Si vous n’avez pas encore lu les livres Anticancer ou Guérir, je vous invite à vous les procurer sans délai. La lecture d’Anticancer a littéralement bouleversé ma façon d’envisager la médecine et a largement inspiré l’écriture de Surf Thérapie et de nombreux articles de ce blog. Dans ses livres, David Servan-Schreiber nous explique qu’il y a des méthodes naturelles pour booster nos défenses et que l’on peut renforcer notre organisme grâce à des moyens simples comme une activité physique adaptée ou une meilleure alimentation.

Aujourd’hui malheureusement, David Servan-Schreiber est en phase terminale d’un glioblastome de stade 4. Connaissant les statistiques effroyables de survie à court terme de ces tumeurs du cerveau, David Servan-Schreiber a voulu écrire un livre-testament intitulé « on peut se dire au revoir plusieurs fois » pour dire merci à toutes les personnes qui l’ont soutenu pendant toutes ces années. Comme à son habitude, il se bat avec courage contre la maladie en utilisant le meilleur de la médecine moderne couplé à sa méthode anticancer. Il redoute que sa rechute d’un cancer – vingt ans après le premier diagnostic – ne décrédibilise sa méthode au yeux des nombreux sceptiques.

Il ne renie bien évidemment rien de sa méthode anticancer, solidement étayée scientifiquement, mais il fait son autocritique par rapport à la mauvaise application qu’il a pu parfois faire lui-même de ses propres recommandations. Poussé par le succès de ses ouvrages, il reconnaît avoir tiré sur la corde plus que de raison en s’imposant de nombreux voyages avec les jet-lag que cela implique, les conférences, les sollicitations des médias… qui ont peut-être provoqué chez lui un stress négatif et une fatigue délétères ayant fragilisé son organisme. Il reconnaît également avoir cru que l’alimentation anticancer permettrait de compenser les approximations dans son hygiène de vie.

Dans son dernier livre, David Servan-Schreiber donne un ordre des priorités dans les impératifs anticancer. En premier lieu, il considère qu’il est impératif de retrouver une sérénité intérieure en limitant au maximum les sources de stress et en utilisant des méthodes de relaxation comme la méditation. Il place cet impératif juste avant l’activité physique et la nutrition. Il regrette de ne pas être resté suffisamment près de la nature pour mettre en pratique ses théories :

« Pour ma part, je n’ai pas réussi à trouver ce calme, et aujourd’hui je le regrette. Je n’ai pas su rester proche de la nature et des rythmes naturels. Je suis intimement persuadé que la fréquentation d’un bois, d’une montagne, d’un rivage apporte quelque chose de formidablement ressourçant, peut-être parce qu’elle nous permet de nous caler sur le rythme des saisons, ce qui doit contribuer à l’équilibre et à la guérison de l’organisme. Je ne connais pas d’études scientifiques qui étayent cette intuition. Mais l’idée que l’harmonie avec la nature soit un des moyens de nourrir la santé du corps est cohérente avec toute une série de vérités établies. »

David Servan-Schreiber ne regrette rien. Et pour expliquer son choix de vie de s’investir à fond dans son travail, il utilise une comparaison avec le surf et les sports extrêmes qu’il affectionne :

« J’ai tenté d’expliquer mes choix en rappelant mes activités préférées : ce sont des activités que je qualifierais d' »aléatoires », comme le surf, le parapente, le canyoning, le ski, etc. Ce que j’aime dans ces sports, ce n’est pas seulement qu’ils se déroulent au contact de la nature, mais surtout qu’ils sont soumis aux éléments, la vague, le vent, le courant…, et doivent s’y plier. Impossible de prétendre contrôler quoi que ce soit : on se jette à l’eau ou dans le vide , et ensuite on tente de naviguer au gré des éléments. Ce degré élevé d’incertitude, ce côté « à la grâce de Dieu », satisfait mon tempérament, et j’en accepte les imprévus et les accidents. Il y a dans l’esprit de ces sports un parti pris d’acquiescement, d’adaptation au monde tel qu’il est, d’humilité même, qui me rappelle, toutes proportions gardées, les grandes intuitions de la philosophie orientale. Je dois confesser qu’il m’arrive de percevoir ma rechute comme un nouveau défi passionnant, quasi vivifiant. Comme si une très grosse vague avait fracassé mon train-train et m’avait plongé dans une mer démontée. Me voici obligé de me poser des questions essentielles, de faire des révisions radicales, d’explorer des territoires « vierges », tout en bataillant pour garder ma tête hors de l’eau. Qu’elle qu’en soit l’issue, l’aventure aura été passionnante. Il ne faudrait pas en conclure que je n’éprouve pas de frayeur. J’ai en réalité une trouille bleue. Mais, en même temps, je ressens une sorte d’excitation. Peut-être suis-je drogué aux émotions fortes et au tsunami hormonal qu’elles déclenchent dans l’organisme… »

En espérant que la vague qu’est en train de  surfer David Servan-Schreiber ne soit pas sa dernière. Pour paraphraser le titre de son livre : on peut surfer sa dernière vague plusieurs fois…

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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3 Commentaires

  1. Yves dit :

    La maladie, la mort,

    Au-delà d’une approche alternative qui a surement permis à David Servan-Schreiber de gagner quelques rounds inespérés face au cancer ; son dernier ouvrage devrait aussi nous rappeler à tous de vivre nos rêve tant que nous le pouvons…
    Ceux qui hésitent encore à le faire se jetterons peut-être à l’eau en lisant le récit romancé de mon surf trip !

    Plus d’info sur : http://www.green-barrels.com/publication.html

    Vous en retirerez le plaisir d’avoir vécu une expérience unique mais aussi la joie de la partager

    Aloha
    Yves
    ps : mon soutien à va évidemment à toute les victimes de maladie incurable, mais surtout aussi à ceux qui les entoures dont la douleur est parfois négligée…

  2. ROUJAS DELIEUX dit :

    Je suis admirative du courage et de cette force qui jaillissent de cet Homme. il est généreux, authentique,disponible pour aider à comprendre pourquoi et commnent ce cancer après une bataille vaincu,revient…je suis croyante, je prie aussi pour que vous gagnez encore et encore….vous avez tellement à dire.Je suis sincère.

  3. caroline dit :

    l'exi-tension adrénalitique typique du surf, alternance d'excitation suivie d'apaisement, c'est la vie par essence 🙂

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