Lors de sa présence à Crozon, hier (jeudi 7 juillet 2011), le chef de l’Etat ne pouvait pas passer à côté du sujet sensible des algues vertes. En effet, cette année plus que toutes les précédentes, la Presqu’île a été victime d’échouages d’algues massifs. Il y a deux mois le maire de la commune voisine (Telgruc-sur-mer) n’a d’ailleurs trouvé d’autres solutions que de creuser une tranchée dans la pinède pour entreposer les algues.

Avec les agriculteurs, contre les intégristes

Après avoir écarté toutes les associations environnementales du débat (non invitées, elles sont restées manifester quelques kilomètres plus loin), Nicolas Sarkozy aborde lui-même le sujet des algues vertes. « Il serait absurde de montrer du doigt les agriculteurs qui ont fait d’énormes progrès en la matière et qui ne sont pas coupables de choix économiques qui ont été faits il y a bien longtemps et dont ils payent certaines conséquences aujourd’hui… je ne vais pas rentrer dans le détail, m’enfin, bon… » s’exprime le chef de l’Etat. Autrement dit, il est clair que la forte productivité et l’intensivité de notre agriculture, encouragées depuis longtemps, sont responsables de problèmes environnementaux de nos jours. Ce n’est pas de la faute des agriculteurs…

« Je ne veux pas qu’on désigne les agriculteurs comme coupables, ce serait trop simple et surtout ça ne résoudrait rien », ajoute t-il. Les associations environnementales en accord avec les scientifiques dénoncent pourtant comme responsables les nitrates, générés par l’élevage hors-sol et utilisés comme engrais en agricultures. Mais selon Nicolas Sarkozy, les défenseurs de l’environnement sont des intégristes : « je ne sais pas si c’est la médiatisation ou quoi mais on n’entend qu’eux, sur tous les sujets. Plus on est intégriste, plus c’est excessif, plus ça ne correspond à aucune réalité, plus on donne la parole » a déclaré le chef de l’Etat.

Ramassage et méthanisation ne sont pas des solutions

Puisque jamais la France n’encouragera l’« agriculture à aller vers le dumping environnemental » dixit Nicolas Sarkozy, l’Etat réaffirme ses propositions contre les algues vertes. A court terme, les collectivités devront toujours ramasser les algues à terre ou en mer et elles continueront à être aidées par l’Etat. Sur le plus long terme, il faudra réduire les flux externes d’azote et la méthanisation est la voie privilégiée.

Mais cette pratique est lourdement contestée par les écologistes. L’association « Eau et Rivières de Bretagne » a d’ailleurs publié l’an dernier un document intitulé « La méthanisation du lisier : inefficace pour lutter contre les algues vertes ». On y apprend que pour faire tourner une unité de méthanisation, le lisier ne suffit pas (il est composé à 96% d’eau !) et il faut ajouter l’équivalent de 8Ha par an de maïs ensilé (culture très gourmande en eau), de la paille ou encore des déchets industriels. Au final, il sortirait autant d’azote de l’usine que ce qui en est rentré.

Une voie sans issue et toujours des algues vertes sur les plages. Yves-Marie Le Lay, président de l’association « Sauvegarde du Trégor » (basée à Saint-Michel-en-Grève), co-auteur du livre « Les algues vertes tuent aussi » rappelle, sur France 3, que ces algues sont mortellement toxiques. Se sentant plus proche de la réalité que ce que Nicolas Sarkozy l’entend, il regrette que le chef de l’Etat ait tracé son chemin évitant toutes plages victimes de marée verte.


Nicolas Sarkozy tacle les écolos "intégristes" par OuestFranceFR

Photo : Algues vertes par Anne-Kristell Jouan.

Lire aussi : la censure des affiches Algues Vertes de France Nature Environnement.

A propos de l'auteur :

 

Tags: ,

 

2 Commentaires

  1. un surfeur haut norm dit :

    Sacrés agricuteurs, ils savent rendre nos plages vertes

  2. Les soupçons se renforcent autour des algues vertes et de l'hydrogène sulfuré qu'elles dégagent après les premiers résultats des autopsies des sangliers morts : http://twitter.com/surfprevention/statuses/983708

Laisser un commentaire