Témoignage: la Thérapie par le Surf améliore sa Mucoviscidose
Nous vous avions déjà parlé des bénéfices d’une « Surf Thérapie » pour des patients atteints de mucoviscidose. La Surf Thérapie pourrait être intégrée dans une cure de réentraînement à l’effort voire être prescrite comme traitement d’appoint de la mucoviscidose. Malheureusement, pour le moment, la Surf Thérapie est encore méconnue en France. Les bénéfices du surf sont pourtant bien réels comme en témoigne Olivier, jeune surfeur breton atteint de mucoviscidose. Voici son témoignage et ses conseils fort instructifs :
« J’ai 27 ans et je suis atteint de la mucoviscidose, ce qui ne m’a jamais empêché de pratiquer des activités sportives. J’ai débuté le surf à l’adolescence sur les plages de ma Bretagne natale et j’habite maintenant sur l’Ile de la Réunion depuis trois ans. Il est indéniable que le surf m’apporte un grand bénéfice dans le cas de ma pathologie.
1. Les bienfaits du surf pour Olivier :
Physiologiques:
– Le surf a pour premier effet de faciliter les expectorations du fait de la position allongée et de l’effort soutenu qu’il demande entraînant une hyperventilation. Une session de deux heures vaut largement une séance de 30 minutes de kinésithérapie respiratoire.
– Le deuxième effet le plus bénéfique est celui de lavage des voies nasales par l’eau de mer, le sérum physiologique naturel. Il permet de lutter contre les éventuelles complications ORL et par la même occasion contre les infections pulmonaires. Vous n’arriverez jamais à vous laver aussi bien le nez qu’en mangeant une série sur la tête.
– Le surf permet un travail aérobie des membres supérieurs, contrairement à la majorité des sports dits d’endurance et il favorise un renforcement des muscles nécessaires à la toux. De plus, la position de rame, légèrement cambrée, aide à lutter contre la cyphose (déformation de la colonne vertébrale) consécutive à la maladie .
– L’exercice physique que nécessite la pratique du surf participe au maintien des capacités respiratoires.
Psychologiques:
– Au delà des bienfaits physiologiques, le surf apporte une forme de soutien psychologique. Par la joie et la satisfaction qu’il procure, le surf permet de positiver la vie face aux préoccupations du traitement quotidien et aux incertitudes des années à venir. Du fait de la fugacité et de l’instantanéité des vagues (chaque vague est unique), le surf donne vraiment la sensation de profiter de l’instant présent.
– L’activité en plein air, seul face aux éléments, permet de s’évader le temps d’une session et d’oublier les contraintes du quotidien. On peut dire qu’on lutte contre les vagues comme on voudrait lutter contre la maladie et qu’il faut s’adapter aux conditions comme il faut s’adapter aux contraintes de la maladie.
2. Les conseils d’Olivier :
– Pour ne pas se déshydrater après une session, il est impératif de boire abondamment. Il est également conseillé de prendre des comprimés de sels, pour lutter contre la sudation accentuée par la maladie.
– Comme n’importe qui, il faut se protéger du soleil mais encore plus lors de la prise d’antibiotiques pouvant rendre photosensible (risque de brûlure).
– Lors de la prise d’antibiotiques* pouvant entraîner des lésions tendineuses (rupture du tendon d’Achille), mieux vaut s’abstenir de surfer ou alors en levant le pied dans de petites conditions.
– Mieux vaut connaître ses limites avant de se lancer dans des conditions difficiles où des apnées prolongées peuvent être nécessaires.
– En position allongée, il peut être important de ménager ses côtes (costochondrite) car en cas de douleurs cela peut gêner la toux.
– En position assise pour attendre les vagues, on peut ménager son dos en mettant le nose sous l’eau et le tail plus relevé.
– Il faut à tout prix éviter les eaux polluées potentiellement porteuses de germes. »
*fluoroquinolones notamment.
Sur le même sujet, lire aussi le portrait d’Emily Haager.
1 commentaire
Merci, Olivier, pour cette leçon de courage et d'humanité et pour tes conseils à l'attention de tous les surfeurs.