Non le corail n’est pas juste de la caillasse qui sert à blesser les surfeurs sur des spots comme Teahupoo à Tahiti ou Saint-Leu sur l’Ile de la Réunion… Le corail est vivant ! C’est même lui qui abrite au sein des récifs coralliens et des barrières de corail répartis dans les océans le quart de la vie marine. Parfois comparés à la forêt tropicale humide de l’océan, les coraux sont un excellent indicateur de l’état de santé de celui-ci. Témoins des maux dont souffre le milieu marin, les prévisions annoncent la disparition totale des récifs coralliens pour 2050…

Les coraux ont différents rôles majeurs. Ils apportent un habitat et une protection à la plus grande partie de la biodiversité marine avec l’hébergement d’un million d’espèces aquatiques, dont plus de 4000 espèces de poissons. Les barrières de corail atténuent la force des houles générées par les fortes dépressions, les cyclones ou les typhons, ce qui permet de sauvegarder les plages et les villes côtières qui les bordent. Les coraux apportent aussi de la nourriture par la pêche aux populations des villages insulaires au bord des récifs coralliens. Enfin, la diversité et la beauté des coraux sont un atout de développement du tourisme qui n’est pas forcément incompatible avec leur préservation, s’ils sont utilisés dans une logique de développement durable. Les récifs coralliens sont également un vivier de médicaments pour traiter certaines pathologies humaines graves comme le cancer ou le SIDA.

Malgré tous ces atouts, nombreuses sont les menaces qui pèsent sur le corail et qui risquent de faire disparaître les 9/10e des récifs d’ici à l’an 2030.  L’une des causes majeures est évidemment la pollution causée par l’homme, qu’il s’agisse des marées noires ou de la pollution chronique liée à l’urbanisation non maîtrisée des côtes : déversement de cours d’eau pollués, eaux usées, toxicité de la pollution chimique

L’acidification des mers est également en cause : l’évaporation des produits chimiques entraîne leur accumulation dans les nuages à l’origine des pluies acides qui contribuent à modifier le pH des océans. L’acidification de l’océan entraînée par l’augmentation de la concentration en CO2 (liée aux émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère) entraîne le ralentissement de la croissance des coraux. Le réchauffement climatique entraîne le réchauffement des mers et le blanchissement du corail, la fonte des glaciers modifie la salinité des mers… Toutes ces modifications du milieu font que l’homéostasie des coraux ne peut plus être assurée.

La surpêche est également en cause, tout comme les pêches destructrices comme la pêche à la dynamite ou la pêche au cyanure. Le corail est aussi menacé par le plaisancier qui amarre son embarcation sur des coraux, le surfeur qui marche sur le corail ou encore le touriste qui en prélève en « souvenir »…

Référence : Reefs at Risk Revisited par le World Resources Institute :  http://www.wri.org/publication/reefs-at-risk-revisited

Photo : http://www.timmckennaphoto.com

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4 Commentaires

  1. nico dit :

    les crèmes solaires seraient à l'origine d'une part du blanchiment du corail,serait ce si difficile de trouver une formule protectrice moins nocive??une chercheuse l'a démontré il y a peu de temps.

    ON en rejette des milliers de tonnes chaque années dans nos océans c'est un réel problème.

    Et puis inciter les masses à respecter ces environements qu'ils ne font que croiser bien souvent.Nous sommes nombreux= beaucoup de jets ski,de bateaux ancrés,des litres de crêmes solaire,des morceaux arrachés pour les souvenirs ,les bouts de planches faits de matières toxiques que l'on ne retrouve que rarement,la pêche ….Prendre conscience rapidement de'l'importance de cet animal sur lequel repose l'equilibre des océans source de vie!!!!

    dynamité il a souvent servi de sable (charge) afin de preparer des mortiers pour la construction d'habitations,beaucoup pratiqué en indonésie,interdit à ce jour ….

  2. L'immense récif corallien méso-américain, la deuxième plus grande barrière de corail au monde après celle de l'Australie, est en péril. Cette merveille de la nature, qui longe sur plus de 1 000 kilomètres les côtes du Mexique, du Belize, du Guatemala et du Honduras, est menacée par le changement climatique. Un audit écologique que vient de publier Healthy Reef Initiative (HRI), en collaboration avec une quarantaine d'organisations civiles et gouvernementales, dont World Resources Institute (WRI), tire le signal d'alarme sur l'échec des mesures de protection de cet écosystème exceptionnel, pilier de l'économie régionale.

    Depuis la côte, la barrière de corail forme toujours une fine dentelle sur la mer turquoise des Caraïbes. Mais, sous l'eau, "30 % des coraux sont aujourd'hui dans un état critique, contre seulement 6 % il y a trois ans", précise Marisol Rueda, coordinatrice au Mexique de HRI. En 2011, cette ONG avait déjà publié un rapport décrivant "la santé écologique du récif méso-américain" dans les quatre pays concernés. Bilan : seul 1 % des coraux étaient en "excellente condition" même si leur surface globale avait augmenté de 13 % à 19 % entre 2006 et 2009. Pis, le développement des algues a presque doublé (10 % à 18 %), empiétant sur le récif.

    MOYENS INSUFFISANTS

    Les conclusions de l'audit, publiées il y a quelques semaines, sont encore plus préoccupantes. "Les moyens mis en place pour la conservation du récif sont loin d'être suffisants face à l'ampleur de la détérioration des coraux", souligne Mme Rueda, qui déplore l'absence de politiques communes entre les quatre pays. Selon le travail coordonné par HRI, le Belize fait néanmoins figure de bon élève avec une note globale de 3,3 sur 5 contre 2,2 pour le Guatemala, 2,7 pour le Mexique et le Honduras.

    Le réchauffement climatique est montré du doigt. "La hausse de la température de l'eau de mer – entre 1,5 °C et 2 °C à certaines périodes de l'année – provoque le blanchissement des récifs, explique Roberto Iglesias, chercheur à l'Université autonome du Mexique (UNAM). Sous l'effet de la chaleur, le corail expulse la zooxanthelle, une algue unicellulaire microscopique qui vit en symbiose avec lui, l'alimente et lui donne ses couleurs. Sans elle, le récif blanchit et peut mourir."

    Alors que l'Amérique centrale n'émet que 0,5 % des gaz à effet de serre mondiaux, selon les chiffres des Nations unies, la région est frappée de plein fouet par les conséquences du changement climatique. Le rapport HRI confère une note moyenne (2,5 sur 5) aux actions de lutte des quatre pays contre l'élévation des températures. "Difficile d'agir sur les émissions mondiales de CO2, mais les autorités pourraient se mobiliser contre les autres conséquences néfastes sur l'environnement de l'activité humaine", milite Mme Rueda.

    Et c'est bien là que le bât blesse, selon le rapport HRI : si les secteurs de la recherche et de l'éducation obtiennent une bonne note moyenne dans les quatre pays, (3,9 sur 5), il n'en est pas de même concernant les politiques de traitement des eaux usées (2,3). "Localement, il manque cruellement d'usines d'épuration efficaces, surtout dans l'Etat du Quintana Roo, au sud du Mexique, qui concentre le plus de population, explique Marisol Rueda. L'eau, rejetée à la mer, n'est pas assez décontaminée."

    Lire la suite sur le site du Monde : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/04/09/

  3. Très bel article, il est bon de rappeler ce que sont réellement les coraux et tout le bien qu’ils apportent à l’équilibre des océans. Leur possible disparition serait une des pires catastrophes écologiques, malheureusement tout le monde n’en a pas encore conscience….

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