Les surfeurs sont en première ligne pour défendre les côtes que les différentes Loi Littoral ne suffisent pas toujours à protéger face à l’urbanisation galopante et à l’avidité des promoteurs. L’une des victoires les plus emblématiques fut celle obtenue contre la construction d’une autoroute à Trestles. Les surfeurs ont appris pendant cette bataille que l’union fait la force pour préserver un site contre la bétonisation, comme nous l’avait expliqué Chad Nelsen à l’occasion de la Global Wave Conference.

Trestles, c’est ce spot de pointbreak, idéal pour le surf de petites vagues, sur fond de sable et de galets, où s’entraînent actuellement les surfeurs pro en prévision du Hurley Pro 2012. En fait, il y a même plusieurs spots de qualité à Trestles: Lowers, Uppers, Middles, Cottons, Church. Du fait de la qualité des vagues, Trestles est déjà très fréquentée (environ 2500 surfeurs par jour) et une route n’aurait fait qu’ ajouter encore à la population dans l’eau.

Il se trouve également que Trestles se trouve dans un Parc National, l’un des plus visités en Californie, et que l’autoroute devait le couper en deux avec les risques environnementaux que l’on imagine. Même si Trestles était peut-être le dernier endroit où construire une autoroute du fait de sa sensibilité environnementale, ce n’est pas ce qui a fait reculer les promoteurs. Mais ce fut peut-être là la chance des surfeurs, car ils se sont rapidement trouvés de nombreux alliés écologistes de circonstance pour former une coalition contre le projet. Cette coalition comprenait Surfrider, WildCoast, California Coastal Protection Network, NRDC (Natural Resources Defense Council), California State Parks Foundation, EHL (Endangered Habitats League)…

Cette route à péage de 25 kilomètres et de 6 voies devait relier le sud d’Orange County avec le nord de San Diego. L’intérêt avancé par les promoteurs était de fluidifier la circulation, dans une zone où le trafic est dense (soit le même motif invoqué par la ville de Biarritz pour construire de nouveaux parking, dont un juste en face du spot de la Côte des Basques NDLR)

Plus il y a de voitures, plus on construit de routes et de parkings, et plus il y a de routes et de parkings, plus il y a de voitures ! Pour sortir de ce cercle vicieux, il faudrait encourager davantage les autres moyens de transports doux et non polluants sur les villes côtières.

Même si les surfeurs ont réussi à stopper ce projet, il semblerait que la menace persiste avec la construction de la route prévue maintenant en plusieurs tronçons…

Cet exemple nous montre bien en tous cas qu’il faut une très forte mobilisation parfaitement coordonnée et organisée (mais aussi de l’argent, de la motivation, une bonne utilisation des moyens de communication et des réseaux sociaux, du lobbying, de l’expertise et de la créativité) pour parvenir à faire arrêter de tels projets d’urbanisation d’un site naturel préservé, malgré les risques environnementaux évidents.

A propos de l'auteur :

Médecin, surfeur, blogueur. Auteur des livres Surfers Survival Guide, Surf Thérapie et DETOXseafication.

 

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2 Commentaires

  1. docnico dit :

    Pour le BAB y pourrait y avoir un réseau de piste cyclable de qualité avec location de velos pourvus de racks.On arrive en gare ou à l'aeroport avec sa planche,on checke les web-cams installées puis on décroche son vélo pour longer l'adour jusqu'aux cavaliers,bon échauffement,2 e session à la grande ou à la cote puis repos nocturne au palais(euh non ça c'est pour les russes ou les ricains).C'est ça l'avenir écolo pas les parkings sur plage.De toute façon on y viendra forcés et c'est une bonne nouvelle!

  2. le surfeur malin dit :

    si on viens au spot par la plage ,pas besoin de prendre l'autoroute ,ni de payer du péage ! et si on vient par la mer en pleine nuit ,ça fait les bras !!!! hé oui ! personne a pensé à ça ! héhé

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