C’est avec émoi que j’ai appris hier la disparition en mer de Guy Ringrave, l’homme par qui la pirogue hawaïenne s’est développée sur la Côte Basque, et bien au-delà.

Son entreprise Woo Outrigger lui a rendu hommage dans un communiqué où les circonstances de son accident sont précisées.

Mercredi 24 avril à 12 heures, Guy Ringrave décide de partir en mer avec trois amis pour un « downwind » en pirogue monoplace OC1 (chacun était sur sa pirogue).

Le départ est pris du Port de Socoa à Ciboure en direction du port de plaisance d’Anglet.

La rame se déroule bien et toutes les 30 minutes les rameurs se rejoignent pour s’assurer que tout va bien.

Mais après 2 heures 15 de rame dans une mer houleuse et ventée, l’équipe arrive à l’embouchure de l’Adour. La mer est basse à 14h46 et le coefficient est de 63. La houle creuse des vagues de 2,5 mètres, mais les watermen expérimentés ont déjà affronté ce genre de conditions.

Chacun à leur tour, ils passent ce cap difficile. Mais c’est à ce niveau que les trois autres rameurs perdent de vue Guy Ringrave. Trois des rameurs arrivent à bon port mais Guy Ringrave n’apparaît pas.

L’alerte est immédiatement passée aux secours.

Les secours sont tous mobilisés à 14h30 coordonnés par le CROSS d’Etel avec notamment les pompiers du BAB, des vedettes de la SNSM et 3 hélicoptères (Ecu 64, EC135 et le Caracal de l’armée de l’air basé à Cazaux).

La pirogue a été retrouvée échouée à Labenne dans l’après-midi.

A 20h40, les recherches étaient suspendues.

Malheureusement, jeudi au petit matin vers 8h30, le corps de Guy Ringrave est retrouvé au nord de la plage des Estagnots à Seignosse.

C’est une énorme perte pour le monde de la glisse que de voir disparaître à 54 ans ce waterman charismatique et entrepreneur de talent qui avait réussi à faire de son entreprise un leader de la pirogue hawaïenne en quelques années.

Ces sorties en mer étaient un exutoire et il a disparu en faisant ce qu’il aimait le plus.

Guy Ringrave déclarait « La vraie richesse, ce n’est pas l’argent, c’est le temps. Il faut du temps pour vivre. » Et prendre du temps pour ramer…

Ce drame nous rappelle à quel point nous sommes vulnérables face à l’océan, y compris pour les plus aguerris d’entre nous.

J’avais prévu de le contacter prochainement pour m’initier à cette discipline qu’il a contribué à démocratiser, mais malheureusement l’océan en a décidé autrement.

Toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches.

Photo Sebastien Moreau.

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