L’accès du grand public à l’information sur la santé grâce à Internet est une avancée majeure. Parfois, certains patients sont tellement bien documentés, qu’ils arrivent à la consultation en en sachant plus que le médecin sur leur pathologie…Mais la plupart des patients ne savent pas faire le tri des informations sur Internet où on peut lire tout et son contraire, comme nous venons d’en avoir l’illustration pendant l’épidémie de grippe A.

Le Site Internet Surf Prevention sur lequel vous vous trouvez vise à donner une information sur la santé aussi fiable, objective et exhaustive que possible. L’un des sujets qui intéresse le plus les surfeurs qui nous consultent est l’exostose dont le traitement est chirurgical pour les formes les plus évoluées. Pour informer les intéressés, nous avons jugé utile de mettre en ligne une vidéo montrant ce qu’est une chirurgie de l’exostose, ceci à titre informatif mais également préventif pour inciter les surfeurs à se protéger les oreilles pour éviter d’en arriver à une « sanction chirurgicale ».

Images chirurgicales choquantes pouvant heurter la sensibilité du public jeune

Mais ce genre de vidéo en libre consultation sur les sites de partage vidéos comme Youtube, Daily Motion ou Vimeo peut avoir des effets négatifs comme vient de le révéler la revue médicale de référence The Lancet. Dans un article daté du 20 février intitulé « The internet and informed dissent », on découvre le cas d’un enfant de 6 ans qui devait se faire opérer des amygdales mais qui a finalement renoncé à se faire opérer après avoir vu une vidéo de l’opération sur Internet.

La veille au soir de l’opération le jeune enfant a recherché des informations sur l’amygdalectomie et Google l’a dirigé vers une vidéo détaillée de l’opération dont les images l’ont choqué. On imagine les cauchemars – et le traumatisme psychique potentiel – que cela a pu engendrer chez l’enfant dont les parents ont appelé le lendemain matin le service de chirurgie pour annuler l’opération.

Les auteurs de l’article s’étonnent également de liens directs accessibles à partir de la page vidéo concernée redirigeant l’internaute vers des opérations encore plus sanglantes et impressionnantes comme…une laryngectomie totale avec dissection complète du cou.

Peut-être faudrait-il activer des filtres ou des options de contrôle parental pour limiter l’accès d’un public jeune et vulnérable à ces images choquantes. Une mention mettant en garde contre la dureté des images devrait également être ajoutée sur ces vidéos.

A l’heure où l’accès à Internet se développe dans les foyers, il est urgent de mieux contrôler le flux d’images qui parviennent aux enfants, sans pour autant en arriver à la censure de vidéos qui ont leur place sur la Toile pour un public averti. Mais force est de constater que les options manquent encore sur les sites de partage pour catégoriser la vidéo et la contre-indiquer à certains publics.

Lire aussi l’article sur la prévention des risques pour les enfants sur Internet par e-enfance.

Références de l’article cité : S Maskell , G Cross , P Gluckman. « The internet and informed dissent » ; Feb 20, 2010 ;  The Lancet, Vol. 375 No. 9715 p.640

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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1 commentaire

  1. lily dit :

    On est bien d'accord : l'accès de ce genre de vidéo devrait être contrôlé pour que les enfants ne tombent pas dessus. Personnellement, je trouve ce genre d'images archi violentes. Et en fait, je ne peux tout simplement pas les regarder, alors que j'ai largement passé l'âge d'être un enfant…

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