On connaît la « surfer’s myelopathy » depuis peu dans la littérature médicale : cette pathologie rare est mal connue par les médecins et neurologues en Europe où aucun cas n’a été authentifié pour le moment.

La myélopathie du surfeur entraînerait une paralysie et / ou d’autres déficits neurologiques transitoires ou permanents.

Elle a été observé chez des cas isolés de débutants en surf qui prenaient leurs premiers cours, notamment à Waikiki à Hawaii.

Elle serait due à l’hyperextension de la colonne vertébrale quand le surfeur rame allongé. Cette position non physiologique pourrait entraîner une souffrance de la moelle épinière et provoquer un accident ischémique de la moelle épinière (le sang oxygéné n’arrive plus et entraîne les troubles neurologiques).

Cette maladie de la moelle épinière n’est pas due à un traumatisme rachidien (relativement fréquents en surf ).

Elle peut causer une paraplégie ou une paraparésie : paralysie complète ou partielle des membres inférieurs.

Un article publié dans Spine en 2004 décrit une étude sur 9 patients souffrant de la myélopathie de surfeurs pris en charge entre Juin 1998 et Janvier 2003. L’âge moyen des patients était de 25 ans. Les patients s’étaient présentés avec une douleur dorsale, une paraparésie ou une paraplégie, une hypoesthésie, une augmentation ou une diminution de la sensibilité à la douleur, une rétention urinaire. A leur sortie de l’hôpital, 3 de ces patients avaient récupéré complètement. 4 patients gardaient un léger déficit moteur sans déficit sensitif, associé pour 3 d’entre eux à des troubles urinaires (rétention). Un patient est resté paraplégique. Tous les patients avaient un signal anormal en région dorsale basse de la moelle épinière à l’IRM.

Maintenant que ce syndrome est identifié, il faut être d’autant plus vigilants face à la survenue de symptômes neurologiques déficitaires au décours d’une session de surf, a fortiori chez un surfeur débutant. Si vous ressentez des douleurs au niveau du dos ou des lombaires inhabituelles, un manque de force, des fourmillements ou des difficultés pour faire pipi après une session de surf, une consultation dans un service d’urgences s’impose (composez le 15 au préalable). Ce n’est pas parce que les signes sont discrets ou qu’ils régressent spontanément qu’il faut se dire que ce n’est pas grave : ils imposent au moins une consultation médicale.

Pour prévenir cette pathologie rare mais potentiellement grave, les moniteurs de surf pourraient conseiller à leur élèves de ne pas trop se cambrer sur leur planche et de s’asseoir régulièrement dessus quand ils attendent les vagues.

Voir le témoignage de Joe Guintu qui serait atteint de la myélopathie du surfeur depuis son premier cours de surf en décembre 2007 à Hawaii : la vidéo sur ABC News.

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