Le ministère de la Santé et des Sports et l’Inpes lancent une campagne télévisée pour rappeler qu’on est tous à un moment ou un autre concernés par le préservatif.

L’enquête sur la sexualité des Français – dite CSF – réalisée en 2006 montre une évolution nette des représentations et des comportements sexuels : couples successifs, multipartenariat, bisexualité… Toutes ces situations affectives et sexuelles, qui concernent pour beaucoup les « 30-50 ans », posent la question du préservatif et de la prévention.

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2009, l’Inpes diffusera 5 spots télévisés qui illustrent certaines situations de la vie affective et sexuelle à l’origine d’un risque de contracter le sida.

Chaque spot met en scène le témoignage d’une personne qui raconte la manière dont la question du préservatif s’est posée à elle.

Ainsi témoignent Jean-Pierre un homme marié ayant eu une relation extra-conjugale sans se protéger, Maryse une femme divorcée de 50 ans qui a rencontré un nouveau partenaire, Laurent à la découverte de sa bisexualité, Sonia amoureuse de Mouss mais n’osant parler du préservatif et enfin Paul révélant son infidélité à Medhi durant les vacances.

A la fin de chaque spot, une voix off conclut : « On est tous à un moment ou un autre concerné par le préservatif. Et vous, vous en êtes où avec le préservatif ? Pour le savoir, rendez vous sur www.sida-info-service.org ».

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1 commentaire

  1. « On est tous à un moment ou un autre concerné par le préservatif » :

     – Lors d’une nouvelle relation :

    Les biographies affectives et sexuelles des femmes et des hommes se sont diversifiées au cours de ces dernières décennies et celles et ceux qui n’ont connu qu’un seul partenaire dans leur vie sont de moins en moins nombreux.

    Si l’utilisation du préservatif au premier rapport sexuel a connu une augmentation spectaculaire depuis le début des campagnes de prévention2, les pratiques préventives restent insuffisantes parmi les personnes qui commencent une nouvelle relation dans l’année.

    Dans l’enquête sur la sexualité des Français, 28 % des hommes et 34 % des femmes qui avaient eu un nouveau partenaire dans les douze mois n’ont pas utilisé de préservatif.

    Les femmes rapportent une moindre utilisation du préservatif que les hommes. L’écart entre les déclarations des hommes et des femmes atteste pour partie des difficultés auxquelles sont confrontées certaines femmes à négocier l’utilisation du préservatif. Cette réalité est d’autant plus prégnante que ces dernières évoluent dans des situations économiques et sociales peu favorables à une prise en charge du risque.

    En France, les femmes paient un lourd tribu à l’épidémie : en 2008, parmi les personnes contaminées par rapports hétérosexuels, plus de la moitié (53 %) sont des femmes, en majorité originaires d’un pays d’Afrique subsaharienne.

     – Après une rupture conjugale :

    En 2006, à la question « Avez-vous connu une rupture amoureuse ou une séparation dans les cinq dernières années », 19 % des femmes et 22 % des hommes ayant participé à l’enquête CSF ont répondu par l’affirmative.

    Les enjeux préventifs sont bien différents selon le moment de vie où survient la rupture.

    Si les jeunes de 18-24 ans utilisent volontiers un préservatif lors de leur premier rapport avec un nouveau partenaire après une rupture, ce réflexe est moins bien présent dans les autres classes d’âge.

    Ce sont surtout les femmes, et dans une moindre mesure les hommes, de 35-49 ans qui déclarent une utilisation bien plus faible du préservatif avec un nouveau partenaire après une rupture : 46 % des hommes et 72 % des femmes.

    Par ailleurs, les données disponibles montrent que l’utilisation du préservatif avec un nouveau partenaire est d’autant plus faible que la relation conjugale précédente a été de longue durée. Ainsi, lorsque la relation a duré plus de 10 ans, seuls 40 % des femmes et 51 % des hommes ont utilisé le préservatif avec leur nouveau partenaire.

    Les personnes ayant eu des relations conjugales supérieures à 10 ans au moment de l’enquête (en 2006) sont entrées dans la sexualité avant que l’utilisation du préservatif au premier rapport se généralise et ont, en moindre proportion, acquis l’habitude d’utiliser le préservatif. Mais ces résultats décrivent sans doute également la difficulté de réutiliser le préservatif après plusieurs années de sexualité sans préservatif.

     – Lors d’une relation en dehors du couple :

    Qu’il s’agisse d’un couple hétérosexuel ou d’un couple homosexuel, la question demeure importante.

    En effet, dans le cas des couples hétérosexuels, chez les plus de 35 ans, moins de la moitié des hommes et 80 % des femmes déclarent ne pas s’être protégés lors du dernier rapport sexuel avec une autre personne que le conjoint.

    De même, les comportements à risque restent à un niveau important chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. En 2004, 35 % des répondants de l’enquête « Press Gay » ont rapporté au moins une pénétration annale non protégée avec un partenaire occasionnel au cours des douze derniers mois.

    – Couple « hétérosexuel » :

    En 2006, une proportion relativement faible des femmes et hommes vivant en couple depuis au moins un an (2,8% des femmes et 5,3% des hommes) ont déclaré avoir eu au moins un partenaire sexuel autre que leur conjoint au cours des 12 derniers mois.

    Et dans la grande majorité des cas, l’utilisation du préservatif a fait défaut dans des proportions qui diffèrent une nouvelle fois selon le sexe et selon l’âge.

    Ainsi, moins de 20 % des femmes âgées de 35-49 ans ayant déclaré avoir eu leur dernier rapport sexuel avec une autre personne que leur conjoint, ont utilisé un préservatif, contre 47 % des 25-34 ans et 43 % des 18-24 ans.

    Chez les hommes, ce sont 36 % des 40-49 ans qui ont utilisé le préservatif lors du dernier rapport sexuel avec une autre personne que le conjoint contre 46 % des 35- 39 ans et environ 56 % des moins de 35 ans.

    – Couple « homosexuel » :

    Dans la dernière enquête « Press Gay »4, une part importante des hommes ayant des rapports avec d’autres hommes (68 %) ont déclaré avoir une relation stable au cours des 12 derniers mois.

    Près des trois quarts des répondants ayant un partenaire stable indiquent également avoir eu d’autres partenaires sexuels masculins au cours des 12 derniers mois.

    Dans un contexte où la prévalence du VIH et des autres IST est particulièrement élevée, cette forme de conjugalité nécessite la mise en place de stratégies de prévention complexe, notamment pour les hommes qui ont souhaité arrêter le préservatif dans leur couple : test de dépistage du VIH et des IST pour s’assurer d’un statut sérologique négatif, utilisation systématique du préservatif pour les rapports « hors couple », réutilisation d’un préservatif en cas de prise de risque avec un partenaire occasionnel jusqu’aux prochains résultats des tests de dépistage du VIH et des IST.

    Source : Ministère de la Santé et des Sports.

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