Ce qui suit est la traduction littérale d’un article de Steve Pezman intitulé « Fear and Loathing in the Lineup » publié cette semaine sur le site Internet de The Surfer’s Journal. Il donne des pistes de réflexion pour essayer de comprendre comment le sport des rois a pu dégénérer et entraîner des mentalités xénophobes et des comportements de voyous sur certains spots. Il évoque la cohabitation parfois difficile entre les différentes catégories de surfeurs et l’arrivée récente du stand-up paddle qui a ravivé les tensions.

Dans l’ancien Hawaii, les vagues étaient surfées en groupe dans une forme de célébration communautaire, hommes et femmes ensemble, totalement nus. Qu’est-ce que c’était beau ! Cela avait évolué de cette façon en partie du fait du matériel qu’ils utilisaient, essentiellement des planches rectilignes en bois lourd, surfées tout droit jusqu’à la plage, ce qui permettait à de multiples personnes de partager la vague, la longueur de glisse révélant la distance sur laquelle on était capable de suivre cette force porteuse, plutôt qu’une succession de figures. On a assisté à des vagues épiques comme la traversée du Duke depuis Outside, sur 800 mètres jusqu’à Queens, et de là jusqu’à l’extrémité de Canoes, encore une longue distance pour finalement s’arrêter en face de Moana Surfrider. Il y a eu aussi l’exploit légendaire de la Princesse Liliokalani aux Iles Marquises qui a démarré sur une grosse vague au large, l’a surfée jusqu’au rivage constitué d’un bas plateau de lave, avant de se faire emporter par la poussée de la vague, basculée par-dessus l’obstacle et atterrissant derrière dans le lagon où elle cabota progressivement pour finalement glisser gracieusement jusqu’à la vasière lointaine (à noter qu’elle laissa derrière elle son prince sur sa planche quand elle traversa la barrière.)

Tout cela a changé quand les surfeurs ont appris à partir en travers sur la face de la vague. Au lieu de supporter de multiples glisseurs, chaque vague est devenue la possession d’un seul surfeur, car la trajectoire d’un surfeur unique utilisait la face entière de la vague. Cette nouvelle évolution du surf a entraîné l’érosion graduelle du bon esprit d’Aloha qui avait précédemment marqué le Sport des Rois. Mais même alors, la compétition pour les vagues posait rarement problème car il y avait relativement peu de surfeurs par rapport à la quantité de vagues. De plus, parmi les surfeurs les plus talentueux, est arrivé un moment où donner des vagues plutôt que les prendre toutes montrait bien que le surfeur laissant des vagues aux autres était quelqu’un qui n’avait rien à prouver. Plus tard, l’acte de donner des vagues refléta une certaine grâce, l’absence de faim de vague aiguë – qui est généralement le résultat d’une privation et devient une forme de désespérance qui est un signe qui ne trompe pas pour reconnaître un moins bon chasseur [de vague]. L’action de donner une vague devint un geste royal et une marque de grandeur pour encourager un surfeur moins expérimenté : “Avance-toi et prends cette vague. »

Le changement a continué petit à petit, jusqu’à ce qu’à un moment dans les années 1950’s, probablement à Malibu (ce spot de référence précurseur de tendances chez les surfeurs), cela devienne systématiquement brutal. Ce point break de Los Angeles est l’endroit idéal sur lequel rejeter la faute d’être le lieu de naissance probable des vagues surpeuplées et parsemées d’agressivité, même si ça aurait aussi bien pu être le spot de Queens Surf à Waikiki, situé de manière centrale et à juste quelques coups de rame.

Avant ça, quand le respect était toujours en vigueur, la priorité allait au surfeur avec le plus d’ancienneté, le résultat d’un acte volontaire de respect de la part de ceux dans l’eau. Ce fut ensuite aux surfeurs les plus techniques de prendre tout ce qu’ils voulaient, laissant les restes aux parasites – les hyènes. A mesure que le niveau augmentait, il y avait de plus en plus d’embrouilles. Le plus imposant, le plus mauvais, le plus rapide, le plus bruyant, en prenait plus que les autres, surtout grâce à des attributs peu attrayants qui diminuaient le plaisir de l’expérience pour tous, y compris pour les combattants.

Les vagues sont ensuite devenues territoriales. A mesure que la pression de la foule à l’eau augmentait, les « locaux » – c’est-à-dire ceux qui avaient gagné ce label en fréquentant un spot si régulièrement qu’ils avaient l’impression d’en être propriétaires, peu importe s’ils venaient de loin – sont devenus méprisants et agressifs envers tout surfeur visiteur.  Cela ne voulait pas dire pour autant que la paix régnait entre les locaux. Même s’ils avaient leur ordre de priorité, en fonction de qui était dans l’eau, il y avait de fréquents conflits entre les mâles « habitués », tout particulièrement sur les spots avec des zones de take-off concentrées.

Puis vint la lutte des classes, une nouvelle manifestation du comportement territorialiste humain appliqué au lineup, avec des caractéristiques uniques à l’homo sapiens comme la jalousie, la cupidité et la mesquinerie. Le facteur monde à l’eau est devenu suffisamment sévère pour que les différentes formes de glisse sur les vagues partageant ces mêmes vagues deviennent un problème, surtout si l’une de ces façons de glisser avait un avantage sur les autres. Tout en bas de l’échelle, on retrouve les body surfers. Moins nombreux et gênants que les autres types de glisseurs, ils sont aussi moins mobiles que ceux qui rament sur toutes sortes d’engins de glisse. De plus, les corps mous cohabitent mal avec les objets durs dans une zone de vague dynamique. Les body surfers étaient clairement désavantagés et ont tout bonnement cédé la place, pour aller vers des vagues qui leur revenaient pour différentes raisons allant de leur difformité à leur trop grande puissance pour y surfer avec une planche. La classe juste au-dessus concernait les utilisateurs de petites surfaces de glisse pour réduire la résistance du corps dans l’eau et augmenter ainsi la vitesse sur la face de la vague. Différentes sortes de « hand planes« , de petits bodyboards et de paipos faisaient avancer ce groupe d’enthousiastes. Comme les body surfers, ils étaient plus regardés comme des puristes qui acceptaient le désavantage d’être en grande partie immergés et moins mobiles pour conserver les sensations liées à un matériel de glisse minimaliste. Cela a fait d’eux une catégorie d’usagers qui globalement ne contestaient pas.

L’échelon supérieur sur l’échelle de la taille de la planche a peu de sympathie pour ceux en-dessous d’eux. Les formes de vie inférieures (ou plus petites) ont tendance à se retrouver sur leur chemin quand il sont à l’eau en même temps, et les utilisateurs de planches de surf sont tellement avantagés – par rapport à ceux qui utilisent de plus petits supports – qu’ils font la loi au lineup. Il y a souvent de l’amertume chez ceux qui utilisent de plus petits moyens pour glisser mais elle est généralement contenue et ils fréquentent habituellement d’autres spots moins populaires chez les surfeurs de planches plus grandes, juste pour éviter les disputes. Mais ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas envie de surfer des vagues parfaites de point break, croyez-moi.

Maintenant arrivent les principales forces en présence manifestant la gamme complète des émotions qui vont de la résistance passive à la confrontation physique. Cela a démarré avec la révolution du short board. Des surfeurs plus jeunes et en meilleure forme physique se sont mis à rider des planches moins volumineuses, et par voie de conséquence ils pouvaient être dominés par les surfeurs old-school et empâtés qui continuaient à utiliser des gros long board flottants. Il a fallu des hordes de short boarders pour intimider une poignée de longboarders, comme une meute de loups harcelant un élan, allant même jusqu’à les décourager d’aller à l’eau sur leur spot. La mauvaise ambiance entre les deux écoles était très bien illustrée par une pancarte collée au-dessus du trou des chiottes provisoires à Trestles qui montrait une flèche pointant vers le bas dessinée à la main avec les mots gribouillés « couveuse pour short board ». Typiquement quand les deux types de planches sont dans l’eau ensemble, il y a une ségrégation entre la zone au large et la zone de take-off, les longues planches à l’outside, les petites à l’inside pour les late-takeoffs. Sur les séries, les short boarders attendent de voir ce qui arrive vers eux depuis l’outside, puis ils se retournent et partent sur la vague si personne n’a réussi à la prendre depuis le large, ou si le rider sur la vague se déséquilibre ou laisse un pouce d’espace. Vous pouvez imaginer les blessures et les bagarres qui en résultent, dans l’eau et sur la plage. Les lifeguards à Trestle ont été obligés de porter des armes de poing à une période où un petit groupe de surfeurs durs à cuire venant de Wilmington/Banning avait ressenti que les « locaux » leur avaient manqué de respect et étaient revenus en bande le lendemain. Ah, les joies du sauvetage des temps modernes.

La culture surf qui a suivi a plus ou moins dérivé des deux côtés du courant, dans un état stationnaire pendant quelques années entre la révolution du short board de la fin des années 1960s et le renouveau du long board au début des années 1980s, et au-delà dans les années 1990s. C’était une période où les différentes disciplines de glisse sur les vagues continuaient à faire preuve de malveillance dédaigneuse les unes envers les autres, éclatant occasionnellement en une lutte des classes, mais avec le temps, les protagonistes devinrent un peu plus complaisants, se laissant aller à un état d’esprit d’acceptation, où les autres ne sont pas appréciés, mais tolérés.

Ces dernières décennies, certaines classes d’équipements pour surfer ont été rejetées et carrément reléguées pour devenir invisibles, inconsidérées et totalement négligées. Les  wave skis ont subi ce traitement. Mieux acceptés en Australie qu’aux Etats-Unis, ces engins où l’on est assis dessus sont en réalité un moyen assez efficace pour prendre des vagues car la pagaie permet d’avancer vite dans l’eau et de se positionner rapidement avec un avantage maximum. On est également attachés à la taille sur la planche avec des boucles aux pieds permettant toutes sortes d’accélérations et de manœuvres, et on peut s’écraser dans la mousse avec assurance. Le problème est qu’ils sont tellement supérieurs pour prendre des vagues dont ils exploitent ensuite l’intégralité, qu’il n’y a juste aucun moyen de coexister avec le surf sur une planche, et ceux qui sont majoritaires établissent les règles.

Puis il y a eu Laird. Qui aurait pu imaginer en le voyant à Malibu, montré du doigt par des types en combinaisons assis autour de lui, pendant qu’il imitait LeRoy Achoy photographiant des touristes à Waikiki, gardant l’équilibre avec sa pagaie, un appareil photo attaché avec un leash autour de son cou, se tenant droit et ramant avec aisance sur une grande planche, ce qu’il allait déclencher ? Que 36 mois plus tard, il aurait inspiré un mouvement plus grand et plus étendu que tout ce que l’on avait pu voir depuis que Tom Morey avait inventé le body board. Le SUP— ou stand-up paddle (surf debout à la rame), a des centaines de milliers d’adeptes autour du monde et il continue à grandir. Le nœud du problème est l’utilisation d’une « rame ». La rame les désigne techniquement comme « propulsés » et en tant que tels les exclut des zones de surf fréquentées, et entraîne l’adhésion aux règles de l’U.S. Coastguard pour les petites embarcations. Cependant, la notion de planche de surf propulsée est floue et le SUP est devenu si populaire que même les autorités tergiversent sur la question.

Vous savez quoi ? Les surfeurs haïssent généralement les SUPers ! L’exception concerne les watermen qui font les deux. Comme les maîtres des vagues hawaiiens d’autrefois, ils sont plus tolérants. Maintenant, vous comprenez clairement ce qui se passe. C’est dans la nature humaine d’en vouloir à quelqu’un qui a un avantage sur soi dans un jeu pour récolter des choses gratuites dans une compétition ouverte sans arbitres. C’est une bataille pure et simple pour les meilleures zones d’alimentation, engendrant des comportements de meutes de loups dans leur forme la plus primitive, la moins attractive. La loi menace toutes les catégories de surfeurs car si nous ne trouvons pas un moyen de coexister, alors la réglementation s’imposera pour la première fois sur notre terrain de jeu. Les dauphins prennent des vagues ensemble. Nous les humains n’avons certainement pas leur grâce, et de manière encore plus curieuse, nous n’avons pas non plus leur sagesse.

Source : http://www.surfersjournal.com/journal_entry/fear-and-loathing-lineup

 

Voir aussi :
Stand-up Paddle : sécurité et respect avant tout – Gibus de Soultrait ;
plus de 100 surfeurs sur la même vague.

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Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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20 Commentaires

  1. Se remettre à partager intelligemment des vagues, voilà un moyen de diminuer les tensions à l'eau.

    Malheureusement, la plupart des surfeurs se croient propriétaires de "leur" vague quand ils ont la "priorité" et ont l'impression qu'on leur vole quand on les "taxe".

    Première étape : changer les mentalités.

    On peut aussi prendre du plaisir à surfer tout droit quand il y a du monde à l'eau.

  2. clo dit :

    Très bon article à mon avis. ça résume bien ce que je pense, tout en restant poli et correct.

  3. Jean dit :

    Bien que l'intention de cet article soit trés louable son auteur aurait mieux fait de plus se documenter avant de l'écrire . L'image de " célébration communautaire " de ces " sauvages nus est complètement fausse et passablement insultante pour le peuple hawaiien . Comme toutes les sociétés polynésiennes la société hawaienne était trés hierarchisée et régie par des codes ( tapu ) trés strictes et à ce titre le surf , élément trés important de la vie quotidienne , l'était tout autant . Seules les membres de familles royales et personnes de haut rang étaient autorisées à pratiquer le surf debout , les spots étaient régis par des tabus tout autant en étant réservés à telle ou telle famille par exemple , et le simple fait de se retrouver sur la même vague qu'une personne de sang royal entrainait votre execution immédiate !

  4. marion dit :

    Ca me rappelle à Anglet, 2 locaux qui faisaient leur loi et se gavaient en ne laissant rien aux autres. L'un m'a taxée en ayant le culot de me dire "faut partager en surf!" … partager la vague et me prendre son aileron s'il se crashait étant en bodyboard, mouai, y'a mieux comme partage!

  5. yaya dit :

    Bien vu Jean, j'imagine bien qu'Hawaï n'était pas non plus le pays des bisounours. Il y avait déjà des "VIP" sur les vagues.

  6. yoyo dit :

    la mentalité sportive la plus pourrie c'est dans le surf qu'on la trouve:individualistes,egotiques,egocentriques,la totale .Vanité,frime ,sexisme,machisme,esprit de meute,y a toute la panoplie pérave dans le surf .Je parle pas du hé 'enalu ,art qui consiste à se mettre à l'eau et à partager,quelles que soient la board et les conditions .

  7. Dav dit :

    "la mentalité sportive la plus pourrie c’est dans le surf qu’on la trouve "

    es tu journaliste sportif ? je ne pense pas
    as tu testé tous les sports pour avancer cela ? je ne pense pas

    Quand je tourne mon regard vers le football profesionel ou les joueurs sont surpayé a taper dans un ballon, roulant en bagnole de luxe, sirotant des cocktails dans les meilleurs clubs de la capitale avec aux bras quelques blondasses siliconées qui deviendront plus tard des icones, on est plus à quelques scandales près entre drogues et détournements de mineurs.

    Donc, je ne vois pas en quoi le milieu du surf est pire que les autres.

    m'enfin bref, les gens deviennent de plus en plus bêtes, ce sont les nouvelles mentalitées qui tuent le surf moderne, le respect se perd, les valeurs aussi autant dans l'eau que en dehors. C'est bien plus large que le surf malheureusement

  8. Alexandre dit :

    Je vais faire hurler la communauté des surfers ! Je suis contre le localisme…
    Avant même de dire bonjour, je me suis souvent entendu dire sur le spots : »tu es d’ici ? »
    Je hais cette question, la première réponse qui me vient à l’esprit, c’est : « qu’est-ce que ça peut te foutre ? ».
    Mais comme mes parents ont fait du bon boulot, je m’efforce de répondre poliment.
    Je pratique plusieurs discipline de glisse, et je n’ai observé cette culture du localisme qu’en surf.
    Le localisme bien intentionné pourrait être une excellente façon de promouvoir le surf, éduquant les novices ou les « étrangers » du spot à comprendre le fonctionnement du spot, à respecter les règles de priorité et pourquoi pas à rappeler les règles de protection de l’océan.
    Malheureusement le localisme pratiqué aujourd’hui n’est qu’un jeu violent où la loi du plus fort est reine. Il prône la haine de l’étranger.

  9. neo dit :

    Les plus cons à l’eau sont souvent les « vieux locaux ». L’océan appartient à tout le monde sans distinction quelconque.Aucune pression ne doit être tolérée ,jeunesse lève toi même s’ils souvent en bandes comme des racailles, c’est eux qui doivent partir, les plus génés s’en vont!

  10. amsm dit :

    ton post fait la preuve que l’âge ne fait rien à l’affaire… Perso, je préfèrerai que les plus cons s’en vont!
    « Quand on est con, on est con
    Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père
    Quand on est con, on est con
    Entre vous, plus de controverses
    Cons caducs ou cons débutants
    Petits cons d’la dernière averse
    Vieux cons des neiges d’antan » Georges Brassens

  11. neo dit :

    Ha ha!! 😀
    « La mort c’est un peu comme la connerie. Le mort, lui, il ne sait pas qu’il est mort, ce sont les autres qui sont tristes. Le con c’est pareil… » de Philippe Geluck

    Du coup je reste sceptique car en exemple, si on faisait un appel au line up en disant « Que les plus cons s’en vont » le hot local étant le roi des cons si on le compare est donc à mille années lumières de le savoir du coup il restera ancré sur « son » spot

  12. amsm dit :

    Oui, merci Geluck!
    Par contre le test d’identification que tu me proposes me semble contestable car s’il ne srot pas le premier à l’appel, il ne restera pas forcément le dernier sur site car le hotspoteur est souvent très sélectif sur les conditions, le moment de marée et la taille de la houle et il sort souvent plus vite que les autres quand la qualité baisse.
    Ensuite, la difficulté va résider dans la multiplication des tests car j’ai souvent remarqué que le Hotspoteur ronchon comme les requins,est agressif quand il est affamé ou en zone surpeuplée mais qu’il peut être aussi très calme et souriant et même donner des conseils de placement ou saluer ton ride par un signe quand il remonte au line-up quand il s’est bien gavé la veille ou le matin même. Pour le dire autrement, la même personne pourra être selon l’humeur et le jour un hotspoteur aux tendances xénophobes ou un local accueillant à l’esprit Aloha.
    Par ailleurs, par souci de précision, n’oublions jamais qu’on est toujours le local d’un autre et que cette catégorie se hierarchise entre local sédentaire, local historique, local d’adoption, local d’habitude, local estival, local secondaire, local familial, local de passage ou de retour, local célèbre ou de prestige, etc…
    Enfin, je tiens à souligner que le hotspoteur n’est pas invasif au sens où il ne se multiplie que peu et qu’il ne représente pas l’essentiel des prédateurs auxquels les surfeurs sont confrontés au line-up. Cela relèverait d’une autre étude scientifique mais citons pêle-mêle: les crapuds sauteurs hystériques qui prennent toutes les vagues possibles et sautent en l’air en laissant partir la vague qui ouvrait et repartent devant toi lorsqu’en remontant il en croise une nouvelle , les flotteurs sans frontière assis sur leur planche pile dans la zone de bottom et qui te gratifient d’un sourire au passage trop heureux d’avoir une belle vue sur ton ride, les feignants trop pressés qui remontent face à la vague sans conterner la zone de break et qui échappent à la mousse en se dirigeant comme toi vers l’épaule et s’étonnent de te voir passer près d’eux, les débutants motivés qui arrivent au line-up à la faveur d’une accalmie d’entre séries et qui vont démarrer à l’épaule sans contrôler la priorité en toute bone foi, les touristes sans palmes qui pensent que le bodyboard est un sport d’enfants, les baigneurs enthousiastes trop heureux de voir les vagues (et les planches) de très prêt et enfin, de plus en plus sur mon homespot habituel, des moniteurs de surf d’un grand groupe de vacances soportive pour classe moyennes célibataires commençant par un U… qui profitent de la taille modeste des vagues pour emmener tous leurs stagiaires à brassards vert, jeune ou rouge au pic en hurlant des blagues de potaches et en les lâchant tous d’un coup sur la première vague qui ferme dans l’hilarité bruyante et collective qui nécessitera plusieurs séries avant de voir tout ce beau monde dégager la zone de break…
    En conclusion, si le hotspoteur est particulièrement désagréable, surtout en hiver lorsqu’il y a peu de monde à l’eau et qu’il a du mal à contenir ses relents xénophobes, il n’est et de loin, le soucis principal de notre sport tant en quantité qu’en probabilité.
    Souvent, le sourir, la distance, un peu de patience et la volonté de ne pas répondre à l connerie par la connerie, suffisent à éviter de se gâcher une perfect session glassy par une embrouille de bac à sable. Perso, je ne considère pas que passer son chemin et ne pas se prendre la tête est une forme de capitulation devant la connerie, au contraire c’est une marque d’intelligence: combattons la maladie en tombant malade?
    « Jouir et faire jouir sans jamais faire de mal ni à soi ni à autrui » Chamfort.Enjoy and have in Fun!

    • regis dit :

      hey j ai passé 6 mois en australie sur des spots ou le requin sous tes pieds et plus sympas que le type assis a coté de toi si il accepte que tu rentres a l eau ;je me suis posé la question ;quesqu y t enerve quand t arrives a la plage ,ne pas trouver de places pour ce garer le type qui rentre cheveux sec pas bonjour et qui rame desuite avec un hep hep hep ;bref la bas je me garer loint je laissai la place au local ,le matin de 6 a 9 c etait les types qui partent au boulot et les gamins avant l ecole surf tranquille je me gavais entre 9 et 3 h de l apres midi je sais ce que c est de sortir du taf et d avoir envie d une vague du coup les types a force de voir que j etais souriant pas ragasseur je disais surtout rien si on partais devant moi et j encourager les gamins a le faire vu la longueur des vagues y avait la place ,jai été accepté partout invité a pleins de barbecues rencontré pleins de monde des types incroyables surfers des 60s et 70s pionniers en indo et iles vierges ,ce qui manque ici c est le respect ;des humains entre eux ;et aussi envers les vagues et envers eux meme bref on est dans la merde ici avec nos ecoles de surf et nos bisness surf company

  13. neo dit :

    Oui restons cool 🙂 Merci bien!!

  14. Marc dit :

    Le localisme va exploser si ça continue comme celà et je fini par le comprendre ..mon même je vais à l’eau  » chez moi spot que je surfe depuis plus de 30 ans « avec écoeurement de voir ces hordes de mecs qui ne connaissent rien au surf ,nous envahir ….et je sais que tout les locaux de la cote sud pensent comme moi ,on en a vraiment marre …!!!!et je crains le pire a venir …!

  15. Remy dit :

    je suis tout a fait d’accord avec toi Marc !

  16. Marc dit :

    C’est sur ,tout ces mecs qui arrivent de tout les coins de la France et du monde ,qui se la pètent avec la dernière planches à la mode et la combi qui va bien me sorte des yeux …ils sont grotesques quand ils font leur étirements débiles au bord de l’eau avant d’affronter la « la session de 1m  » …et Remy que penses tu de toute ces écoles de surf qui pourrissent les spots ,c’est pas mal non plus ….! ça promets des sessions bien tendus encore pffff…!!!!!

  17. regis dit :

    hé oui c est comme ca t es peinard au pic il fait beau tu rigoles avec les potes et tu partages quand arrive un type et son fils jambes ecartées trop en avant sur la planche ;1m50 fort courant ,ils se plantent au millieu pas un bonjour tire la gueule planche a 1500euro il rame plante planche vole et se retrouve coincé dans le courant pile devant le take off ;et en plus il geule parcque les gars partent et passent pres de lui rale parcque il ne prends pas de vagues rale a cause des autres qui ne lui laissent rien rale rale rale jusquau moment ou il part devant moi plante met ca grosse derive dans mon rail me coince la tete entre les deux planches me pette une dent et rale rale rale pour ca planche et en a rien a foutre de ma tete qui saigne et de ma planche ;et ca c est juste une session c est comme ca tous les jours alors vive le surf vive les ecoles vives decathlon et son kit surfer a 200euro ;bientot venir en armure et fumer 50petards pour garder le sourire

    • amsm dit :

      Insupportable et inadmissible mais l’est-ce moins que le super bon surfeur qui te fait l’intérieur pour la troisième fois en faisant l’ascenseur sans respecter la priorité des surfeurs déjà au line up et qui se fait enfermer derrière toi dans une vague qui ferme et envoie ses ailerons se planter dans ton crâne à la sortie de l’eau?
      Définitivement non et donc ce genre d’aventure ne saurait justifier le localisme ou la xénophobie entendu que les cons et égoïstes ne viennent pas toujours d’ailleurs même si en nombre et en probabilité sur certains spots et à certaines époques la première espèce est plus représentée que la seconde…

  18. le punter dit :

    Vraiment un sport de sous-race…

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