J’ai fini d’écrire mon deuxième livre « Surf Thérapie » (même si je ne sais pas encore quand ni comment il sera publié…). Il s’agit d’un ouvrage rempli de conseils pour mieux vivre au contact de l’océan.

Il ne s’agit pas d’une méthode miracle de charlatan qui prétend guérir de graves pathologies mais elle vise à expliquer pourquoi le surf aide à se sentir mieux dans son corps et dans sa tête, que l’on soit bien-portant, malade ou handicapé.

Le surf est une activité physique complète et épanouissante. Mais ce qui fait que le surf peut avoir un pouvoir thérapeutique supplémentaire par rapport à d’autres sports est sa réalisation dans l’environnement exceptionnellement sain qu’est le bord de mer.

En dix ans d’études de médecine, jamais on ne m’a parlé des bienfaits de l’air marin ou de l’eau de mer pour la santé, et pourtant ils peuvent soigner mieux que certains médicaments… C’est une jeune surfeuse atteinte de mucoviscidose qui m’a aidé à comprendre que le bord de mer où nous pratiquons nos activités favorites est un lieu privilégié pour vivre en bonne santé. Cette jeune femme s’appelle Emily et j’aimerais lui dédier le livre « Surf Thérapie« .

Emily est une jeune fille sympathique et toujours enthousiaste. Si vous la croisiez dans la rue, jamais vous ne vous douteriez qu’elle est atteinte d’une grave maladie : la mucoviscidose.

Quand la mucoviscidose a été diagnostiquée chez Emily alors qu’elle n’était encore qu’un nourrisson, les médecins ont dit à ses parents qu’elle n’arriverait pas à l’âge adulte. Même s’ils savaient leur fille condamnée à moyen terme, ses parents l’ont toujours soutenue en privilégiant son confort de vie.

Alors qu’ils craignaient que leur fille ne passe pas le collège, ils ont eu la joie de la voir grandir, devenir lycéenne, étudiante, avoir un petit ami et vivre la vie d’une jeune femme de 25 ans comme les autres, ou presque.

Emily a découvert le surf il y a quelques années. Elle a tout de suite remarqué qu’elle se sentait beaucoup mieux après une bonne session de surf. Des médecins australiens ont également remarqué que les patients atteints de mucoviscidose qui faisaient du surf allaient mieux que ceux qui n’en faisaient pas. Les chercheurs ont compris que l’air marin salé que l’on respire et l’exercice physique que l’on réalise lorsqu’on surfe permettent de mieux éliminer le mucus dans les bronches dont l’accumulation est un facteur de risque majeur des surinfections pulmonaires.

Alors que certains parents ont tendance à enfermer leur enfant malade dans une bulle, ceux d’Emily ont toujours privilégié son épanouissement : quand ils ont compris que le surf pouvait lui être bénéfique, ils l’ont encouragée dans sa pratique.

Les avancées thérapeutiques ont permis l’augmentation de l’espérance de vie des jeunes patients atteints de mucoviscidose mais le traitement est lourd et astreignant à prendre au quotidien. Le surf comme traitement d’appoint a été comme une bouffée d’oxygène pour Emily.

Emily a été l’ambassadrice de l’association « Pipeline to A Cure » qui a rapproché le monde des surfeurs et celui des malades atteints de la mucoviscidose. Le rêve d’Emily était de participer à la découverte d’un traitement pour guérir de la mucoviscidose. Malheureusement, elle n’a pu profiter que de traitements pour améliorer ses symptômes et soigner les complications de la mucoviscidose. Le surf a fait partie du traitement qui a amélioré son confort de vie. Elle s’est battue pour faire connaître sa cause aux côtés de champions de surf comme Laird Hamilton, Dave Kalama, Gerry Lopez,  Mickey Munoz, Lisa Andersen ou encore  Jeff Clark.

Malheureusement, Emily n’est plus là pour continuer sa mission de sensibilisation à la mucoviscidose. Elle est partie surfer là où elle peut respirer librement. Hospitalisée depuis la fin du mois de janvier aux soins intensifs USC University Hospital, elle est partie le 1er Mai 2010 en laissant un immense vide dans la communauté des surfeurs. Pour que son combat ne reste pas lettre morte, il faut faire connaître son histoire et expliquer aux parents des enfants malades que le surf et l’environnement marin peuvent participer à l’amélioration des symptômes de leurs enfants et à leur épanouissement. Le surf ne suffira pas à les faire guérir mais il les aidera à se réaliser et à mieux vivre leur vie encore trop courte malgré les progrès de la médecine. Continuons à nous mobiliser pour faire avancer la recherche pour un traitement curatif contre cette maladie qui terrasse de jeunes gens à la fleur de l’âge. Emily nous a quittés à l’âge de 27 ans.

Emily Haager, Laird Hamilton et Dave Kalama

A propos de l'auteur :

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