À Biarritz, les services de la ville nettoient les plages tous les matins. Mais malgré tous nos efforts, chaque marée ramène son lot de déchets aquatiques.

Le printemps 2018 est particulièrement marqué par les arrivages de plastiques charriés sur les côtes par les vents d’ouest dominants et les crues générées par les fortes précipitations de ces derniers mois.

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Océan, j’ai voulu sensibiliser à la pollution plastique qui touche toutes les côtes du monde par ce petit film intitulé « SUP Fishing Plastic. A la pêche aux plastiques en stand-up paddle. »

Un paddle et du plastique

Alors que je surfais en SUP il y a 2 semaines, je me suis retrouvé au beau milieu d’une nappe de plastiques flottants. J’ai alors ressenti un grand sentiment d’impuissance. En rentrant chez moi, j’ai eu l’idée de transformer ma pagaie pour y intégrer une épuisette : un tour chez Decathlon, un peu de bricolage, et la première pagaie-épuisette était née !

J’ai surtout récolté des moqueries suite à ce premier test, mais j’ai poursuivi l’aménagement de mon SUP gonflable en y fixant un seau de pêche sur l’avant de la planche.

Le stand-up paddle est déjà utilisé pour pêcher des poissons sur les lacs ou en mer (« SUP fishing »). J’ai juste détourné cet usage pour pêcher du plastique.

Ma première véritable pêche aux plastiques a eu lieu samedi 2 juin 2018 au petit matin au large de la Grande Plage de Biarritz.

J’évoluais à côté du bateau de nettoyage qui opère quotidiennement dans la bande des 300 mètres.

Les conditions étaient difficiles : une houle encore formée, du vent d’ouest et un plan d’eau très clapoteux pour le paddle gonflable.

Mais j’ai pu me rendre compte de l’efficacité du stand-up paddle pour récupérer des déchets entre deux eaux.

https://www.instagram.com/p/Bjwtqgwls-8/

Les avantages du paddle sont nombreux : la position debout permet de repérer les déchets de loin et sa maniabilité permet d’attraper les déchets assez facilement. Cela devient vite une activité assez physique et aussi ludique d’une certaine façon.

Pour cette première sortie de 15 minutes, j’ai surtout récupéré du plastique ayant séjourné longtemps en mer, et qui n’aurait peut-être pas échoué sur les plages avant de longues années.

Je me suis également retrouvé dans des nappes de plastique fragmenté pour lesquels l’épuisette était un bon outil de ramassage grâce à ses mailles serrées.

Ce dont on ne se rend pas compte avant d’essayer la pêche aux plastiques est que les déchets bougent en permanence par rapport à l’embarcation. Le SUP a un net avantage sur le bateau qui a plus d’inertie et est beaucoup moins manœuvrable pour attraper les plastiques à la volée.

Je retenterai très prochainement une sortie dans des conditions plus favorables, en me faisant guider par le bateau sur les zones les plus chargées en plastiques.

Aujourd’hui je crois sérieusement que le paddle et la pagaie-épuisette sont de bons moyens individuels pour ramasser des plastiques en mer.

Il s’agit d’actions symboliques par rapport à l’ampleur de la pollution plastique, mais il n’y a pas de petite solution, et nous devons aujourd’hui utiliser tous les moyens pour juguler cette pollution plastique.

Aucun pays, aucune station balnéaire n’est aujourd’hui épargnée par ce phénomène planétaire. A nous tous d’en prendre conscience et de réduire le plus en amont possible notre consommation et nos rejets de plastique, dont une partie se retrouvera immanquablement dans l’océan.

Pour dépolluer l’Océan, nous n’aurons pas d’autre choix que d’aller chercher ces déchets que ce soit avec les barrières flottantes d’Ocean Clean Up, les bateaux Manta, les poubelles Seabin dans les ports… ou en organisant des sorties en paddle ou kayak en mer pour ramasser ces déchets !

Cela revient peut-être à vouloir vider l’océan à la petite cuillère, mais plus nous serons nombreux à nous y mettre, plus notre action aura un impact significatif.

Si certain(e)s veulent se joindre à moi pour la prochaine pêche aux plastiques…

Guillaume Barucq.

Images & Montage : Drone Eyes Production.

A propos de l'auteur :

Médecin, surfeur, blogueur. Auteur des livres Surfers Survival Guide, Surf Thérapie et DETOXseafication.

 

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2 Commentaires

  1. nicolas thouand dit :

    les symboles c est bien mais vu ta position il faudrait que les déchets soient traités avant de finir dans l ocean.
    agis pour que les déchets du BAB soient réellement traités de manière durable et propre (pas expédié pêle-mêle où on ne sait pas si notre tri a servi a quelque chose), là on te remerciera d avoir fait ton travail comme il faut.

  2. Codraro Asma dit :

    Voir l’ONG Algalita Marine Research and Education Foundation.

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