Ces surfeurs sud-africains qui se fichent de la Liste de Domenech…
Pourquoi Raymond Domenech n’a-t-il pas appelé Patrick Vieira, Karim Benzema et Samir Nasri ? Djibril Cissé, Mathieu Valbuena ou Franck Ribéry méritent-ils d’être sur la liste ? L’affaire Zahia a-t-elle influencé les choix ? Voici les questions existentielles que se posent la plupart des Français aujourd’hui. Au point d’être scotchés devant leur téléviseur pour le 20 heures de Laurence Ferrari qui recevait hier le sélectionneur des Bleus dont toute la France était suspendue aux lèvres quand il a annoncé sa pré-sélection de 30 joueurs.
A des milliers de kilomètres de là, en Afrique du Sud, là où va se jouer la Coupe du Monde de football 2010, il y a de pauvres gens qui sont à des années lumière de tout ce vain tapage médiatique et qui n’ont rien à cirer de la liste de Domenech. Et ne croyez pas que la Coupe du Monde de foot va changer leur vie : ils auront tôt fait de retourner à leur misère une fois que les lumières des stades somptuaires se seront éteintes. Le jeune Wonder âgé de 14 ans est de ceux-là…
Ce n’est pas le ballon rond qui a changé la vie de Wonder mais le surf. Tous les matins, Wonder va surfer sur les spots de Durban grâce à l’association Umthombo qui essaye d’offrir aux enfants orphelins une alternative à la vie dans la rue. Wonder déclare que quand il surfe, au moins il ne sniffe pas de la colle (sic)… Le surf est pour lui une échappatoire à la misère, aux violences, à la drogue qu’il côtoie quotidiennement. Kheto, 9 ans, pourrait être le petit frère de Wonder. Il n’a connu que la vie dans la rue mais aujourd’hui il s’investit lui aussi dans sa nouvelle passion qu’est le surf.
Madame Sibilo, assistante sociale de l’association Umthombo, explique que quand les enfants surfent, ils deviennent actifs en s’investissant dans le sport plutôt que dans la violence ou les conduites addictives. Le surf leur permet de rester sur le droit chemin.
Quand la nuit tombe, les enfants de l’association Unthombo se retrouvent à nouveau livrés à eux-mêmes sur les plages ou dans les rues. Comme ils ne font pas partie du décor que les touristes ont envie de voir, ils sont ramassés par la police qui les éloigne en camion vers la banlieue dans un foyer d’où ils s’échappent à pied pour retrouver la plage et les vagues situées à quarante kilomètres de là. Certains affirment qu’il s’agit de « nettoyer » les rues pour la Coupe du Monde, même si la municipalité et la police de Durban s’en défendent.
Durban a fait des travaux pharaoniques pour moderniser son front de mer, et construire des hôtels, restaurants et boîtes de nuit sur 5 kilomètres jusqu’au stade tout neuf pour accueillir les hordes de supporters.
Pendant que Durban accueillera la demi-finale du Mondial de football, Wonder sera en train de surfer, s’il n’a pas été de nouveau refoulé vers un foyer en périphérie… Nos stars du foot et nos supporters ne croiseront sûrement pas Wonder ni Kheto pendant la Coupe du Monde mais nous ferions mieux de nous préoccuper du sort de ces gamins déshérités que de celui des enfants gâtés que sont nos footballeurs professionnels…
Si les enfants des rues seront bien cachés, il devrait en être tout autrement pour les travailleuses du sexe avec un afflux de plus de 40 000 prostituées prévu pour 500000 supporters attendus. Il ne s’agira pas ici d’une banale affaire de proxénétisme, mais d’une prostitution organisée à très grande échelle avec un brassage de populations important. La plupart des prostituées venant de pays pauvres comme le Zimbabwe fortement touchés par le SIDA, il faut souhaiter que de gros efforts seront faits dans la prévention du VIH et des autres Infections Sexuellement Transmissibles à l’occasion de ce Mondial pour éviter des contaminations en chaîne.
Plus d’infos sur l’association : www.umthombo.org
D’après l’article « Surf pour les enfants des rues à Durban« .
Lire aussi les articles : – « trop de football à la télé, et pas assez de surf… » avec interview exclusive de Raymond Domenech.
– Une cure de désintoxication par le surf en Afrique du Sud.
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