Le bilan s’alourdit d’heure en heure après le passage lundi d’un tsunami aux îles Mentawai en Indonésie consécutif à un séisme de magnitude de 7,7 : on parle maintenant de 300 morts et de plus de 400 disparus. De plus, le volcan Merapi est entré en éruption sur l’île voisine de Java faisant des dizaines de morts et des milliers de personnes déplacées. Comme nous vous l’annoncions hier, les surfeurs australiens du bateau Southern Cross ont été retrouvés sains et saufs. Les récits de surfeurs miraculés commencent à se diffuser sur la Toile mais l’inquiétude persiste pour certains autres qui n’ont toujours pas redonné signe de vie depuis la catastrophe. Revenons sur les surfeurs miraculés qui se trouvaient à proximité du Macaroni Surf Camp ravagé par le tsunami.

Nous vous avions parlé hier du bateau Midas qui avait pris feu et dont les membres avaient dû sauter du bateau et se réfugier sur les hauteurs des arbres dans les terres. Nous avons maintenant le témoignage du Capitaine Lee Clarke du bateau Freedom 3 avec lequel le Midas est entré en collision. Le Freedom 3 était ancré dans une baie de l’île North Pagai. Lee Clarke raconte: « Je suis juste heureux d’être en vie. Je suis en Indonésie depuis 2004 et je n’avais jamais expérimenté quelque chose comme ça de toute ma vie. Je n’arrive pas à penser à autre chose. Il était environ 10 heures du soir lundi et les 6 clients à bord avaient mangé et étaient au lit. Je me suis levé sans raison apparente. Mais je pense maintenant que tout est connecté (peut-être avait-il ressenti quelque chose ou avait-il eu un pressentiment). Je regardais la mer et la lune. Quand tout d’un coup, l’eau s’est retirée de la baie et l’ancre du bateau s’est tendue. (Note de Surf Prevention: avant un tsunami, l’eau se retire de manière inhabituelle). J’ai regardé derrière le bateau et j’ai vu un mur gigantesque de mousse d’une vague du tsunami qui avait déjà cassé. On aurait dit une vague de 3 ou 4 mètres. La vague nous a pris par le côté et nous a catapultés contre le Midas 100 mètres plus loin. A ce moment précis, nous nous attendions à une mort atroce. Je pouvais apercevoir les gars sur le Midas se reposer juste avant l’impact de la collision. En quelques fractions de secondes, nous nous sommes écrasés contre le Midas et j’ai pu voir un mur de feu. Je croyais que notre bateau brûlait aussi mais ce n’était pas le cas. Je n’ai réalisé que plus tard que nous avions échappé aux flammes. Puis il y a eu une montée des eaux. Et encore une autre. A ce moment, j’ai réussi à faire machine arrière et à nous écarter du Midas. Le commandant Chris Love a levé l’ancre pendant que les occupants du Midas sautaient dans l’eau pour échapper à son embrasement. Deux d’entre eux ont nagé jusqu’à notre bateau au moment où nous repartions : nous avons mis les gaz en direction des eaux plus profondes. Plus tard, des témoins de la scène du Macaroni Surf Resort qui s’étaient réfugié sur une tour ont déclaré qu’on aurait dit que notre bateau partait à la verticale au-dessus de l’eau. Ce n’était peut-être pas aussi raide mais nous sommes passés au-dessus de deux vagues absolument massives. Tout le monde à bord a été vraiment secoué – nous pensions tous que nous allions mourir. » Voir aussi le témoignage de Daniel North de l’équipage du MV Midas dans la vidéo Youtube ci-dessous.

Le Macaroni Surf Resort a été ravagé par la vague de tsunami qui a détruit les bungalows et le rez-de-chaussée. C’est un petit miracle s’il n’y a pas à déplorer de mort. Les occupants ont appliqué à la lettre les consignes de sécurité en cas de tremblement de terre et de tsunami pour se protéger.  Ils se sont mis à l’abri en hauteur à l’étage ou sur une tour comme on peut le lire sur le site Internet de Australian Surfing Life. Cinq personnes étaient parties chercher de l’aide à pied à 25 km à Sikalap tandis que les 15 autres étaient restées au camp en pleine nuit au beau milieu de moustiques vecteurs du paludisme

Les spécialistes de la sismologie redoutent des répliques encore plus fortes pouvant se rapprocher de 9 sur l’échelle de Richter dans les semaines à venir, même s’il est impossible de prévoir quand exactement. Rappelons que cette région de l’Indonésie fait face à deux plaques tectoniques en mouvement sur « la ceinture de feu ». Dans ces conditions, Surf Prevention recommande la plus grande prudence si vous vous rendez dans la zone dans les semaines à venir. Dans tous les cas, il est indispensable de connaître toutes les consignes de prévention en cas de tsunami. Mieux vaut soit être dans un bateau amarré au large ou loger sur les hauteurs plutôt qu’en bord de mer dans un bungalow.

Un grand coup de chapeau aux membres de l’association Surf Aid qui sont encore là où on a le plus besoin d’eux et qui participent activement aux opérations de sauvetage dans cette zone ravagée par le paludisme et autres maladies ou les catastrophes naturelles. Voir le témoignage de Andrew Judge, le directeur de SurfAid International dans cet excellent reportage de ABC News. Pour venir en aide à SurfAid, cliquez ici : http://www.surfaidinternational.org/you-can-help/donate.html

Source : BBC News.

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