Mercredi 16 février 2011. Ce matin j’avais un rendez-vous important…avec une vague !  Après avoir bien étudié toutes les cartes et prévisions météo, j’avais acquis la quasi-certitude que la vague de Belharra déferlerait ce mercredi matin. La veille au soir, un orage s’est abattu sur le Pays Basque faisant redouter de mauvaises conditions climatiques pour le lendemain. Mais au réveil, le beau temps, comme seul le Pays Basque peut en offrir (car de très courte durée), était au rendez-vous. Check rapide à la Grande Plage de Biarritz pour me rendre compte qu’une houle massive est bien en place, avec des vagues énormes qui cassent au large du Phare. Pas de doute possible, c’est l’un des plus gros swells de l’année. Direction Belharra ! (juste pour regarder à distance raisonnable je vous rassure.)

Pour la première fois de ma vie, j’allais me retrouver face à la fameuse vague de Belharra. Comme beaucoup de surfeurs j’avais vu des photos, des vidéos de la vague, comme beaucoup de surfeurs j’avais dû faire le fanfaron en laissant un commentaire sur un blog sur la mollesse supposée de la vague…mais jamais je ne m’étais retrouvé face à elle…

Une fois sur la route, je me suis posé la question de savoir où était exactement cette vague. En partant de Biarritz, il suffit de prendre la route de Saint-Jean-de-Luz puis de dépasser le fort de Socoa en direction d’Hendaye. Une fois sur la magnifique Route de la Corniche, impossible de louper les voitures garées sur le bas-côté face au premier point de vue de la vague en bord de falaise, face au Camping Juantcho.

Première surprise : la vague casse vraiment loin du bord, à plusieurs kilomètres ! A l’oeil nu, on aperçoit les mousses et on devine les jet-skis, à condition de ne pas être trop myope. Si vous avez la chance d’aller voir Belharra un jour dans votre vie, procurez-vous de bonnes jumelles. Heureusement pour moi, un pote qui devait me rejoindre avait eu la présence d’esprit d’en prendre deux paires, ce qui m’a permis d’apprécier le spectacle.

J’ai été impressionné par Belharra. Tout d’abord par ce site exceptionnel, entre océan et montagne, où déferle la vague. Quand on est face à la vague, on a la Rhune juste derrière soi et les Trois-Couronnes et le Jaizquibel sur le côté. Même de loin, Belharra ressemble à une vague montagneuse où une avalanche de mousse n’est pas rare. Malheur à celui qui se retrouve en dessous… Même si ce mercredi 16 février 2011 n’était pas le plus gros Belharra de l’histoire, j’ai vu des surfeurs partir sur des vagues que j’évalue à 7-8 mètres. Du fait de la longueur de la houle, les séries étaient très espacées dans le temps et il a fallu beaucoup de patience aux surfeurs présents (j’ai compté une douzaine d’équipages) pour en attraper une bonne. Et il n’a pas dû y en avoir pour tout le monde…

Il y avait deux catégories de vagues : celles qui avaient du mal à lever et qui finissaient par s’écraser dans les hauts fonds et les bombes, dont j’ai aperçu au moins trois spécimens pendant le temps que je suis resté à regarder la vague de 9h à 10 h30. Cf. cette photo magnifique de Peyo Lizarazu prise par Bastien Bonnarme d’ Aquashot, prise un peu plus tôt dans la matinée.

Ce qui frappe est l’immensité du line-up : on ne sait jamais où la prochaine série va casser : il semble y avoir plusieurs centaines de mètres entre les différents points de déferlement possibles : vous pouvez toujours être surpris par une vague qui décale ou qui va casser beaucoup plus loin que les autres. Même avec un jet-ski, se placer pour prendre les vagues requiert un sens marin aiguisé. Le vent off-shore qui soufflait ce matin décoiffait les crêtes des vagues et rendait toute velléité de surfer Belharra à la rame aujourd’hui suicidaire. Il faut voir fonctionner cette vague pour comprendre que dans ce genre de conditions, seul un jet-ski peut permettre de se lancer dans la vague.

Au niveau sécurité, j’ai eu la bonne surprise de discuter avec un sapeur-pompier du service nautique du SDIS 64 qui veillait sur les surfeurs avec les jumelles depuis la Corniche pour pouvoir déclencher immédiatement l’alerte en cas de pépin d’un surfeur au large. Pour les sessions précédentes à Belharra, les pompiers se rendaient même au large pour assurer la sécurité, mais cela n’a pas été possible cette fois-ci.

Pour conclure, je dirais qu’il faut voir cette vague gigantesque, lourde et majestueuse avant de la critiquer. Ni les photos ni les vidéos ne rendent les sensations fortes que doivent ressentir ces vaillants surfeurs quand ils se retrouvent au large et qu’ils voient l’horizon se plisser. Belharra n’est pas Jaws mais elle a une identité forte qui en fait l’un des spots de big wave riding de référence au monde. Le potentiel de ce spot me paraît illimité : compte-tenu de sa configuration, il tiendra sans problème la houle du siècle.

Cette vidéo Youtube de Julien Roulland nous donne un aperçu de la session du mercredi 16 février 2011 à Belharra :

Photo www.aquashot.fr

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

Tags: , , , , , , , , , , , , , ,

 

1 commentaire

  1. Saint- bois Jeanne dit :

    Pourquoi cette vague et le site de Socoa s'appellent-ils "belharra" qui signifie l'herbe en basque?

Laisser un commentaire