper Al Merrick et lui-même l’avaient nommé la « Deep Six ». Cela n’était pas vraiment la première fois (et sûrement pas la dernière) que quelqu’un sortait légèrement des sentiers battus, mais force est de constater que cela eut son petit effet dans le landernau surfistique.

Au fil des années, Banzai, la vague de Pipeline, a joué un rôle vital dans l’évolution des planches, en passant de 7’6 » pintail très élancées à des 5’6 » bien trapues. Au début des années soixante, quand Butch Van Artsdalen et John Peck furent les premiers à se risquer au line-up du Pipe, leurs planches étaient leur plus gros handicap.

Comme les surfeurs demandaient de plus en plus de performances dans leur équipement, les planches ont commencé à raccourcir sérieusement. Mike Hynson et Dick Brewer ont commencé à développer des shapes de planches avec des rails tombants ; Gerry Lopez et Rory Russell ont vite adopté ces changements radicaux, et leur façon d’appréhender le tube a suivi dans la foulée.

Le début des années 80 a vu l’arrivée d’une autre révolution quand Simon Anderson surfa des (ses) planches à trois ailerons (thrusters), ce qui lui permit de remporter les Pipeline Masters de 1981.

Cette année, les huit quart-de-finalistes des Billabong Pipeline Masters rassemblent une faune bigarrée de surfeurs, qu’il aurait été difficile d’imaginer à ce stade de la compétition : nous avons les jumeaux CJ et Damien Hobgood, vétérans du circuit, Dean Morisson la terreur des tubes de Coolangatta (Australie), le local et spécialiste du Pipe Flynn Novak, Bede Durbidge (Australie) redoutable compétiteur , Taj Burrow toujours à l’aise sur Backdoor, Dane Reynolds le prodige new-school et enfin Kelly Slater, l’extra-terrestre qu’on ne présente plus.

Et leur planches sont toutes aussi différentes que leur talents.

Par exemple, Taj Burrow n’a jamais démenti son histoire d’amour avec Backdoor, surtout quand il n’a besoin de partager la fameuse droite qu’avec un seul rival. Son quiver commence par une Firewire 6’1″, mais si ça rentre gros, il n’hésitera pas à sortir de sa housse des 6’5″, voire des 6’7″ qui comme tous ses autres jouets sont taillés en 18 1/8 et 2 1/8, round pin tail et ailerons fixes.

Dane Reynolds continuera de surfer sa 6’6″ Proton Step Up, en round pin. Ce modèle d’Al Merrick excelle dans le gros surf comme à Pipe et présente un simple concave avec beaucoup de rocker. C’est sa planche fétiche de l’année dernière.

Samedi dernier, Kelly surfait une « Deep Six » nouvelle version, quasiment la même que l’année dernière qui était d’ailleurs sa planche de remplacement. En gros, cette planche est l’accouplement de deux planches très differentes : l’arrière d’un gun et l’avant d’une shortboard 5’11 », le reste est à peu près standard. La difference la plus notoire est que cette version présente un quattro, au lieu de 3 ailerons comme l’année dernière.

Ceci étant dit, quand la compétition reprendra, n’importe qu’elle planche pourra sortir du chapeau.

Maintenant, il reste à mesurer l’impact du matos new-age de Slater sur le cours des choses. Ce qui est sûr, c’est que plus les pros surferont profond dans le tube à Pipe, plus ils pousseront les limites des planches qu’ils surfent.`

Les Billabong Pipeline Masters devraient reprendre ce soir. Vivez en direct l’évenement sur le : www.billabong.pro.com

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

Tags: , , , , ,

 

Pas de commentaire

Soyez le premier à laisser un commentaire

Laisser un commentaire