Ross Clarke-Jones est né le 6 Juin 1966 en Australie. Il a derrière lui un passé de compétiteur sur le circuit ASP mais il continue à vivre de ses exploits en surf en 2009.

Une fois que les surfeurs ne sont plus compétitifs dans des vagues « standard », le surf de grosses vagues ou tracté devient la seule alternative pour espérer continuer à vivre de son surf.

Surfer des vagues énormes donne des images spectaculaires : cela fait de la publicité à des marques qui paient cher des surfeurs pour qu’ils risquent leur vie (car c’est bien de cela qu’il s’agit dans les conditions plus qu’extrêmes surfées actuellement par les surfeurs de très gros).

A 42 ans, de nombreux surfeurs de grosses vagues ont déjà levé le pied. Ross Clarke-Jones, qui se définit comme un « monster wave rider », semble vouloir défier des vagues toujours plus dangereuses et improbables.

Mais à quoi rime cette attitude suicidaire ?

Le gagne-pain de RCJ est de jouer à trappe-trappe avec la mort dans des vagues ultra-méchantes. Le système actuel qui consiste à sponsoriser ou à récompenser financièrement les surfeurs qui prennent les plus grosses vagues capturées en vidéo chaque année, encourage ces prises de risques inconsidérées.

Chaque année, c’est la surenchère et les big wave riders ne semblent plus vouloir se fixer de limites. Jusqu’au jour où un drame va de nouveau se produire.

Selon Surfline, certains auraient bien essayé de faire entendre raison à Ross mais il n’aurait pas pris en compte ces mises en garde…contre les slabs meurtriers qu’il surfe régulièrement en tow-in au large de la Tasmanie par exemple.

Voici son commentaire sur son dernier wipe-out retentissant dans un close-out monstrueux : « je me suis éjecté de la planche pour éviter de me casser les jambes et les chevilles dans les straps, mais à la place, j’ai pris la lèvre de la vague dans la tête et dans le cou. C’était comme si quelqu’un m’avait frappé fort avec une batte de baseball…J’ai entendu mon cou craquer et j’ai eu l’impression de me dévisser la tête. »

Réaction de Surf Prevention : un surfeur de 42 ans a toutes les chances d’avoir le rachis cervical plus fragile, plus rigide et plus cassable (arthrose, canal cervical étroit,…) qu’à 20 ans. Si le surfeur a entendu son cou craquer, il vaut mieux pour lui qu’il aille consulter dare-dare pour avoir un bilan radiographique avec scanner et éventuellement IRM cervicaux pour s’assurer de l’absence de lésion. Rappelons qu’une lésion du cou peut entraîner une tétraplégie. Là où cela devient navrant, c’est que certains medias surf parlent de ce genre de chute gravissime comme s’il s’agissait d’un exploit. Ce surfeur a failli se retrouver dans une chaise roulante pour avoir fait le con pour la énième fois sur une vague (il est parti bien trop à l’intérieur volontairement). Et il n’y a rien de « cool » là-dedans. Si j’étais son « team manager », ça ferait bien longtemps que j’aurais signifié au mec de se calmer, pour ne pas avoir un jour un blessé grave ou un mort sur la conscience…

Ross Clarke-Jones a surfé avec Tom Carroll , autre « quadra » australien, sur ce nouveau slab tasmanien (voir la vidéo). Est-il raisonnable de se mettre à l’eau dans ces conditions passés 40 ans, même avec une bonne préparation ?

A quoi tout cela rime finalement à part à impressionner quelques milliers d’internautes et de surfeurs en mal de sensations fortes ?

Ces surfeurs continueraient-ils à risquer leur vie s’il n’y avait pas autant d’argent en jeu dans la quête de la vague la plus dangereuse ? Ils continueraient peut-être à surfer du gros mais sûrement pas sur des spots aussi difformes et vicieux que ces putains de « slabs ». Ils resteraient peut-être même pépères chez eux à faire du SUP dans des jolies petites vagues avec leurs gamins…

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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1 commentaire

  1. Surf Prevention dit :

    Ross Clarke-Jones l'avoue lui-même dans cette interview : si on ne le payait pas pour ça, il ferait autre chose :

    Question : If it wasn't for the corporate and sponsor surge and interest in your surfing, do you think you'd still be doing it?

    RCJ: I WOULD LIKE TO THINK I WOULD BE, BUT THE REALITY IS THAT WITHOUT THE SPONSORSHIP I WOULD NEED TO WORK AT SOMETHING ELSE, THEREFORE LOSING ALL THE FREEDOM NECESSARY TO DROP EVERYTHING AND CHASE SWELLS.

    Source : http://www.tlchicken.com/view_story.php?ARTid=280

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