Bon OK on a été un peu sévères avec Rob Machado dans sa Chevrolet pour le premier épisode de la série « les surfeurs sont des écolos ». Cette rubrique n’a d’autre fin que de souligner de manière humoristique (même si on rit jaune parfois…) le décalage qui existe entre l’image verte qu’aimerait véhiculer le surfeur et la réalité des choses. Prenons donc l’exemple de Laird Hamilton, l’un des surfeurs les plus emblématiques, qui venait encore récemment nous expliquer dans le Grand Journal de Canal Plus qu’il fallait sauver la planète-mer et que la marée noire de Deepwater Horizon était un scandale écologique. Olivier Papin, un surfeur-ingénieur qui est spécialiste des gaz à effets de serre, nous explique par a + b le désastre écologique que représente une seule session de surf tracté dans les grosses vagues (tow-in) comme Laird peut parfois en organiser à Jaws par exemple (cf. session du 7 décembre 2009).

Accrochez vos ceintures, bouchez-vous le nez, c’est parti pour le bilan carbone d’une telle session… Les jet-skis utilisés pour le tow-in entraînent « une marée d’émission de gaz à effets de serre ». Ces engins motorisés utilisés pour propulser les surfeurs sur les vagues consomment au minimum 20 litres de carburant par heure. Pour une session à Jaws avec 25 équipages, on estime que 3000 litres de carburant sont consommés, ce qui équivaut à ce qu’il faut pour faire le tour du monde en voiture ! Cela équivaut à plus de 8 tonnes équivalent CO2… En une seule session, on pollue autant qu’un citoyen français sur une année entière. Si on rajoute le transport aérien pour acheminer les équipages étrangers sur zone, le bilan explose à 200 tonnes équivalent CO2 !!! Du délire complet qui équivaut aux sessions annuelles de 200 surfeurs ! On ne parle même pas des nuisances sonores et des hélicoptères qui tournent autour du spot pendant la session. Le calcul n’a pas été fait pour une session à Belharra mais cela doit être du même « tonneau »…

A l’opposé, notre ami Rob Machado, lui, pollue très peu quand il surfe avec ses planches en alaia comme on peut le voir sur cette superbe vidéo. De plus, je crois bien que Rob Machado n’a jamais fait de tow-in ou de tow-at. Il serait intéressant de calculer le bilan carbone annuel par surfeur pro. Pas sûr que Laird soit super bien classé…

Comme le conclut l’ingénieur Olivier Papin : « le surf sait aujourd’hui qu’il ne fait pas tout à fait partie des sports écologiques. Toutefois l’écologie ça n’est ni culpabiliser les gens, ni leur promettre le retour aux cavernes comme veulent faire croire les mauvaises langues. L’écologie, c’est certes la protection de l’environnement, mais c’est aussi le progrès, la prise de responsabilité, l’amélioration et le surf doit aujourd’hui prendre conscience de ces travers et progresser. »

Source : le bilan carbone des surfeurs par Olivier Papin.

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17 Commentaires

  1. tim mckenna dit :

    et devinez avec quoi roule Laird Hamilton chez lui à Malibu. Un gros Hummer 4 x 4. La voiture la plus polluante de la planète !

  2. Arno dit :

    Effectivement vu sous cet angle… Mais grâce à cela il est aussi plus visible, plus connu même en dehors du microcosme surfistique et cela lui permet d'oeuvrer et d'évangéliser les masses sur les problématiques écolo. Même si charité bien ordonnée commence par soi-même, il pourrait "plus" donner l'exemple (Mais il n'y a qu'un Laird H sur la planète !). Son Hummer il est full essence ou bien hybrid ?
    Artus-Bertrand, Hulot et consorts, nos éco-Tartuffe favoris sont aussi gros consommateurs de gazoil. Mais ne sensibilisent-ils pas les masses ?

  3. Prisca "Surfeus dit :

    Ouais ça fait longtemps que j'ai arrêter de sensibiliser les gens avec l'environnement, après m'être rendu compte que la planète pouvait se débrouillé toute seule, cyclone, tremblements de terre, tsunamie,que des catastrophes pour répondre à la bêtise humaine,phrase qu'on ma apprise dans mon enfance" ceux qui sacagent la terre seront aussi sacagé" alors j'essayes de polué le moins possible et de ne pas trop prendre la tête aux gens avec ces sornettes,ce n'est pas la parole qui compte mais l'action.

  4. Une question que je me pose souvent:
    est-il possible de tracter dans toutes les allures, des navires de gros gabarits, tels des portes conteneurs ou d'anciens chalutiers reconvertis, comme celui du capitaine Paul Watson, à l'aide d'un ou plusieurs Kites montés en parallèle, voir d'un thermoptère*?

    (*Sorte d'aile noire combinant les forces hybrides des kites et des montgolfières. Les rayons solaires chauffant l'air contenue dans l'épaisseur du kite pour l'aider à sa sustentation)

  5. nico dit :

    dans nos sociétés (hémisphère nord) c'est pas très sport d'attaquer lui ou elle car elle consomme plus ou moins que toi en carbone on participe un peu beaucoup TOUS à ce mode de vie confortable et polluant alors avant d'aller calculer chez les autres ,continuez vos petits efforts chez vous.

  6. Si ça se trouve, les vrais écolos sont ceux qui en polluant aujourd'hui, sèment les richesses de demain.

    Comme le disait un certain Antoine de Lavoisier dans sa fameuse "Loi de conservation de la matière" (peu avant de se faire lui même raccourcir et recycler par la terreur révolutionnaire, après avoir tant révolutionné de sciences sur le trop court chemin de son existence):

    "Rien ne disparait, rien ne se créer, tous se transforme dans la nature".

    Certes, cela n'est peut-être pas valable pour toutes les espèces mais dans l'immense majorité des cas, les niches écologiques ainsi libérées trouvent rapidement de nouveaux squatters et qui sait où serions-nous si les niches que nous occupons n'avaient pas été elles même libérées par la providence de quelques cataclysmes?

    Aussi ne blâmons pas les pollueurs car sans eux qui sait combien de temps l'humanité continuerait à sévir sur cette pauvre planète?

    Cet ultime refuge qu'ils contribuent bien malgré eux, à libérer de leur présence pour laisser à leur tour, place à d'autres formes de vie sans aucun doute beaucoup moins nuisibles.

  7. Steph dit :

    Daniela, tu dis que nous n'occupons une place sur cette planète que parce qu'une autre espèce l'a libéré pour nous en disparaissant…Soit…

    Mais si les pollueurs en question détruisent la planète? Sans aller jusque là, s'ils font disparaître la "race humaine", bon, je conçois, ca fera une espèce heureuse, mais bon, j'ai pas spécialement envie d'être responsable de la disparition des humains, en fait…

    Autant je peux concevoir la première partie de ton message, autant la seconde me paraît problématique…

    Les cataclysmes, les disparitions naturelles restaient des phénomènes naturels, une manifestation de l'évolution naturelle. je ne suis pas sur qu'on puisse en dire autant de la pollution humaine…

  8. Steph,

    que la cause soit "naturelle" ou non, seul compte le résultat.

    Après tout, si nous respirons de l'oxygène au lieu du méthane et du monoxyde de carbone, c'est avant tout grâce aux déchets des cyano-bactéries et des stromatolithes.

    Créatures primaires, elles aussi, dont nous ne nous différencions que sur des détails insignifiants, tels ceux de la taille, de la mobilité et de nos goûts culinaires ou musicaux. Et encore…

    L'humanité,

    (ou du moins ses décideurs, désignables aussi sous le termes de mafias) ayant décidé elle même de la politique à suivre entre deux chemins offerts; d'un coté, celui du partage équitable et du développement durable; de l'autre, celui de l'exploitation rapide et sans contrôle de toutes les ressources disponibles jusqu'à leur épuisement totale, au profit d'une infime minorité ne voyant pas l'intérêt de prendre en compte l'avenir de la planète ni même celui de leurs enfants; il ne sert à rien de contester sa décision ni de culpabiliser sur quoi que ce soit.

    La logique de la vie est simplissime,

    une créature consomme une ressource, une autre consomme ses déchets, déchets qui à leurs tours servirons de ressources à une autre créature.

    De la même manière, les dernières générations de nos semblables consomment en l'espace de quelques décennies ce qu'il aura fallut des millions d'années à mère nature à élaborer, aussi nous ferons surement le bonheur des créatures capables de se nourrir de nos déchets toxiques car comme il semble peu probable que nos "philanthropes" industriels fassent un jour le choix de ne produire que des emballages comestibles.

    Aussi l'avenir ne pourra appartenir qu'à ceux que la consommation de granules de polymères, amiante, huiles de vidange et autres saloperies que nous amoncelons sans aucun répits, ne rebutera pas à défaut de les trouver aussi appétissant que la boufftail de l'oncle Mac-Do.

  9. Steph dit :

    Non je ne suis pas d'accord. Je suis assez vaniteux pour croire que l'humanité ne doit et ne peux pas être représentée par une infime minorité. Il est utile et même de notre devoir de contester la décision de cette (de ces) minorités qui nous "gouvernent", lorsque leurs décisions vont à l'encontre de l'intérêt du plus grand nombre.

    Je ne sais plus qui a dit que la terre n'était pas notre propriété, que nous n'en avions que l'usufruit, et je suis d'accord. Nous en avons la charge de conservation, et à ce titre, nous nous devons d'en respecter l'intégrité.

    Lorsque des catastrophes naturelles détruisent un éco-système, je n'y vois aucune injustice. La nature fait son œuvre. Mais aucune espèce n'a jamais voulu ni eu les moyens de détruire la terre dans son ensemble. Ce pouvoir là peut se contester, au moins au nom des "générations futures".

  10. Sur le fond,

    je ne peux qu'approuver ce que tu dis mais dans les faits, j'ai appris aux cours de ces 40 dernières années, qu'il ne sert à rien de lutter contre les vagues car quoi que nous fassions, elles finissent tôt ou tard par nous ramener vers le rivage, même si ce derniers n'est pas celui que nous escomptions.

    La phrase en question a été prononcé par le commandant Jacques-Yves Cousteau et par Yves Paccalet, citant l'agronome René Dumont mais son origine est africaine, relayée par Khalil Gibran, Léopold Sédar Senghor puis par Antoine de Saint Exupéry, mais je lui préfère celle du sage indien "Sitting Bull":

    "La Terre ne nous appartient pas, c'est nous qui lui appartenons".

    C'est pourquoi il est vain d'en revendiquer la propriété tout comme il est illusoire de revendiquer celle de nos parents.

    Concernant la lutte contre la pollution,

    comme le dit un fameux proverbe anglo-saxon:

    "Quand la vie ne t'offre que des citrons, fais-en de la limonade!"

    Bien sure, l'on peut toujours nier le fait que nous sommes intoxiqué(e)s à un tel point qu'il ne sert plus à rien de lutter contre cette pollution mais quand tu auras constater après quelques dégazages qu'avoir l'espoir de démazouter les plages se résume à vouloir vider les océans avec un seau percé, tu finiras par arriver à la même conclusion, qu'il vaut mieux se préparer à l'inévitable, c'est à dire à potasser les livres de recette sur la manière de cuisiner les méduses et les phtalates, plutôt qu'investir dans une usine de traitement de thons, de morues, de harengs ou même de sardines comme le font encore ces "lumières" de politiciens, d'armateurs et de pêcheurs français, portant des œillères tellement grosses que l'on se demande comment ils font pour retrouver le chemin de leur port d'attache au lieux de se jeter tout droit sur le premier sous-marin venu 🙂

  11. Yohann dit :

    Très bon article qui fait réfléchir…C'est sûr qu'à côté de ça, rob machado est écolo…Mais Laid hamilton est sans doute l'homme qui a le plus fait rêver les gens en chargeant du très très gros, ces vagues ne sont même pas prenable à la rame, c'est un véritable Dieu de l'océan pour moi ce gars là, une légende vivante, on ne peut pas le critiquer pour ça, je ne justifie les jet-ski et les hélicos mais on peut comprendre laird hamilton et ne pas lui en vouloir tellement il nous a fait rêver..Après Ceux qui imitent c'est autre chose mais c'est tout de même difficile de leur dire "non ne le faites pas ça pollue".C'est comme ceux qui prenne l'avion pour sauter en parachute pour revenir au point de départ 20minutes après, en réalité c'est un débat très profond sur la passion et la place qu'elle peut prendre dans notre vie et dans celle des autres indirectement ou directement au point de ne plus respecter l'élément de notre aire de jeu… En même temps je vois mal laird hamilton se contenter de vagues de 3m ou 4m, Après ceux qui sortent le jet dans du 3m au milieu d'autres surfeurs à la rame, c'est inadmissible mais pareil il y a bien pire…Un Seul petit dégazage dans l'Océan fait bien pluss de mal, ou comme certaines personnes qui sont écolos à la maison et pourtant elles n'ont pas d'autres choix que de prendre leur voiture non hybride par manque de moyen.Les nouvelles générations seront sûrement plus écolos on l'éspère mais que cela ne devienne pas un frein… il est possible de tout transformer mais pour cela il faudrait être très loin de la crise dans laquelle nous sommes aujourd'hui, j'éspère que jme trompes…

  12. La crise est loin d'être un frein à l'écologie,

    bien au contraire, elle est même le seul moyen permettant de survivre et même de prospérer en temps de crise.

    Pour peu que l'on utilise au mieux les quelques neurones qui nous restent encore, pour faire pousser efficacement partout où il est possible de les cultiver, y compris les endroits les plus insolites, les aliments nécessaire à notre survie.

    Optimisant nos moindres gestes et déplacements pour ne rien gaspiller ni gâcher nos chances en agissant inutilement, sacrifiant en pure perte nos ressources les plus essentielles sur l'autel de la vanité.

    Aussi, si tu peux encore te permettre de rouler au pétrole eu lieu d'utiliser un moteur hybride, c'est bien la preuve que tu es encore très loin d'être vraiment atteint par la crise car si tel était le cas, tu n'aurais pas d'autres choix que de lever le pouce ou d'agiter tes guiboles sur un biclou et encore, uniquement pour des démarches urgentes et jamais pour le simple fun.

  13. nico dit :

    et paf.!dans nos gueules .question: qu'on fait les stromatolithes dans la transformation méthane o2 ??? je me souviens de ces cailloux noirs ressemblants a du corail croisé avec de la lave baignant dans une eau d'Australie bleue claire (il n'y en a que las bas je crois)et daté au carbone 14 comme très très vieux.

  14. Je ne m'en souviens plus exactement,

    mes cours de biologie étant loin, très loin derrière moi, quasiment avant l'apparition du jet ski, c'est dire 🙂

    Par contre ce dont je suis certaine,

    c'est que sans ces vénérables ancêtres, notre bonne vieille Gaïa aurait une toute autre gueule et nous, ne compterions même pas parmi les hypothèses définissant à quoi ressemble une forme de vie.

    C'est pourquoi il est parfois bon de se souvenir à quel point l'humanité est insignifiantes dans le rôle qu'elle croit avoir et capitale dans cette réalité qui lui échappe, par simple effet de masse.

    A propos d'Australie,

    bien qu'il ne s'agisse pas du tout dernier endroit où l'on croise encore nos chers ancêtres (le Brésil, l'Égypte et la Mer Morte recelant encore de ceux ci), l'évocation de ce continent perdu durant longtemps à la cupidité dévastatrice des hommes, m'évoque un extrait du Tjukurpa ou "Temps du Rêve" des Anangus, gardiens du site sacré d'Uluru (bouclier du long sommeil), recoupant en d'innombrables points, l'épopée cimmérienne d'Atrahasis ("Plus haut des sages" plus connue des occidentaux sous le nom "d'Atlantis").

    Selon ces derniers,

    les singes nus que nous sommes, ne seraient que la création guidée télépathiquement, des "hommes éclairs" ou "fourmis vertes", désignés aussi "fils du ciel" "Anunnaki" par les sumériens; créatures insectoïdes vertes irisées, se transformant après une longue période chrysalidaire, en créatures diaphanes ailées désignées sous le terme de "messagers") débarquées des étoiles à bord du "Serpent Arc en Ciel" (Yurlungur ou Waagal) suite au cataclysmique rapprochement d'orbite entre leur planète à l'orbite excentré ("Nibiru" chez les sumériens) et la notre.

    Une autre interprétation faisant de la ceinture d'astéroïde Marso-Jovienne les résidus de celle ci non captés par le puits gravitationnel des planètes telluriques, forçant, selon Hermann Ludwig Ferdinand von Helmholtz et sir William Thomson (ce dernier étant plus connu sous le nom de Lord Kelvin) ceux de ses habitants qui en étaient capables, à essaimer dans tout l'univers, y compris "chez nous" (Théorie de la Panspermie).

    Dernier détail,

    je ne fume pas ni ne bois.

    Précisant cela au cas où certains verraient dans ces déclarations, le symptôme d'un quelconque délirium, même "très mince" 🙂

  15. Rob Machado utilise lui aussi un jet ski dans de "petites"
    vagues avec son pote Pat O'Connell. C'est moins fatigant que la
    rame : http://vimeo.com/channels/58885 http://vimeo.com/15757302

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