pavillon noir - carte postale -surfrider foundation 2004

Pour cacher la pollution des eaux de baignade au grand public, on connaissait déjà plusieurs méthodes efficaces : ne tester que certains paramètres microbiologiques isolés non représentatifs de la pollution globale, ne tester les eaux que lorsqu’elles sont propres… Plus radical, il semblerait maintenant que certaines plages connues notoirement pour leur pollution aient carrément disparu des listes officielles de la Commission Européenne. C’est en tous cas ce que dénonce Surfrider Foundation, par la voix d’Olivier Barrière, qui soupçonne des oublis volontaires pour cacher des plages polluées. Le principe est simple : si la plage n’est plus sur la liste, elle n’est plus contrôlée et la pollution n’apparaît plus officiellement.  Supprimer une plage de la liste permet, selon la Fondation, d’obtenir un meilleur classement en évitant les contrôles de l’Europe et des services de l’État.

L’exemple caricatural est fourni par la plage de l’Ouhabia à Bidart, l’un des anciens « pavillons noirs »* de la Côte Basque. Sur France Info, l’adjoint au maire de Bidart Christian Barragué est le premier surpris par la disparition de cette plage de la liste, mais reconnaît la pollution bactériologique occasionnée par la rivière qui se déverse dans la mer, notamment après les orages et les fortes pluies. 1280 plages auraient ainsi disparu des listes en Europe ces dernières années, dont 151 en France. Espérons que la nouvelle directive européenne sur la qualité des eaux de baignade qui entrera en vigueur de 2015 n’aura pas pour conséquence un contournement de la réglementation par un délistage massif des points noirs du littoral… Surfrider mène l’enquête pour connaître les conditions exactes de ces délistages et devrait publier ses conclusions à l’automne.

* l’Ouhabia figurait sur la liste des Pavillons Noirs de Surfrider Foundation de 1998 à 2003, à l’époque où l’association en décernait encore.

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8 Commentaires

  1. Voici la "solution" proposée pour l'Uhabia à Bidart : http://twitter.com/#!/surfprevention/statuses/142

    Si je comprends bien, on va rejeter la pollution plus loin en mer pour avoir de bonnes analyses au bord sur la plage ?!?

    • Adrien dit :

      C'est pas forcément comme cela qu'il faut le voir…

      Depuis que l'Homme existe, il se sert des cours d'eau et des océans, comme dépotoir.

      Cela fait 40 ans qu'il a décidé de changer de tactique.

      Cela fait 15 ans qu'il a commencé à bosser réellement sur la question.

      En ce qui concerne l'assainissement, selon les villes, on peut avoir 1 ou 2 siècles de bêtises ou d'erreurs à rattraper…

      La plage de l'Uhabia est un des points noirs de la Côte Basque.
      Si rien n'est fait, en 2015, elle pourrait être interdite à la baignade en permanence.

      Les problèmes ne se résoudront pas assez rapidement pour respecter l'échéance.

      Le projet de Bidart est clair : un pis aller, pour se donner le temps de bien travailler sur les gros problèmes, qui mettront des années à être réglés !

      Des eaux potentiellement polluées se déverseront de toute façon dans l'Uhabia, par temps de pluie.
      Ce projet permet de les faire sortir au large, afin qu'il n'y ait plus d'impact sur la plage et le spot de surf…
      Les travaux se font quand même en background !

      Je trouve que c'est plutôt une bonne chose !

      Une fois de plus, je ne suis pas d'accord avec votre analyse manichéenne des problèmes de pollution du littoral…
      Et les faits ne vous donneront jamais raison.

      Dénoncer, c'est inutile !
      Critiquer peut être constructif, à condition d'argumenter.
      Quelles sont les solutions que vous envisageriez ?

  2. Que ce soit par le délistage d'une plage ou le rejet des eaux polluées plus loin en mer, on contourne la nouvelle réglementation sans rien résoudre au problème.

    J'attends de mieux comprendre la "solution" envisagée à Bidart mais si c'est pour rejeter des eaux contaminées un peu plus loin en mer sans les traiter, autant ne rien faire du tout.

    L'océan est un tout : quelle est la différence entre polluer le bord de mer et polluer 500 mètres plus loin ? Si ce n'est satisfaire aux analyses de contrôle des eaux de baignade…

    Cela s'appelle mettre la poussière sous le tapis.

    Les solutions ? Repérer et traiter les pollutions en amont. Augmenter la capacité de la station d'épuration.

    Les émissaires qui vont recracher des eaux contaminées en mer ont peut-être l'avantage de préserver le baigneur ou le surfeur, mais ils vont intoxiquer les poissons que nous mangeons, ce qui est tout aussi grave.

    La mer n'est pas une poubelle et tout ce que nous y jetons reviendra vers nous d'une façon ou d'une autre.

  3. Adrien dit :

    Manifestement, vous ne voulez pas lire ce que j'écris !

    Des travaux ont été effectués depuis des années, d'autres sont en cours, et des projets sont à l'étude.

    Mais cela ne suffit pas et ne suffira jamais pour atteindre 100% d'efficacité.
    Un scientifique comme vous devrait pourtant le savoir !
    90%, c'est bien ! 99%, c'est très bien ! 99,9%, c'est exceptionnel !

    C'est une solution transitoire, pour palier à des situations, malgré tout, extraordinaires (normalement, une fréquence inférieure à 1 fois/mois).

    95% du temps, la situation sera "normale" : l'Uhabia s'écoulera normalement.
    5% du temps, et si possible, de nuit, l'Uhabia ne s'écoulera pas sur la plage, mais au large.
    La charge de "pollution" ne changera pas, la situation ne changera pas pour la vie marine, certes, mais les baigneurs et surfeurs ne courront pas de risques sanitaires…

    Vos "solutions", très démagogiques (on croirait lire le discours d'un politicien en campagne):
    – "Repérer et traiter les pollutions en amont" : Bah voyons ! Cela fait des années que tout le monde travaille à cela. Pas de solution miracle ! On fait un état initial, on observe un problème, on en cherche la cause, on applique des mesures correctrices et on refait des mesures. 2 solutions : soit le problème est résolu, ce qui n'arrive jamais, soit on découvre qu'il y a certainement un autre problème, puisque les mesures sont à peine meilleures, ou identiques… Et on recommence le cycle ! Il y en a donc pour des années.

    – "Augmenter la capacité de la station d’épuration" : Re Bah voyons ! La station d'épuration a une capacité de traitement de 25 000 habitants, alors qu'à l'année, il n'y a que 6 500 habitants… Cela suffit, même au pic de la saison estivale. Sa technique et son dimensionnement ne sont pas en cause. C'est tout le reste qui l'est : le réseau, les branchements, les erreurs, les négligences, les malveillances, etc.

  4. miko dit :

    bonjour,
    je me permets d'interpeller les défenseurs du tuyau qui sortira à 720 m de l'Ouhabia ,Bidart.
    Je connais bien le problème car pour avoir informé Greenpeace de cette pollution il y a quelques années , j'ai eu de gros problèmes avec la Mairie de Bidart.
    Pendant de longues années les élus ont refusé de dire qu'il y avait pollution […].
    Grâce aux normes Européennes , ils se sont subitement dits que finalement , la pollution existait,alors que nous avions signalé de nombreuses maladies résultant de cette pollution à la Mairie de Bidart.
    La poussière sous le tapis n'est pas une solution,il faut prévoir un terrain immense près de la centrale d'épuration de Bidart avec des roseaux , c'est la solution qui a été retenue à Grace(06) et cela marche.
    Ce terrain existe , mais il semble que des promoteurs s'intéressent à ce terrain….
    Conclusion la Mairie de Bidart réalise des ronds points,des sens uniques ,des jolis trottoirs , des lampadaires…etc
    Mais ne traite pas l'eau qui se jette en mer,ce rejet sera contrôlé entre 22h et 6h par Greenpeace , pour être certain que ce qui en sortira sera propre…..j'en doute fort et un reportage télévisé s'en chargera et bien sûr interrogera le Maire de Bidart .
    A suivre.

    • Adrien dit :

      En tant que Bidartar, vous devriez aller à la réunion publique de ce soir : http://www.sudouest.fr/2011/12/01/uhabia-le-proje

      Vous pourriez apprendre pas mal de choses car, notamment, il me semble que le terrain dont vous parlez sera justement utilisé comme bassin tampon…

      Comme j'ai dit dans mon 1er billet ici :
      "Dénoncer, c’est inutile !
      Critiquer peut être constructif, à condition d’argumenter."
      Je rajouterais que pour argumenter, il vaut mieux connaitre un minimum le sujet… Ça évite de véhiculer de fausses informations et d'entretenir le sentiment de méfiance et culpabilité permanente des instances gouvernantes (État, Région, Département, Commune).

      Pour info, je ne travaille pas dans le traitement de l'eau, ni pour aucune mairie ou collectivité.
      Je suis usager de l'Océan, et j'ai envie de me baigner dans des eaux de bonne qualité.
      Par contre, j'accepte l'idée que, dans certaines situations, je ne pourrai pas le faire…
      Et ces situations, ce n'est pas la Mairie de Bidart qui en est responsable, mais nous tous ! Arrêtons de nous voiler la face.

  5. Nathan dit :

    Il est triste de voir que des gens arrivent à excuser une telle pollution et ce qui est encore bien pire c’est d’être prêt à la déplacer loin de chez eux, loin de leurs enfants quittent à infecter le plats d’un autre, sans parler de la faune marine qui s’éteint toujours un peu plus.
    je suis choqué par cette absence de moral, je n’aimerais pas être à votre place quand vous vous regardez dans le miroir.

  6. Nathan dit :

    excusez mes fautes d’orthographes, pris dans l’écriture de mon ressenti via cette lecture j’ai omis de me relire.

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