Quand je parle de Surf Thérapie en France, on me prend encore souvent soit pour un médecin original, soit pour un charlatan. Si le grand public a bien reçu le livre Surf Thérapie, il n’en est pas de même pour la plupart de mes confrères qui écarquillent les yeux ou pouffent de rire en entendant parler de surf thérapie. Il est vrai qu’à la fac de Médecine, on nous enseigne presque exclusivement le traitement par le médicament. Je ne me souviens pas avoir eu un seul cours de toutes mes études sur les bienfaits des éléments naturels comme ici l’eau de mer et l’air marin. Ceci expliquant peut-être cela…

Comme je l’explique régulièrement sur ce blog, la surf thérapie n’est pas une thérapie fantaisiste. Il existe de vraies bases scientifiques pour expliquer ses vertus et elle pourrait trouver de nombreuses applications médicales. C’est outre-Atlantique que la Surf Thérapie se développe de façon spectaculaire comme on le voyait encore récemment pour des enfants atteints de mucoviscidose. L’une des indications privilégiées de la Surf Thérapie aux Etats-Unis est la rééducation des soldats blessés physiquement et/ou psychologiquement à la guerre : amputation de membre(s), commotion cérébrale, état de stress post-traumatique… Je vous renvoie à la lecture de l’article intitulé « le surf pour soigner ses blessures de guerre« .

Dans le tout nouveau Surfer Magazine, vous trouverez un excellent article intitulé « Surf Therapy » signé par Alex French. J’ai eu le plaisir de constater qu’on ne compte plus les centres de rééducation et les associations qui proposent la « surf therapy » pour améliorer la qualité de vie des patients. Dans l’article sont cités : AmpSurf, l’association des surfeurs amputés (voir vidéo YouTube ci-dessous) ; Operation Amped, un surf camp gratuit pour « servir les vétérans qui ont servi la patrie », le Wounded Warriors Project ou encore la Jimmy Miller Foundation qui utilise l’océan thérapie par le surf pour prendre en charge des malades physiques ou mentaux.

Dans l’article de Surfer Mag, Betty Michalewicz, physiologiste de l’exercice du San Diego Naval Medical Center, fait part de son expérience au travers de différents cas d’anciens soldats qui bénéficient d’un programme de Surf Therapie. Parmi ces exemples, un m’a particulièrement marqué. Il s’agit de Joe Serino qui a perdu ses deux jambes suite à une explosion de son véhicule blindé Humvee dans une embuscade en Irak en 2007. Pour calmer ses douleurs, il prend maintenant de la morphine. Mais ses sessions de surf lui font tellement de bien, qu’il n’a pas besoin de ses cachets de morphine les jours où il surfe.   Comme le formule Betty : « Ces soldats deviennent accros à ces médicaments contre la douleur. Ils développent une accoutumance  et ils ont besoin d’augmenter leurs doses ou de prendre un autre médicament. Si je pouvais prescrire une seule chose à Joe Serino ce serait une maison au bord de l’océan et une heure de surf chaque matin. Le surf est une drogue qui n’a pas d’effets secondaires. »

Voir le reportage photo sur Joe Serino par le photographe Bryce  Lowe-White sur son site Internet : http://web.me.com/brycelw/photoblw/Blog/Entries/2011/3/2_SURFER_magazine___Surf_Therapy.html

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Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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3 Commentaires

  1. steph dit :

    Ces pauvres gosses (et moins jeunes) doivent de toute façon oublier un peu leurs douleurs et handicaps durant les sessions, et rien que ca…
    Mais pas oublier, surtout, ne pas oublier, que la guerre en Iraq est une guerre sale, qui devraient être désignée comme crime de guerre, crime contre l'humanité, qui a été déclenché contre toutes les lois internationales, et menée en violation de toutes les "lois de la guerre". Bombardements de zones civiles à l'arme lourde et aux B52, utilisation de munitions à l'uranium appauvri dont les effets se feront encore sentir pendant des années, tirs sans discrimination, destructions, viols, actes de barbaries (notamment sur des prisonniers). je ne peux pas m'oter ca de la tête quand on évoque la guerre en Iraq. Il y a 100 victimes iraquiennes pour un militaire US blessé. le pays est détruit pour des dizaines d'années minimum. Et les soldats US, contrairement au Vietnam, étaient tous volontaires! Pas de conscription.

    Que le principal message que cette histoire véhicule soit: la guerre, c'est de la merde, et ceux qui la provoque et la décide sont des criminels. Quand à ces soldats, ils n'ont rien servi d'autres que l'appétit de puissance de leurs dirigeants.

  2. lapeyre dit :

    cher confrère bonjour je suis la Pr eric Lapeyre chef du service de MPR à l’hôpital miliaire Percy à Clamart;
    Originaire la da la cote basque et surfer depuis mon enfance . J’ai mis en place une stage handisurf , pirogue hawaiienne et sauvetage en mer au profite des blessés de guerre français sur la cote basque avec l’aide de la CABAT (cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre . nous organisons la deuxième édition la deuxième semaine de septembre 2013 à bidart . A votre disposition pour vous en parler si vous le souhaitez , ce d’autant que je connais bien les structures de rééducation de mes collègues américains .

    cordialement Eric lapeyre

    • Merci cher confrère, je pensais justement vous inviter à la Conférence Mer & Santé que j’organise en Octobre à Biarritz pour parler de votre initiative avec les soldats blessés à la guerre.

      L’après-midi du samedi sera consacré au surf et au handicap: http://www.health-sea.com/les-conferences/

      Il serait formidable que vous puissiez venir. Je vous contacte dans la semaine.

      Cordialement.

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