Voici le premier article d’une série consacrée aux meilleures interventions de surfeurs dans des conférences TEDx. On commence par le speech du jeune Kyle Thiermann, 21 ans, qui s’est présenté au TEDx Santa Cruz en combinaison et avec la planche sous le bras ! Kyle Thiermann est venu parler des banques, sujet d’actualité en ces temps de crise de la dette aux Etats-Unis et dans les pays européens où les banques sont accusées de tous les maux, à tort ou à raison.

Tout comme l’avait proposé sur Presse Ocean en octobre 2010 l’ex-footballeur Eric Cantona avec sa révolution pacifique pour écrouler un système bâti autour du pouvoir des banques (voir vidéo Youtube ci-dessous), Kyle nous propose de retirer notre argent des grandes banques qui l’utilisent à mauvais escient, parfois contre l’intérêt des citoyens. A la différence de Cantona, Kyle Thiermann nous incite à placer notre argent plutôt dans un autre type de banques, plus responsables et qui ne financent pas des énergies sales ou dangereuses.

Kyle a été marqué par un surf trip au Chili quand il avait 18 ans. Il est passé par la ville de Constitución où il a trouvé de magnifiques vagues dans un cadre environnemental préservé avec un air marin et un océan encore purs. Malheureusement, un projet de centrale à charbon non loin du spot était déjà en cours, au grand dam des pêcheurs et des habitants de cette station balnéaire.

Kyle a été révolté que les habitants aient à subir contre leur gré l’installation d’une telle centrale polluante à proximité des habitations, avec tous les problèmes sanitaires et environnementaux qu’elle impliquerait. En se renseignant, il s’est rendu compte que c’était Bank of America – sa propre banque ! – qui finançait le projet, parmi d’autres projets du même type, et qu’il en était donc indirectement responsable…mais qu’il avait aussi le pouvoir d’arrêter tout cela s’il motivait suffisamment de personnes pour arrêter de faire appel aux services de cette banque.

Kyle a alors pris la décision de retirer son argent de cette grande banque pour ouvrir un compte dans une plus petite banque locale dont l’avantage serait au moins que l’argent soit réinvesti dans la communauté et dans des projets qui lui sont profitables. Il a ensuite motivé d’autres surfeurs, d’autres citoyens et des entreprises à faire de même et il revendique aujourd’hui avoir réussi à faire réinvestir 340 millions de dollars dans des banques locales au détriment des grandes banques.

Quand on écoute Kyle Thiermann ou  Eric Cantona, la première réaction est de se dire que leur raisonnement est simpliste. Mais finalement, il n’est peut-être pas si insensé que ça. Les citoyens reprochent  aux banques les risques inconsidérés que certaines prennent avec leur argent ou les investissements qu’ils ne cautionnent pas. Les clients des banques n’ont souvent aucune idée des projets qu’elles financent.

Je me suis moi-même rendu compte que ma propre banque, la Société Générale pour ne pas la nommer, qui communique plutôt sur son soutien à l’équipe de France de rugby, a été « récompensée » cette année d’un « Prix Pinocchio » dans la catégorie « Mains sales, poches pleines » pour sa participation active au financement de la construction du réacteur nucléaire Angra 3 par le constructeur français AREVA sur la côte de l’Etat de Rio de Janeiro au Brésil. Le réacteur se situera non loin des deux plus grandes villes du Brésil, à 130 km à l’ouest de Rio de Janeiro et à 220 km à l’est de Sao Paulo, malgré des réserves émises sur l’intérêt et la sécurité du projet.

Alors que je suis pour une sortie du nucléaire, ma banque finance des projets qui vont à l’encontre de mes convictions énergétiques. N’y a-t-il pas quelque chose d’incohérent là-dedans ? Je me retrouve dans la même situation que dénonce Kyle Thiermann dans son TEDx :

Kyle veut persuader son auditoire que nous pouvons agir sur le cours des choses par des actions individuelles dont la somme peut avoir un réel impact. Il prône l’achat de produits locaux, le soutien d’entreprises éco-responsables, l’abandon des sacs en plastique qui finissent dans l’océan… Des gestes à la portée de tous et qui pourraient avoir un impact positif sur notre économie, notre qualité de vie et notre environnement.

Plus d’infos sur http://kylethiermann.com/

L’intervention d’Eric Cantona dans Presse Ocean :

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

Tags: , , ,

 

6 Commentaires

  1. L'idée émise par Kyle Thiermann est de revenir à un système bancaire décentralisé avec des banques locales ou régionales dont la vocation première serait de financer les projets qui bénéficieront réellement à la communauté.

    Au-delà de ça, c'est la transparence des banques qui est en question pour permettre aux clients de choisir leur banque en connaissance de cause, notamment en ce qui concerne l'impact environnemental de leurs activités.

    • Pedro dit :

      Puisque que les réactions de kyle et de Cantona sont un peu simplistes,mais fort bien compréhensibles,je vous propose de jeter un œil sur cet article écrit en 2010 par Frédéric Lordon: http://blog.mondediplo.net/2010-12-02-Ne-pas-detr
      La lecture peu sembler austère, surtout au début ,mais son blog est vraiment intéressant pour essayer de comprendre le système financier.
      Cordialement.

    • Marine dit :

      Question banque au dessus de la moyenne d'un point de vue éthique, vous avez la chance d'avoir le Crédit Cooopératif à Bayonne. Plein de projets solidaires…

  2. clo33 dit :

    La première chose serait d'arrêter le surf(très polluant,sans parler des voyages) ou du moins d'arrêter de consommer "surf" et ainsi, de nourrir ses grosses industries(comme gorilla ou FCS dont il fait la pub sur sa planche).Cela permettrai aussi de limiter leurs(ou nos) activités impactant l'environnement. C'est l’hôpital qui se moque de la charité…Triste contradiction du surfeur écolo pollueur que nous sommes presque tous.
    Pour la question économique, il est clair que notre système se mort la queue.Mais il est quand même pathétique de voir que nous sommes plus soucieux de nos dollars que de nos ressources qui s'épuisent(et là sera vraiment la crise). A croire que nous nous battrons plus pour de l'argent que pour de la nourriture…

  3. jb dit :

    je vais essayer de le résumer comme ça: (les chiffres sont a peu près.)

    sur 1300 milliards de dettes, environ 1250 milliards ne sont que des interets que l'on doit a des banques privées.

    en comprenant ca on comprend bien ce qui va se passer…

    SVP: renseigner vous sur: CFR, BILDERBERG, TRILATERALE, LE SIECLE, BOHEMAINS CLUB, SKULL AND BONES etc etc …

Laisser un commentaire