L’international Shark Attack File (ISAF) a recensé 59 attaques de requins non provoquées en 2008.

Ce chiffre est en baisse par rapport à 2007 où ils avaient enregistré 71 attaques de ce type, et en baisse sensible depuis le record atteint en l’an 2000 (79 attaques de requins).

Mais ces variations annuelles sont peu significatives par rapport à l’évolution du nombre d’attaques par décennies qui a atteint un record dans les années 1990’s ; record qui devrait être battu dans cette 1ere décennie du XXIe siècle que nous sommes en train de vivre.

Mais l’augmentation du nombre d’attaques ne signifie pas forcément que les requins deviennent plus violents envers les hommes : elle reflète plutôt l’augmentation du temps passé par les humains dans l’eau, ce qui favorise les interactions potentielles entre requins et humains.

Plus les hommes passent du temps dans les mers ou les océans, en y pratiquant des sports de loisirs aquatiques comme le surf par exemple, plus le nombre d’attaques de requins devrait augmenter.

Sauf que les populations de requins, elles, sont sur le déclin… La surpêche menace sérieusement des espèces entières de requins dans certaines zones du globe. On pourrait se dire : moins de requins, moins d’attaques, mais ce n’est pas si simple…

Des facteurs météorologiques, océanographiques, l’abondance de poissons mais aussi d’humains dans l’eau influencent le nombre d’attaques. Et le nombre d’humains dans l’eau dépend de variables sociales, économiques, touristiques,…

Il faut également signaler l’amélioration du recueil de données des attaques de requins ces dernières années notamment grâce à Internet et aux formulaires de déclaration d’attaques de requins reçus par l’ISAF: certaines attaques dans des zones isolées qui seraient passées à l’as il y a quelques années sont maintenant bel et bien recensées.

4 décès consécutifs à une attaque de requin « spontanée » ont été enregistrés en 2008. Cela correspond à la moyenne annuelle de la période 2001-2008 pendant laquelle 3,9 morts en moyenne ont été provoquées par des requins chaque année.

Deux attaques de requins mortelles ont été enregistrées au Mexique :
Adrian Ruiz le 28 Avril 2008 .
Osvaldo Mata Valdovinos le 23 Mai 2008 .

Une attaque mortelle de requin a eu lieu en Californie (le nageur triathlète David Martin, 66 ans) et un jeune bodyboardeur en Australie.

Notons ici que le taux de mortalité a tendance à baisser : il est passé de 12,2% dans les années 90 à 7,2% pendant les années 2000-2008. Ceci s’explique notamment par une meilleure application des premiers secours sur les plages, par les sauveteurs mais aussi par les surfeurs témoins d’une attaque : cf. Le sauvetage de Glen Orgias par 2 bretons. Les victimes d’attaques de requins sont transportées plus rapidement et dans de meilleures conditions dans une structure hospitalière pour y être pris en charge par une équipe médico-chirurgicale.

71% des attaques de requins se sont produites en Amérique du Nord : 41 attaques ont eu lieu aux Etats-Unis (dont 2 à Hawaii). Les autres attaques ont eu lieu en Australie (12), au Mexique (3), au Brésil (2), et aux Seychelles (1).

La Floride est l’état le plus à risques des Etats-Unis avec 32 attaques en 2008 (comme en 2007). Viennent ensuite Hawaii (2 attaques), la Caroline du Sud (3), Caroline du Nord (3) et la Californie (1).

Les surfeurs et les windsurfers représentent 56.6% (plus de la moitié !) des cas dont l’activité pratiquée pendant l’attaque a été notifiée.

Lire à ce sujet l’interview d’un requinologue : le Docteur Géry Van Grevelynghe .

Les nageurs ou les baigneurs représentent 35.8% des cas en 2008 quand les plongeurs représentent à peine 7,6% des victimes.

Malgré l’augmentation de la population humaine et notre intérêt toujours croissant pour des sports de glisse aquatiques, le nombre d’attaques de requins est relativement stable au fil des années.

L’ISAF donne plusieurs pistes :

1. Comme nous l’avons vu, il y a moins de requins dans les océans : les requins qui se trouvent près des côtes sont les plus touchés par les chasseurs qui les tuent pour leur viande et pour leurs ailerons qui servent à faire de la soupe aux ailerons de requins dont raffolent Chinois et Japonais (voir recette).

2. La diminution du tourisme dans certaines régions consécutive à la conjoncture économique (la crise par exemple) ou à des facteurs météorologiques défavorables comme les tempêtes tropicales.

3. Le public est généralement bien informé quand une attaque survient et il est probable que la population applique mieux les conseils de base pour éviter de se retrouver nez-à-nez avec un requin. Le grand public connaît mieux les choses à faire ou à ne pas faire pour diminuer les risques d’attaques de requins grâce aux nombreux medias qui diffusent les consignes de sécurité.

La consultation de la rubrique dédiée à la prévention des attaques de requins sur Surf Prevention et le chapitre consacré aux requins dans le Surfers’ Survival Guide contribuent ainsi à sensibiliser les surfeurs aux moyens de prévenir une attaque ou d’augmenter les chances de survivre à un requin…

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