Les appels aux « Apéros Géants » se multiplient sur Facebook ces dernières semaines. Aujourd’hui, la mort d’un jeune Vendéen de 21 ans à Nantes vient rappeler que ces manifestations improvisées où l’alcool coule à flots peuvent prendre une tournure dramatique. Le malheureux serait passé par-dessus une rambarde d’escalier du Pont de la Rotonde à Nantes, alors qu’il était accompagné d’amis avec qui il venait de faire la fête. Victime d’une traumatisme crânien, il est mort jeudi matin à l’hôpital des suites de ses blessures. Ce fait divers tragique montre bien les risques inconsidérés que prennent les organisateurs de telles manifestations.


Apero Facebook – 23 h
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L’organisateur d’un apéro ne s’imagine pas les proportions que peut prendre la création d’un tel événement sur le réseau social archi consulté qu’est Facebook. L’internaute crée le plus souvent une page, un groupe ou un événement pour voir si ses « amis » seront intéressés. Il suffit que les amis de « l’organisateur » répondent à son invitation pour que les amis de ses amis soient tenus au courant puis les amis des amis de ses amis, et ainsi de suite… L’effet boule de neige peut se produire en l’espace de quelques heures par le phénoménal amplificateur qu’est Facebook. Sauf qu’après, on n’est plus dans l’espace virtuel d’Internet mais dans la vraie vie…

Le phénomène des « apéros Facebook » prend des proportions inquiétantes et devrait encore s’amplifier à l’approche de l’été. En effet, de plus en plus de jeunes Français utilisent Facebook (le nombre d’utilisateurs de Facebook s’élèverait à plus de 15 millions de personnes en France).

Ces regroupements spontanés sont très difficilement contrôlables par la police qui doit mener une veille permanente. Quand un apéro géant se profile, l’organisateur est généralement convoqué au commissariat où on lui fait prendre conscience des risques inhérents à ce type de manifestations, des responsabilités qu’il prend et des conséquences judiciaires possibles. Cela suffit généralement à intimider l’organisateur qui annule l’apéro sur Facebook ou qui efface la page. Mais rien ne dit que le rassemblement n’aura pas quand même lieu le jour dit. Certains organisateurs « assument » et vont jusqu’au bout dans la promotion de leur événement.

Le résultat : des milliers de jeunes se retrouvent sur la voie publique pour consommer de l’alcool, le plus souvent massivement (« binge drinking« ). Ces apéros rappellent le botellón connu en Espagne.

Quand de nombreuses personnes se rassemblent pour consommer beaucoup d’alcool en peu de temps, il y a immanquablement des intoxications alcooliques aigues, des comas éthyliques, des violences, des blessés et parfois des morts.

Ces apéros géants pourraient ressembler à de grands rassemblements populaires comme les fêtes de Bayonne, à l’énorme différence près que la logistique d’organisation, de sécurité et de secours (pompiers, SAMU, poste médical avancé…) n’a pas le temps de se mettre en place. La prévention des accidents en est d’autant plus ardue.

Jeunes gens en maillot prenant l'Apero a la plage - jeunes buvant de l'alcool sur la plage - risques apero facebook - alcool et risque de noyade - ©iStockphoto.com/ kzenon

Ce qui est inquiétant à la veille de l’été est que ces apéros risquent de se déplacer vers le bord de mer, rajoutant au moins un risque supplémentaire : le risque de noyade accidentelle en cas de chute à la mer ou de bain en état d’ébriété. Doit-on rappeler que la consommation d’alcool est une cause majeure de noyade mortelle en France ?

Des apéros géants viennent d’ailleurs  d’être désamorcés récemment sur la côte atlantique : l’apéro géant d’Arcachon du 3 avril a été annulé après que l’organisateur ait pris conscience que les participants à son apéro pouvaient tomber à l’eau depuis la Jetée Thiers où le rassemblement devait avoir lieu. Sur la Côte Basque, l’apéro Facebook qui devait avoir lieu samedi 15 Mai sur la Grande Plage de Biarritz a été annulé, ainsi que celui de dimanche dans la baie de Txingudi à Hendaye, d’après le journal Sud-Ouest. Mais rien ne dit qu’un autre apéro ne sera pas organisé dans les semaines qui viennent.

Doit-on interdire l’organisation de telles manifestations ? Doit-on sanctionner lourdement les organisateurs en cas de débordements ? Ou les autorités doivent-elles mettre en place un dispositif de sécurité et de prévention conséquent à chaque fois qu’un apéro géant sera organisé ? A vous de donner votre avis sur le sujet.

Lire aussi : – le guide de survie pour Facebook.
Boire ou surfer, il faut choisir.

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3 Commentaires

  1. deliperi dit :

    bonjour

    cette organisation est très utile pour dresser un premier inventaire sur la moyenne des futures alcooliques. En effet elle permet de catalyser et de disculper le comportement de faiblesse convivialité-alcool très présent chez les jeunes d' aujourd'hui. Nous sommes tout simplement témoins de l'incapacité de communication expression et épanouissement dont souffre la société. Bref un échec camouflé sous allures de fêtes, rien de nouveau. Voilà la raison pour laquelle un apéro à la badoit n'attire personne.

    walter

  2. Le jeune homme qui s'est tué avait 2,40 grammes d'alcool par litre de sang selon le procureur de Nantes. Il était maçon de profession et sapeur-pompier volontaire.

    "Quelle est la gloire? Quel est le défi de réussir à se saouler ensemble, est-ce que l'exploit la prochaine fois ce sera de se saouler à 11.000, à 12.000 parce que Montpellier a fait 10.000 ? Est-ce-que ce sera d'avoir deux morts au lieu d'un mort, d'avoir plus de comas éthyliques, plus d"incidents ? Je pense au gâchis de cette vie et à tous les personnels qui s'étaient mobilisés, c'est un échec collectif pas une fête. J'appelle ceux qui se sont réjouis d'avoir battu un record et ceux qui ont déjà lancé l'idée d'un troisième apéro géant à Nantes à aller rencontrer la famille de ce jeune homme" a déclaré le procureur de Nantes.

  3. jp dit :

    En dehors du tragique de cette accident, je pense que a prévention et l'information sont une bonne chose ( à l'image de ce site d'ailleurs ) mais non aux interdictions et autres sanctions. A force de vouloir tout interdire/réglemente/légiférer etc… on ne pourra bientôt plus rien faire en dehors d'un Etat omniprésent et coercitif. ( pas de tabac, pas d'alcool, pas de jambon, des caméras partout et pas de surf parceque c'est quand même un peu dangereux )

    Laissons aux gens un peu de liberté et tant pis si les liberté sont dangereuses. Ne puis-je préférer être irresponsable que responsable de tout ?

    Alors plutôt que d'aller au cas par cas des situations à risque, prenons le mal à sa source : interdisons tout simplement de sortir de chez soi !

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